«
Servir dans la Maison de Mon Père »
Réflexions
sur le service au Saint Autel
VIE
LITURGIQUE
« Servir dans la Maison de Mon Père » :
Réflexions sur le service au Saint Autel
Ce document a été écrit en 2011 par Mgr
Irénée, alors Archimandrite ROCOR. Il s’agit d’une introduction générale sur la
nature spirituelle du service à la Sainte Table, qui décrit les usages
applicables à tous ceux qui servent dans notre Eglise – acolytes, lecteurs,
sous-diacres et rangs supérieurs du clergé.
Je me
laverai les mains parmi les innocents,
Et je ferai le tour de Ton Autel Ô Seigneur,
Afin d’entendre le son de la louange et de raconter toutes Tes merveilles,
Seigneur, j’ai aimé la beauté de Ta demeure, et le lieu où réside Ta gloire.
(Psaume 25 : 6-8)
1. Servir dans la maison de notre Père (cf.
Jean 14:2) est avant tout un don, grand et merveilleux: une bénédiction divine
et une miséricorde céleste. Ce n’est pas un acte mondain – comme si nous arrivions
en un quelconque autre lieu pour y accomplir une tâche ordinaire. Bien que
certains actes accomplis au cours d’un office divin ressemblent à ceux de la
vie quotidienne (par exemple, préparer un livre, allumer une bougie), ils
revêtent une tout autre dimension en étant accomplis dans le Temple du Dieu
vivant. Ici, nous nous tenons, nous déplaçons et agissons autour du trône du
Dieu éternel. Les tâches qui nous incombent ne nous ont pas été confiées par
des hommes, ni même par des anges, mais par la Parole du Seigneur Lui-même,
venu vers Son peuple pour lui révéler la manière dont il devait adorer [1]. Nous
préparons Sa demeure, afin que le Roi éternel « glorifié dans Ses
saints » (2 Thessaloniciens 1-10) puisse être approché par Son peuple.
2. Dans l’Église orthodoxe, le service dans le Saint Temple
s’inscrit directement dans le prolongement de celui autrefois pratiqué dans
l’ancien Temple situé au Mont Sion. C’est là que des hommes désignés pour ce
travail s’occupaient d’allumer les lampes sur leurs chandeliers, d’offrir les
pains de proposition, de faire les offrandes d’encens et permettaient aux
prêtres d’accomplir leur tâche. Il en va de même aujourd’hui dans le saint et
véritable Temple du Corps de notre Seigneur qui est établi dans le temple
terrestre de Ses Eglises, où des hommes sont spécialement désignés pour prendre
soin de ces demeures divines de la Sainte Trinité. Comme dans les temps
anciens, ce service n’est ni un droit ni quelque chose qui va de soi, mais un
appel de Dieu, le fait d’être réellement « mis de côté » pour
accomplir ce devoir. Et comme à l’époque, ceux qui y sont appelés sont chargés
de servir le Dieu éternel en veillant aux besoins de Ses prêtres dans Sa sainte
Maison; ils se tiennent à la Sainte Table comme des anges autour du Trône
céleste, et assistent ceux que Dieu a chargé d’être sur terre ses ministres,
pasteurs et bergers.
3. En effet, ce qui constitue le cœur de notre vocation de
servants dans la Maison de notre Dieu est de servir Ses
serviteurs afin que, conformément à l’ordre établi par Dieu, un culte
céleste véritable puisse être offert ici sur terre, comme Il l’a ordonné. Car
c’est Dieu Lui-même qui a prescrit que l’Église soit confiée à Ses apôtres, les
évêques qui, en tant que Grands Prêtres, sont à la tête de la hiérarchie sacrée
du clergé qui rend le sacrifice non sanglant toujours présent parmi nous – et
ce, jusqu’à ce que le Seigneur revienne. C’est Dieu, et non pas l’homme, qui a
ordonné notre triple ministère d’évêque, de prêtre et de diacre, et qui a
appelé ceux qui occupent ces fonctions à célébrer les mystères divins, à offrir
le sacrifice non sanglant et à prier pour la vie et le salut du monde entier.
4. Pour ce faire, l’Église a également jugé
bon d’établir les ordres de ceux qui servent les ministres de ses
mystères. Les servants d’autel, les lecteurs et les sous-diacres remplissent
chacun un rôle sacré dans les ministères de l’Église en permettant – par leur
service dévoué aux prêtres et au peuple – d’offrir ce culte véritable et juste
par lequel ce qui céleste est révélé à l’homme.[2]
5. Ainsi, nos cœurs doivent être façonnés par cette mission
de servir. Lorsque nous nous tenons dans le Sanctuaire, nous devons
diriger toute notre attention, chacune de nos pensées et tout notre être à la
réalisation de cette vocation : comment pouvons-nous nous offrir pour que l’Office
Divin soit célébré calmement et de la manière qui convient, avec le respect et
la piété nécessaires? Comment pouvons-nous alléger la charge de l’évêque, des
prêtres et des diacres de sorte qu’ils puissent se concentrer et remplir d’un
cœur paisible leur tâche divine de prier pour le peuple? Que pouvons-nous faire
pour que «les œuvres de Dieu soient manifestées» (cf. Jean 9 :3) dans
notre service ?
6. A partir du moment où nous entrons dans le Saint Temple
pour y servir, nous nous chargeons du joug du Christ « doux et léger à
porter » (Matthieu 11 :30). A ce moment, nous devrions nous rappeler
les paroles de l’Écriture, qui proclament qu’il vaut mieux « la dernière place
dans la maison de mon Dieu, plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs »
(Psaume 83.10), et embrasser le rôle de serviteur avec un amour profond et une
vraie crainte de Dieu qui donne aux hommes la sagesse. De cette manière, nous
nous approchons du Christ qui, même dans les heures redoutables ayant précédé
Sa Passion très sainte, s’est ceint d’un linge et abaissé pour laver les pieds
de Ses Apôtres (cf. Jean 13 : 1-11). Le Seigneur lui-même s’est ainsi fait
serviteur. De même, en accomplissant notre service, nous nous approchons des
Armées Incorporelles, qui jour et nuit se tiennent autour du trône céleste (cf.
Apocalypse 7 :11). C’est précisément cette armée céleste que les servants
représentent au Saint Autel lors des Offices divins. Ainsi, lorsqu’un homme
sert avec piété et totale dévotion, les fidèles peuvent voir autour de cette Table
terrestre des anges servant la volonté et la sagesse du vrai Dieu. Des Anges!
N’évoquons donc pas seulement ces servants en termes superficiels d'”acolytes”
ou d’ “aides”, mais soyons bien conscients que celui qui sert est appelé à être
une icône vivante des armées angéliques, par laquelle les prêtres sont servis
et le peuple édifié. C’est ainsi que nous servirons correctement et pieusement
celui qui a ordonné toute la création, du plus grand au plus petit, pour
l’accomplissement et la révélation de Sa gloire.
7. Les lignes directrices contenues dans ce petit texte ne
constituent pas un manuel pratique sur la manière de servir (par
exemple, comment préparer un encensoir pour un prêtre, comment faire une
procession, etc.), car cela demanderait davantage d’explications en fonction
des sujets, du rang de ceux qui servent, de la nature de l’Office Divin
concerné et de la pratique locale. Ici, nous nous concentrerons plutôt
sur le comportement en général et l’attitude de respect qui doivent
prévaloir dans le Temple. De nos jours, signe regrettable de notre faible
dévotion, nous observons trop fréquemment une certain désinvolture et un manque
de respect parmi les servants à la Sainte Table, ce qui en tout cas affecte la
richesse de notre service et la manifestation ordonnée de la Grâce de Dieu dans
Son temple. Notre Église orthodoxe bien-aimée attend de nous la révérence et la
piété qui s’imposent ainsi qu’un respect scrupuleux de nos devoirs sacrés – et
non pas du laisser-aller, une désinvolture irrévérencieuse ou un comportement
mondain importé de la vie ordinaire. L’Eglise nous a clairement instruits de la
manière de se tenir, de parler et de se déplacer au Saint-Autel – instruction
qui nous a été soigneusement transmise par nos Pères et nos Ancêtres dans la
foi. Quelle grande joie spirituelle ce sera alors d’accomplir attentivement la
mission qui nous a été confié et de pouvoir, par une vigilance constante,
servir encore plus dignement le Trône de Dieu, au service de son amour pour
l’Église et pour le monde!
Indications d’ordre général
8. Notre comportement au Saint Autel devrait toujours être
empreint d’un intime formalisme. Qu’entendons-nous par-là ? Nous voulons
dire qu’il doit y avoir proximité et intimité, car nous nous venons servir le
Dieu qui nous a formés et nous a appelés par notre nom (cf. Isaïe 43 :1),
Celui qui ne nous appelle pas des serviteurs, mais des amis (cf. Jean
15 :15); en même temps, notre intimité avec Lui est toujours formelle, car
Celui même qui nous rapproche de Lui est le Roi et le Souverain de Tous, qui a
façonné le ciel et la terre (cf. Actes 17 :24; Genèse 1 :1). Il a
gravé notre nom même dans la paume de Sa main (cf. Isaïe 49 :16), tout
comme Sa Parole commande aux cieux. C’est ce mélange d’intimité et de formalité
qui doit régler notre comportement dans les lieux saints. Bien que les Offices
Divins nous permettent de connaître intimement Dieu en tant que Père et que,
par Sa grâce, nous en arrivions à ressentir une certaine chaleur du cœur et la
joie de servir à Sa Sainte Table, nous ne devons jamais oublier qu’étant les
serviteurs de l’Autel Sacré du Seigneur, nous avons hérité de la vocation
ancienne de la tribu de Lévi. En effet, lorsque Dieu a institué parmi Son
peuple le sacerdoce sacré à travers la tribu d’Aaron (cf. Exode 28 : 1-5;
40 : 12-16; Nombres 3 :10) qui a reçu le privilège spécial de servir
dans le Sanctuaire et le Temple le plus sacré, Il a aussi appelé la tribu de
Lévi à assister Aaron en prenant soin de l’entretien et du bien du saint Temple
en disant: «Fais approcher la tribu de Lévi, et tu la placeras devant le
sacrificateur Aaron, pour qu’elle soit à son service. Ils auront le soin de ce
qui est remis à sa garde et à la garde de toute l’assemblée, devant la tente
d’assignation: ils feront le service du tabernacle. Ils auront le soin de tous
les ustensiles de la tente d’assignation, et de ce qui est remis à la garde des
enfants d’Israël: ils feront le service du tabernacle » (Nombres 3 :
6-8). A l’Autel, nous qui avons hérité de cette mission et de cette vocation,
nous nous tenons en présence de Dieu d’unique façon, ayant été désignés pour
nous occuper du culte qu’Il a établi pour Son peuple. En nous tenant ainsi au
cœur du Sanctuaire du Roi du ciel, nous devons toujours nous comporter avec la
plus grande dignité et le plus grand sérieux – un intime formalisme. L’Autel
n’est jamais un lieu propice aux conversations, à une attitude décontractée ou
à tout autre comportement inadapté à la demeure sacrée du Dieu Très-Haut.
9. Dans le Sanctuaire, les servants représentent, et sont en
réalité, des icônes vivantes des saints anges et des puissances incorporelles
qui servent autour du Trône céleste de Dieu. Il est donc important que nous
nous souvenions à tout moment de notre vocation et que nous y conformions nos
actions, paroles et mouvements.
Sur la prière par le service
10. Nous devons nous rappeler que notre rôle au Saint-Autel
est de servir et que, ce faisant, notre service est notre
prière. Le Saint-Autel n’est jamais un lieu pour la prière privée et il en va
de même pour tout autre endroit du Temple lorsque nous servons l’Office divin.
11. Les servants doivent donc toujours être extrêmement
vigilants, le regard tourné vers le prêtre célébrant afin de pouvoir anticiper
ce dont il a besoin et pour que celui-ci puisse attirer leur attention par un
petit geste, sans qu’il soit nécessaire d’appeler un servant par son nom etc.
Il n’est à aucun moment opportun pour un servant de fermer les yeux en prière
ou de regarder les saintes icônes plutôt que le clergé en train d’officier, etc.
12. Notre service consiste précisément à maintenir le bon
ordre décidé par la sainte volonté de Dieu. De même qu’Aaron et Levi furent
autrefois appelés à servir le Sanctuaire, même si seuls Aaron et ses
descendants (les prêtres) pouvaient offrir des sacrifices et des prières au
peuple, nous aussi devons aujourd’hui maintenir les fonctions particulières de
ceux qui servent aujourd’hui dans le Temple de Dieu.
Les servants suivent respectueusement le prêtre lorsqu’il
s’agit de faire le signe de Croix et de s’incliner, car c’est lui qui dirige la
prière de l’Autel. Lorsque le prêtre fait le signe de la Croix ou s’incline,
tous les servants doivent faire de même (à moins qu’à ce moment-là, ils ne
soient occupés à une autre tâche); en outre, ces gestes ne devraient pas être
faits en dehors du clergé : nous ne pouvons faire le signe de la Croix ou
des inclinations à notre guise en marques de piété personnelle autour du
Saint-Autel.
Suivant l’ancienne règle selon laquelle seule
la tribu d’Aaron pouvait dire les prières dans le sanctuaire, seul le clergé
tonsuré et ordonné (lecteurs, sous-diacres, diacres, prêtres et évêques) chante
au Saint Autel. Les servants ne chantent pas avec le clergé à l’Autel et ne
récitent pas les prières avec eux, car notre tâche est de faciliter le travail
des prêtres et de leur permettre de prier pour nous – et non de prendre sur
nous cette responsabilité ! [3]
Lorsque le prêtre le leur ordonne, les servants quittent
l’Autel pour rejoindre les fidèles et accomplir le devoir sacré de les guider
dans la prière en montrant l’exemple. Dans l’Église Russe à l’Etranger, c’est
ce qui se passe habituellement lors du chant du Credo et du Notre Père. Rappelons-nous
que ces moments ne doivent nullement être considérés comme des échappatoires,
mais comme des temps particuliers au cours d’un Office unique et précieux. Il
est donc nécessaire de connaître par cœur le Credo et le Notre Père dans la
langue qui sera utilisée pour que, nous tenant parmi les fidèles, nous
puissions faire entendre notre voix –et la leur- pour chanter avec eux ces
paroles solennelles et sacrées.
À d’autres moments, le prêtre peut renvoyer tous les servants
de l’autel, ne gardant que le clergé autour de la Sainte Table. Cela arrive
fréquemment lors de la Sainte Communion du clergé, pour éviter tout motif de
distraction. Dans ce genre de situation, nous devons nous rappeler qu’il ne
s’agit nullement d’un renvoi de notre service ; au contraire,
nous servirons efficacement le clergé en étant absents de l’Autel à
ce moment-là, et cela servira en outre à l’édification des fidèles qui, en nous
voyant de ce côté-ci de l’iconostase, comprendront qu’il y a des actes d’une
telle sainteté et méritant un tel respect qu’ils imposent un comportement
différent.
Silence et mouvements autour de l’Autel et dans l’Eglise
13. Nous devons nous tenir immobile au Saint-Autel
et ailleurs dans le Temple, à moins d’être activement occupés à une tâche
particulière – car c’est dans le calme que naît la vraie connaissance de Dieu
(cf. Psaume 45.10) et que nous permettrons aux autres de garder leur cœur et
leur esprit recueillis en prière– ce qui est aussi une manière de prendre soin
de leurs besoins spirituels. Nous devons donc nous tenir droit debout, les
mains de chaque côté du corps. On ne s’appuie pas aux murs, on ne se tient pas
le dos voûté, on ne croise pas les mains devant soi, ni les jambes etc., car de
telles attitudes informelles ne conviennent pas au service dans les parvis
célestes.
Notre attitude et notre calme nous rattachent à tout le
symbolisme du Temple. Nous devons avoir à l’esprit les préceptes de Mgr Antoine
de Smolensk : « dans l’église, tenez-vous debout en silence, tranquillement et
sans faire de bruit, en prenant pour exemple ces bougies que vous avez allumées
et la manière dont elles se tiennent devant les icones : elles ne se
déplacent pas d’un endroit à l’autre, elles ne font pas de bruit; la flamme
dont elles brûlent ne va pas vers le sol, ni sur le côté, mais s’élève tout
droit – vers le ciel. C’est ainsi que vous devez vous aussi vous tenir, tendus
vers Dieu avec un cœur brûlant d’amour et de prière ».
Et, au cas où nous penserions que notre contenance et notre
présence ne sont que des questions de forme, rappelons-nous les paroles du
Hiérarque Niphonte : « Une présence respectueuse aux offices n’est pas seulement
récompensée par la prière générale de l’Église, mais sauve également les âmes
des Chrétiens ». C’est-à-dire que notre calme et notre conduite peuvent
soit inciter les fidèles à la prière, soit les en détourner ; donc, une
pieuse manière de servir peut les conduire au salut.
14. Les déplacements nécessaires au service ne doivent jamais
être faits de manière précipitée, aussi bien à l’Autel que dans la Nef. Il ne
faut en aucun cas courir dans l’Eglise, ni même y marcher vite : tout mouvement
doit être calme et réfléchi.
Lorsque l’on se déplace dans le saint temple, nos mouvements
doivent être élégants, la démarche calme et feutrée ; tous les
déplacements doivent être accomplis avec le comportement et la grâce qui
s’imposent. Même des gestes basiques (tels qu’aller chercher une carafe d’eau
ou porter quelque chose au narthex) sont vus par les fidèles et, dans tous nos
actes, nous devons illustrer par notre attitude la grâce et la douceur de la
présence de Dieu.
S’il est appelé par un prêtre ou un évêque, le servant doit se
diriger vers lui sans brusque changement de position. En effet,
lorsque nous sommes appelés auprès du clergé, nous allons tranquillement nous
placer à côté du membre du clergé, en inclinant légèrement la tête de manière à
pouvoir parler à voix basse.
15. Chaque fois que vous passez derrière la Sainte Table,
devant le Trône, pour passer d’un côté à l’autre de l’Autel, le signe de la
précieuse croix doit être fait (tout en continuant à marcher, sans
s’incliner ni se tourner), avec une seule exception à cette règle : si
nous avons les mains occupées à porter un objet sacré (un encensoir, par
exemple). Il n’y a pas lieu de s’arrêter pour faire un long signe de Croix
lorsque nous passons devant le Trône, car cela servirait plutôt à attirer l’attention
sur nous plutôt que sur l’Office divin.
Lorsque les Portes Royales sont ouvertes (ou le rideau tiré),
les mouvements d’un côté à l’autre de l’autel doivent être réduits au minimum
et effectués uniquement lorsque cela est nécessaire – car chaque
passage attire l’attention des fidèles et les distrait de leur prière. Il ne
faut pas traverser d’un côté à l’autre de l’autel juste comme ça, simplement
pour se mettre à une meilleure place ou juste pour s’occuper de quelque chose
qui peut parfaitement être fait plus tard ; il ne faut pas non plus faire
de multiples allers et retours pour accomplir une tâche, alors qu’avec un peu
de réflexion avant d’agir, un seul déplacement eut suffi. On ne passe derrière
la Sainte Table que pour des questions vraiment importantes et qui ne peuvent
pas être remises à plus tard.
16. À certains moments, on ne doit pas bouger du tout: pendant
l’Hexalpsalme (durant lequel nous restons parfaitement immobiles, sans même
faire le signe de la Croix – car à ce moment nous entendons des paroles
présageant le moment où nous nous tiendrons devant le Trône du Jugement
Dernier); pendant la lecture de l’Évangile (i.e., si nous ne sommes pas sortis
dans la nef avec la processions) ; et à l’Anaphore (depuis «Offrande de
paix…» jusqu’à la bénédiction suivant la commémoration de la Hiérarchie).
Silence et langage approprié
17. On ne parler au Saint-Autel que dans un but directement
lié à l’Office Divin en cours, et encore ces paroles doivent-elles être
réduites au minimum nécessaire – car il s’agit ici de l’Autel de Dieu, et non
de notre relation personnelle ou d’une conversation fraternelle, mais de servir
le Trône du Dieu Très-Haut avec respect et sage crainte.
Nous devons nous rappeler à tout moment les paroles de notre
vénérable Père, St Ephrem le Syrien, qui a dit : « Imaginez que quelqu’un,
alors qu’il se tient devant un roi et converse avec lui, le quitte soudain à
l’injonction d’un serviteur semblable à lui-même et se met à parler avec ce
serviteur ; tel est aussi celui qui engage une conversation et se laisse
distraire pendant l’Office Divin ».
De même, rappelons-nous l’exhortation de Saint Tikhon de
Zadonsk : « Plus que tout, méfiez-vous du rire et des conversations, car celui
qui rit ou qui converse dans l’église ne fait pas honneur à ce saint lieu, mais
tente les autres et les empêche de prier ».
18. Dans la mesure où toutes les conversations qui ont lieu à
l’intérieur du Saint Temple, et en particulier à l’Autel, font partie du
ministère du culte divin, elles doivent toujours être tenues dans les formes
requises par les règles de l’Eglise. On ne s’adresse pas à un prêtre sans
commencer la phrase par : « Père,…» ou «Pardonnez-moi, Père,…»; de même,
ne peut-on pas simplement répondre par «Oui» ou «Non», mais par «Oui, Père»,
« Non, Père» etc.
19. Nous devons aussi nous exprimer, lorsque cela est
nécessaire, de façon rigoureuse et formelle, comme il convient à une
conversation dans le Temple sacré. Nous devrions toujours éviter toute
familiarité – par exemple, nous devons répondre « Oui, Père » et pas «
d’accord, je vois » ou « ah, d’accord ! Je comprends ! »
20. Le silence est toujours préférable aux paroles, sauf si
elles sont indispensables. Il faut réfléchir avant de parler : les
paroles que je m’apprête à prononcer sont-elles nécessaires ? Est-ce le bon
moment de poser ma question ? Est-il vraiment nécessaire de demander ? De
même, lorsque l’on nous parle, il faut répondre le plus brièvement possible et
avec précision.
Si la question posée n’appelle pas obligatoirement de réponse,
privilégiez le silence! Par exemple, si on nous demande d’apporter tel livre au
prêtre ou de préparer une bougie, nous pouvons nous contenter d’incliner
doucement la tête en bref signe d’acquiescement puis aller faire ce qui a été
demandé, sans qu’il soit pour autant nécessaire de parler car cela ne ferait
que rompre le silence autour de l’Autel.
En-dehors du bref signe d’acquiescement de la tête décrit
ci-dessus, les conversations ne doivent pas être accompagnées de gestes (par
exemple, hochements de tête vigoureux, mouvements des mains, etc.), à moins que
ceux-ci ne soient indispensables pour se faire comprendre. On se tient toujours
debout sans bouger, même en parlant.
21. Il ne faut jamais se parler à travers la Sainte
Table ou d’un côté à l’autre de l’église, ou de l’extérieur de l’iconostase
vers ceux qui se trouvent à l’intérieur, et vice-versa. Dans tous les cas, il
convient de s’approcher de la personne concernée, à laquelle on s’adressera à
voix basse. On ne se parle jamais à travers les portes de l’iconostase, mais
soit à l’intérieur soit à l’extérieur, du même côté que notre interlocuteur.
22. Si nous devons interrompre un diacre, un prêtre ou un
évêque pour poser une question, il convient d’abord de s’assurer que le moment
est bien choisi, puis de venir nous placer en silence près de lui en nous
tenant silencieusement sur le côté, en attendant qu’il se tourne vers nous. Si,
au bout d’un certain temps, il n’a pas remarqué notre présence, nous pouvons
appeler son attention en disant: «Pardonnez-moi, Père» [ou «Maître»] et
attendre qu’il se tourne vers nous. S’il ne répond toujours pas, nous ne
devrions pas insister mais comprendre que ce n’est pas le bon moment et
s’écarter, en attendant qu’il nous fasse signe lorsqu’il le pourra. C’est
seulement en cas d’urgence ou si quelque chose ne peut vraiment pas attendre
que nous pouvons attirer de nouveau l’attention du clergé, en ayant à l’esprit
que les prêtres sont appelés à prier pour le peuple et peuvent parfois souffrir
d’être interrompus, et c’est pourquoi ils souhaitent certainement attendre un
meilleur moment pour parler.
Il y a des moments auxquels il est tout-à-fait déconseillé
d’interrompre ou de parler à un diacre ou à un prêtre en train de célébrer, y
compris pour demander la bénédiction: il s’agit des prières d’entrée dans
l’église ou lors de l’habillement du prêtre (car il récite des prières
silencieuses en revêtant chaque élément de ses ornements); de la Proscomédie,
jusqu’à ce que les parcelles aient été prélevées des quatrième et cinquième
prosphores pour les vivants et les défunts; lors de chaque encensement, à
l’Autel ou en-dehors de l’Autel; lors de la consommation des Saints Dons;
pendant l’Hexapsalme, etc. A ces moments, nous ne restons pas à proximité du
prêtre en attendant qu’il termine, nous parle ou nous bénisse, mais nous nous
tenons plutôt en retrait, ou vaquons à nos tâches, jusqu’à ce que le prêtre ait
achevé ce qu’il a à faire, après quoi nous pouvons l’aborder.
Sur l’accomplissement correct de nos devoirs
23. Lorsqu’un diacre, un prêtre ou un évêque nous ordonne de
faire une chose, il est ensuite de notre devoir et notre responsabilité de le
faire avec diligence et jusqu’au bout. S’il nous est demandé d’accomplir une
tâche, il ne faut pas attendre qu’un autre servant s’en charge, ni la confier à
un autre.
24. De même, lorsqu’un prêtre demande quelque chose à un autre
servant (préparer un encensoir par exemple), nous ne devrions pas nous mêler de
ce qui a été assigné à un autre. Nous devons rester à notre place en laissant aux
autres servants le soin de s’acquitter de ce qui leur a été demandé, et
attendre tranquillement de recevoir nos propres instructions.
Entrée dans le Saint Temple et l’Autel (sans sticharion)
25. Notre entrée dans le Saint Temple – et plus encore à l’Autel
– doit être empreinte d’un profond respect et de vénération et se faire dans
l’ordre, conformément au précepte de Saint Philarète de Moscou : « Si
entrant dans la maison d’un roi, vous étiez inquiets et soucieux de ne rien
faire qui soit incompatible avec la dignité du lieu, alors avec quel respect
vous devriez entrer dans la maison du Roi Céleste! ».
26. En entrant dans le temple sacré, notre premier geste
devrait être de vénérer les principales icônes de l’église. Si nous sommes en
période de Grand Carême, nous faisons trois prosternations immédiatement en
entrant dans le Temple, au narthex. L’entrée dans le Saint Temple doit être
précédée d’un triple signe de Croix avec inclinations, devant la porte à
l’extérieur.
27. Après avoir vénéré les principales icônes de la nef, ceux
qui souhaitent servir doivent entrer dans le Sanctuaire. Avant de passer par
l’une des Portes Diaconales, on doit faire le signe de la précieuse croix,
baiser l’icône de l’Archange sur la porte même, puis entrer. Il convient d’entrer
en étant convenablement vêtu, après avoir déjà enlevé vestes, manteaux,
cravates, chapeaux, etc., et avoir laissé quelque part dans la Nef ses effets
personnels (serviettes, sacs, etc.), qui ne doivent pas être introduit à
l’Autel (à noter que seules des chaussures noires ou marron foncé peuvent être
portées à l’Autel, pas des chaussures de sport ni des baskets).
28. Immédiatement en entrant dans le Saint
Autel, la Sainte Table doit être vénérée – avant même de saluer un membre du
clergé (y compris un évêque) ou de prendre une bénédiction, car c’est le Trône
du Roi sur lequel résident toujours le véritable Corps et le précieux Sang du
Seigneur. On le fait sans prosternations les samedis et dimanches, aux Grandes
Fêtes et à d’autres moments particuliers : nous faisons trois fois le
signe de la précieuse Croix, face à la Sainte Table, chaque fois en s’inclinant
jusqu’à la taille et en touchant le sol de notre main droite. En semaine ou à
un autre moment spécifique, on vénère la Sainte Table avec trois grandes
prosternations. Nous ne devons rien avoir en mains lorsque nous nous
prosternons. Nous ne devons en aucun cas toucher la Sainte Table, car nous nous
souvenons du caractère sacré de l’Arche que nul ne pouvait toucher sans mourir,
à l’exception de ceux que Dieu avait désignés (cf. 1 Paralipomènes
13 :10) [4].
À chaque inclination ou prosternation, nous nous disons
intérieurement: “O Dieu, purifie-moi pécheur” ou “Seigneur Jésus-Christ, Fils
de Dieu, aie pitié de moi pécheur”.
29. Après la vénération de la Table Sainte, nous allons
immédiatement prendre la divine bénédiction du prêtre dont l’ordination est la
plus ancienne présent dans le sanctuaire. Nous prenons la bénédiction
uniquement de celui-ci, et non de chaque prêtre présent.
Si certains seulement des prêtres présents ont revêtu leurs
vêtements sacerdotaux, nous prenons la bénédiction du plus ancien des prêtres
déjà vêtu de ses ornements liturgiques, même s’il est subordonné à un autre
prêtre qui lui n’en est pas revêtu. Si pour quelque raison que ce soit, un
prêtre plus jeune a reçu la bénédiction pour présider la liturgie, c’est de lui
que nous prenons la bénédiction indépendamment de la présence d’autres prêtres
plus anciens et déjà vêtus pour la liturgie.
Si un évêque est présent au Saint-Autel, nous prenons de lui
la bénédiction, qu’il porte ou non ses ornements. Si deux ou plusieurs évêques
sont présents dans le sanctuaire, c’est du plus ancien hiérarque que nous
recevons la bénédiction puis, selon la coutume locale, nous prenons également
la bénédiction du ou des autres évêques. C’est une règle, que les évêques
soient en habits ou non. Nous ne prenons pas la bénédiction du ou des prêtres
si un évêque est présent, car les prêtres accordent en fait la bénédiction de
l’évêque par procuration. Si ce dernier est présent, il n’y a aucune raison de
demander à un autre ce que le Premier Pasteur peut lui-même accorder.
Si un évêque est présent dans l’église, mais pas à l’Autel,
nous prenons en entrant la bénédiction du prêtre se trouvant dans le
sanctuaire, puis celle de l’évêque lorsqu’il y pénètre.
30. Une fois que nous avons reçu la divine bénédiction ainsi
que l’autorisation de servir, nous allons prendre notre sticharion ou vaquer à
nos autres tâches.
L’entrée au Saint Autel (avec un sticharion déjà en
main)
31. Si nous avons déjà notre sticharion en main avant d’entrer
au Saint Autel, nous suivons la même procédure qu’indiqué ci-dessus, en portant
le sticharion dans la main gauche.
Le sticharion doit être soigneusement plié, avec la croix
visible sur le dessus et l’empiècement (épaules et ouverture pour la tête et le
cou) face à nous, car nous nous préparons à placer sur nos épaules le joug de
Christ et à le porter pour Son service (cf. Matthieu 11 :30).
32. Nous continuons à tenir le sticharion dans notre main
gauche alors que nous nous inclinons trois fois pour vénérer la Sainte Table.
Si c’est un jour où nous devons faire des prosternations, le sticharion sera
confié à un autre servant ou mis de côté afin d’avoir les mains libres pour le
faire. Cependant, il n’est pas possible de poser le sticharion sur un tabouret
ou un siège, car cela ne convient pas pour des vêtements sacrés.
33. Une fois que nous avons vénéré la Table Sainte, nous
approchons du prêtre le plus ancien (comme décrit plus haut) pour prendre sa
bénédiction. Avec le sticharion plié sur la main gauche et la main droite posée
dessus, ouverte et paume vers le haut, nous disons: «Maître, bénissez le
sticharion». Après cela, le prêtre posera sur la nôtre sa main que nous
baisons, ainsi que la croix de notre sticharion.
34. Nous nous retirons ensuite à la sacristie
pour revêtir notre sticharion. En effet, on ne met pas ses vêtements au
Saint-Autel (car seuls les prêtres peuvent s’y vêtir) [5].
Entrée au Saint Autel en l’absence de prêtre
35. En l’absence d’un prêtre, on ne peut approcher le Saint
Autel que si nous avons reçu au préalable la bénédiction pour le faire
dans un cas particulier – par exemple, si nous avons reçu la bénédiction
pour venir allumer les lampes avant le début d’un Office, ou pour venir faire
le ménage à une heure convenue d’avance. Quel que soit le nombre de fois où
nous avons servi dans un Temple donné, nous ne devons jamais pénétrer dans le
Sanctuaire en l’absence de prêtre, à moins d’avoir reçu une bénédiction
spéciale pour le faire.
36. Si, ayant reçu une telle bénédiction, nous entrons au
Saint-Autel et qu’aucun prêtre ne s’y trouve, nous suivons exactement la
procédure décrite plus haut, à cette différence près que nous ne pourrons
prendre la bénédiction que lorsqu’un prêtre arrivera. Toutes les autres étapes
(vénération des icônes, de la Sainte Table etc.) restent les mêmes.
37. Une fois que nous avons terminé ce qui nous été demandé de
faire à l’Autel en l’absence du prêtre, nous sortons pour rejoindre la nef.
Nous ne restons pas à l’Autel à ne rien faire.
Sortie du Sanctuaire
38. Quand notre service est terminé et que le moment est venu
de quitter le sanctuaire, nous allons vers le prêtre dont l’ordination est la
plus ancienne en tenant nos mains devant nous afin de recevoir sa bénédiction
de nous retirer (en disant simplement : « Père, bénissez »).
39. Nous ôtons notre sticharion dans la sacristie – pas dans
le sanctuaire même.
40. Une fois notre sticharion retiré et rangé comme il se
doit, nous allons avant de partir vénérer la Sainte Table en faisant trois
inclinations ou trois prosternations (selon le jour et le moment de l’année),
puis nous pouvons nous retirer en paix.
Manière de vivre et conduite d’un servant d’Autel
41. Ceux qui servent au Saint Autel sont
censés être présents aux Offices divins, qu’ils servent ou non. De même que les
prêtres sont tenus par la loi de l’Église « de servir la Divine Liturgie
tous les dimanches et jours de fête» [6], les
servants doivent assister aux offices chaque dimanche et jour de fête, sauf
s’ils sont absents pour une raison susceptible d’être bénie. De cette manière,
nos cœurs et nos esprits sont façonnés par les ministères divins de la
Liturgie, nous rendant plus forts dans notre service à l’Eglise et dans nos
vies en général. Pour leur part, les fidèles verront ainsi que les servants à
la Sainte Table de Dieu Lui vouent une totale dévotion même dans les moments où
ils ne servent pas. C’est de cette manière que, par notre vie, le Corps du
Christ est édifié.
42. Depuis l’époque des Saints Apôtres, la
tradition de l’Église, a toujours lié le service à un lieu donné – en
ce qui nous concerne, il s’agira de notre paroisse. De même que pour les
ordres à partir du premier degré de tonsure – en l’occurrence,
le lectorat – on reçoit la bénédiction de servir, non pas en général,
mais dans une église en particulier [7]. Le
servant est donc censé pratiquer, prier et servir dans sa paroisse de
résidence, sauf à avoir reçu la bénédiction pour aller ailleurs. Nous ne sommes
pas censés nous promener dans différentes paroisses en fonction de l’humeur du
moment, mais nous devons assister à tous les offices de notre paroisse, à moins
que notre prêtre ou notre évêque n’ait donné la bénédiction
d’aller servir ailleurs ou d’aller dans une autre église pour une
raison donnée.
Dans le même esprit, nous ne devons pas oublier qu’à travers
le ministère des prêtres, c’est Dieu que nous servons – nous ne sommes pas au
service de telle ou telle personne et notre service n’est pas lié à une
personne particulière. Si le prêtre desservant habituellement notre paroisse
est envoyé à un autre endroit par son évêque et qu’un autre est désigné pour le
remplacer pour un office, un week-end ou une saison entière, nous n‘avons pas
le droit de « sécher » les offices ou d’aller ailleurs au prétexte
que «notre prêtre» est absent. Agir ainsi reviendrait à rabaisser notre
vocation à servir et serait un scandale pour les fidèles, voyant un homme plus
attaché aux relations mondaines qu’au service du Dieu vivant.
43. Bien que notre service à la Sainte Table prenne
formellement fin lorsque nous quittons l’Autel, il n’en reste pas moins que
tout servant demeure en tout temps porteur de cette vocation à servir. Les
servants doivent donc mener une vie droite et, en accord avec les canons,
coutumes et commandements de l’Église, se confesser régulièrement auprès de
leur père spirituel et lutter avec foi et amour pour mener une vie
vertueuse.
Servir dans la plénitude de la joie
44. En premier lieu, souvenons-nous toujours que servir dans
la maison de notre Père est d’abord un don divin, qui devrait susciter dans
notre cœur la plus grande joie. Si Dieu tenait compte de nos péchés, qui
pourrait subsister – non seulement dans les lieux saints, mais simplement sur
terre? Pourtant, par Sa miséricorde et Son amour, nous sommes ressuscités de
notre péché et malgré notre indignité, nous sommes placés dans son saint
Temple, où nous pouvons dire avec le psalmiste: « Je me laverai les mains
parmi les innocents, Et je me ferai le tour de Ton Autel Ô Seigneur, Afin
d’entendre le son de la louange et de raconter toutes Tes merveilles, Seigneur,
j’ai aimé la beauté de Ta demeure, et le lieu où réside Ta gloire »
(Psaume 25.6-8). Que nos cœurs soient remplis d’amour, alors! Crions avec le
même psaume: « Seigneur, j’ai aimé la beauté de Ta maison et le lieu où
habite Ta gloire » (ibid.).
45. Que Dieu récompense votre service, et que Son Eglise se
réjouisse dans vos travaux, et que nos cœurs soient exaltés par vos prières!
* NOTE D’INTRODUCTION: Ce texte a été écrit en 2010 par
l’Archimandrite Irénée. Conçu à l’origine comme une réflexion spirituelle sur
la nature du service à l’Autel des servants de la paroisse de l’orphelinat St
Tikhon (ancienne chapelle de l’orphelinat et maison de St Jean le Thaumaturge),
il a été revu en 2011 en vue d’un usage plus large, puis publié sur
Monachos.net, avant d’être adopté pour des cours données dans divers
séminaires. [Retour
au texte] NOTE 1: Sur la révélation divine du vrai
culte. Voir Exode 12-13, 25-3 ; Apocalypse 4-5; etc. [Retour
au texte] NOTE 2: Pour les Saintes Écritures et
les Pères, il est clair que le culte que nous avons été invités à offrir prend
son origine dans le ciel et manifeste dans le monde le culte céleste du
Seigneur. Voir à nouveau Exode 12-13, 25-31 et Apocalypse 4-5, ainsi que Daniel
7, etc. [Retour
au texte] NOTE 3: Une exception à cette règle peut
être faite si le prêtre bénit les servants pour qu’ils chantent à certains
moments – ce qui arrive parfois, par exemple, au kondakion après le «et
maintenant…» avant le Trisagion dans la Divine Liturgie; ou au chant « Le
Christ est ressuscité… » à Pâques. [Retour
au texte] NOTE 4: De même, les servants ne doivent
jamais toucher la Table d’Oblation (proscomédie), celle-ci étant également une
table spécialement bénie et réservée à l’usage du clergé. Seuls les
sous-diacres, les diacres, les prêtres et les évêques peuvent toucher la table
d’oblation ou les objets placés dessus. Il arrive toutefois qu’un prêtre
demande à un servant de le faire s’il n’y a pas suffisamment de membres du
clergé d’un rang supérieur pour accomplir les tâches requises (par exemple,
préparer la zapivka pour l’évêque), mais il s’agit d’une bénédiction
donnée dans un cas particulier et qui ne saurait former une «règle» générale
permettant aux servants de toucher la table d’oblation. En-dehors du diacre et
du prêtre, personne ne doit toucher les vases sacrés qui se trouvent sur cette
table (le calice, le disque, les cuillères, les lances, etc.). [Retour
au texte] NOTE 5: En réalité, le sanctuaire n’est
pour personne le lieu indiqué pour s’y vêtir, car cela doit être fait dans la
sacristie (sauf pour l’évêque, qui est revêtu de ses ornements au centre de
l’église). Cependant, il est courant (en particulier dans les paroisses plus
petites, qui ne disposent pas de sacristie distincte), le clergé est habillé à
l’autel, au nord ou au sud de la Sainte Table – et si une église paroissiale a
été conçue de telle sorte qu’il n’y a ni sacristie ni pièce latérale, même les
servants peuvent mettre leur sticharion à l’Autel. Mais lorsque l’on peut
éviter cela, nous devrions toujours privilégier la coutume la plus digne en
s’habillant hors du sanctuaire lui-même. [Retour
au texte] NOTE 6: C’est-à-dire selon les règles de
l’Église Orthodoxe Russe à l’Étranger (Руководственные правила для
Священнослужителей, 1956 года, Пар. 17). [Retour
au texte] NOTE 7: Voir le rite de tonsure d’un
lecteur, pendant lequel l’évêque prononce la bénédiction suivante: «Béni soit
le Seigneur! Le serviteur de Dieu N. est devenu lecteur de la très sainte
Église de… (nom et lieu)». [Retour
au texte]
Source : Eglise Orthodoxe