L'abbesse du monastère : "St. Siluan Athonitul " de Iași, Schimonahia Siluana Vlad, est passé au Seigneur mardi soir 8 juin 2021, moins de deux semaines après avoir eu 77 ans.
Mémoire éternelle !
La
vivante
« Pourquoi chercher parmi les morts celui qui
vit ? », demandent les anges aux saintes femmes venues de grand matin
au tombeau du Messie. La tradition, c’est-à-dire l’expérience chrétienne
apostolique, n’est pas de pleurer ceux qui sont morts dans la foi. « Pourquoi
chercher parmi les morts les vivants ? » Ceux qui s’endorment, le
cœur habité par la foi en Jésus Christ Seigneur, Sauveur et Ressuscité, ne
meurent pas ; ils vivent de la vie même de leur Maître. Le Christ est
ressuscité et Il est exalté à la droite du Père !
De la
mort à la vie
Mère Siluana est une grande religieuse. Elle est au nombre
considérable des mères spirituelles de notre temps. L’Église du 20ème et
du 21ème siècles est animée par le charisme de ces véritables myrrhophores
contemporaines. Passée par l’enfer, Mère Siluana est de celle et de ceux qui
parlent d’expérience. Le vrai moine, disait une fois le métropolite Antoine
(Bloom), est un vivant revenu d’entre les morts. Notre mère en Dieu portait la
joie de la Résurrection.
La
conception selon l’Esprit
Mère Siluana devait sa maternité spirituelle à sa propre
expérience de repentir et de conversion, de choix exclusif du Christ, seul
Sauveur et seul Maître. Sa maternité a consisté de façon significative dans sa
capacité à mettre au monde d’autres personnes, à leur faire connaître, aimer et
suivre le Christ comme le Maître absolu. En elle, l’Esprit saint faisait
« naître d’en haut » de nombreux croyants, notamment les remarquables
filles spirituelles auxquelles elle légua le contenu de son expérience de la
vie et de la mort.
Psychologie
et ascétisme
Pour un grand nombre de nos contemporains, tant en Roumanie
qu’en France et dans d’autres pays, Mère Siluana a été et demeure celle qui
dresse un pont entre les sciences humaines et la psychologie des grands ascètes
de l’Église. Professionnelle de la santé de l’âme, elle conjuguait ses
connaissances scientifiques avec ce que l’Esprit saint révèle à ceux qui
mettent leur foi dans le Christ de façon exclusive. Avec elle, le plan
psychologique s’ouvre sur la profondeur de l’expérience de la grâce ; le
plan charismatique accueille les connaissances vérifiées des savants de l’âme.
L’activité
des saints
La question reste pour beaucoup d’entre nous celle de la place
qu’occupe maintenant notre mère en Dieu la grande moniale Siluana. De tout
notre cœur nous souhaitons qu’elle continue son ministère de thérapeute depuis
le chœur des saints. Nous la savons vivante et nous prions qu’elle continue
d’accompagner ses enfants spirituels : évêques, prêtres, femmes et hommes
de nos paroisses et de nos monastères. Qu’elle repose en paix, oui, mais
qu’elle demeure active à transmettre l’amour et la vie du Christ dans le peuple
confesseur de la vraie foi. Les saints ne chôment pas : ils sont, selon
notre foi, promus à une plus grande responsabilité et à un plus grand amour.
(a.p. M.-A.) – 13/06/2021