mardi 5 mars 2024

 

La Mère de Dieu, dans la foi et la vie

de l’Église Orthodoxe





 


 » Il est digne ne vérité de te célébrer, O Mère de de Dieu, Bienheureuse et très pure et Mère de notre Dieu. Toi plus vénérable que les Chérubins, et plus glorieuse incomparablement que les Séraphins. Qui sans tache a enfanté Dieu le Verbe, Toi véritablement Mère de Dieu, Nous T’exaltons « 

Un catholique romain qui participe pour le première fois à une divine liturgie sera sans doute étonné d’entendre une telle louange de Marie peu après la sainte consécration. C’est encore plus vrai pour un chrétien issu de la tradition réformée . Il y aura une contradiction de ne pas évoquer Jésus-Christ sans la Mère de Dieu. Les orthodoxes ne croient ni en l’immaculée conception de Marie ni en l’Assomption de Marie, comment expliquer, dès lors, une louange aussi « exagérée » de la Mère de Jésus ?

La Foi Orthodoxe résume le sujet de La Toute Sainte en quatre affirmations :

Marie est , au sens propre du terme , mère de notre Seigneur Jésus Christ et donc Mère de Dieu .

Marie est restée toujours vierge avant , pendant et après la naissance de Jésus Christ, ce qu’indiquent sur les icônes trois étoiles dont Marie est le plus souvent parée .

Marie est au-dessus de toutes les puissances célestes et de tous les saints ; elle est « plus vénérable que les Chérubins et plus glorieuse incomparablement que les Séraphins. »

Marie est la première après Dieu ; elle est celle qui intercède pour nous , nous vient en aide et nous protège.

Le concile d’Ephèse (431) a définitivement établi que l’on peut et doit appeler Marie Mère de Dieu, Théotokos, celle qui a enfanté Dieu. C’est ainsi que saint Ephrem de Syrie en accord avec tous les Pères de l’Église, écrit : « Quiconque nie que Marie a enfanté Dieu ne participera pas à la gloire de sa divinité.« 

Dans le deuxième Concile on confesse que Jésus « est vrai Dieu du vrai Dieu et qu’il a pris chair du Saint Esprit et de la Vierge Marie.«  Serge Boulgakov écrit : « L’Église ne sépare jamais le Fils de la Mère , qui a incarné , celui qui est devenu chair . Elle est la fleur du paradis éclose sur l’arbre de toute l’humanité . L’Église de l’Ancien Testament avait pour tache d’éduquer et de préparer l’humanité pour qu’elle devienne digne de recevoir le Saint-Esprit. C’est pourquoi Marie est la condition immédiate et positive de l’incarnation de Dieu. »

L’Église Orthodoxe voit une preuve, entre autres, de la virginité perpétuelle de Marie dans le fait qu’avant de mourir la Sauveur a confié sa mère à saint Jean : si Jésus avait eu des frères et sœurs, il leur revenait de prendre soin de leur mère. Parmi les nombreux témoignage de l’Église Ancienne nous nous contenterons de celui de Grégoire le Thaumaturge. Il écrit : « Toi qui es né de la Vierge Marie, tu n’as pas porté atteinte à sa virginité. Sa virginité n’a pas empêché ta naissance, ta naissance n’a pas porté atteinte à sa virginité ». Pour rendre intelligible, à notre entendement humain la perpétuelle virginité de la Mère de Dieu, les saints Pères de l’Église font appel à la toute-puissance de Dieu qui a entretenu le buisson ardent sans qu’il se consume ( Exode 3 ). L’icône de la Mère de Dieu consacrée à ce miracle est sans aucun doute l’une des icônes les plus impressionnantes du point de vue théologique.

L’Église Orthodoxe confesse la supériorité de Marie non seulement sur tout les autres êtres humains, mais aussi sur toutes les hiérarchies des anges. Le texte classique liturgique reste cette prière de la liturgie de saint Jean Chrysostome citée au début de ce chapitre. Et au VIIe concile œcuménique (787) on a lu une lettre encyclique de patriarche Saint Germain, où il est dit : « Nous honorons et louons la Mère de Dieu et la reconnaissons comme la plus haute de toutes les créatures visibles et invisibles. » Elle a sa prééminence sur tout les saints : Mère des vivants, Toute sainte, Recours des pécheurs, Prémices de la nouvelle création spirituelle, Arche d’Alliance recouverte d’or par L’Esprit (Saint), Sainte plus sublime que les Saints, Joie de tous ceux qui souffrent ; nous l’appelons la Mère de Dieu la Toute-puissante (dans l’intercession). Un kontakion habituellement chanté au cours de la liturgie : « Secours des chrétiens jamais invoquée vaine , médiatrice auprès du créateur, ne fuit pas l’appel des pécheurs, viens à nous, aide-nous qui t’appelons, dans la foi. Hâte-toi d’écouter notre prière et nos supplications ! Car tu viens toujours en aide, Mère de Dieu, à ceux qui t’honorent ».

Sources diverses.