mardi 18 mai 2021

 

INCINÉRATION ET RÉSURRECTION





- Le carême de Pâques

En ce temps béni, nous nous renouvelons dans l’expérience fondamentale de la tradition biblique : la gestion de la vie et de la mort. « La mort n’a plus de pouvoir sur nous », confesse l’apôtre Paul. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est le Dieu des vivants et des morts. Ceux-ci ne sont pas anéantis : ils reposent jusqu’au jour de la résurrection finale – résurrection corporelle de tous les vivants de tous les siècles et de tous les temps. Le grand Carême est le renouveau de la grâce baptismale : or, le baptême est la consécration du corps par l’immersion dans la vie du Christ ; la chrismation est sa sanctification par l’onction de l’Esprit ; et l’eucharistie le divinise de l’intérieur. Le baptême t’intègre au peuple d’Israël, corps mystique dont le Christ Dieu est la tête.

- La mémoire

Nous savons par la Foi que le corps humain, et de façon éminente celui des baptisés, est le temple de la Divinité. Il est également le corps d’une personne créée. Chaque atome, la plus infime parcelle ou poussière ou cendre de ce corps porte à jamais une information relative à cette personne dont ce corps est le corps, et véhicule la mémoire du Christ dont il est un membre. On pourrait à ce sujet introduire le concept de « code hypostatique ». Cela veut dire que, à la Résurrection, non seulement les ossements de la vision d’Ézéchiel (6, 5), mais la moindre parcelle, marquée du nom de sa personne et signée du sceau du Christ et du don du saint Esprit, répondra à l’appel de ce nom (cf. Apocalypse 7, 5-8). Ceux qui auront été détruits par des cataclysmes et des incendies, dévorés par des bêtes, ou brûlés dans les camps de la mort, ressusciteront corporellement, parce qu’il n’y a pas de corps anonyme. Dieu, comme le rappelle saint Irénée, n’a rien créé pour le néant : Il a tout créé pour la transfiguration et la vie éternelle. Le feu lui-même n’anéantit pas : il accélère la dissociation des éléments. Mais il n’y a pas de comparaison sérieuse entre la destruction accidentelle d’un corps par un incendie et le fait de le brûler volontairement comme le font certaines religions ou l’inspirent des philosophies pour lesquelles la vie corporelle n’est rien, n’est qu’illusion.

- L’interdit

Il est strictement interdit aux chrétiens de pratiquer l’incinération. Le Saint-Synode de l’Église roumaine l’a rappelé à plusieurs reprises par décrets canoniques du 15 juin 1928, du 20 février 1933 et, plus récemment, du 5 juillet 2012. Les prêtres qui, sollicités d’une façon ou d’une autre, participent ou organisent des funérailles pour des personnes qui ont choisi, ou pour lesquelles on a choisi l’incinération, sont l’objet de sanctions graves : suspension ou déposition. Il est demandé aux pasteurs d’informer rigoureusement les fidèles que choisir pour soi ou pour autrui l’incinération revient à renoncer à la sépulture chrétienne. Leur ministère consiste à aider les fidèles à garder la tradition chrétienne, qui a invariablement été celle de l’inhumation.

- Le sens biblique

Interdire, ou permettre, ne suffisent pas. Nous sommes appelés à enseigner le sens biblique de la vie et de la mort, et la valeur éminente du corps. La vie tout entière du baptisé est intégrée à l’existence du Christ, le Dieu d’Israël « fait chair » et « fait homme » (Symbole de Nicée-Constantinople). Quand il est conçu, on lit l’évangile de l’Annonciation ou conception humaine du Verbe ; pendant la gestation, la communauté de Foi prie pour celle qui est enceinte et l’enfant qu’elle porte ; quand il naît, le prêtre lit l’évangile de la naissance de Jésus Christ ; à la fin de la semaine, le nom est donné à l’enfant et l’on écoute l’évangile de Luc 2 ; à 40 jours, l’enfant est présenté à l’Église comme le Sauveur au Temple (Luc 2, 22ss) ; il sera, par le baptême et l’onction chrismale, assimilé à la mort et à la vie du Christ ; il sera uni à lui en se nourrissant de son corps et de son sang. À 12 ans, on peut, fêter l’anniversaire du baptême de l’enfant et lire Luc 2, 41-52. Toute la vie de l’enfant d’Israël qu’est le baptisé est façonnée sur la vie du Maître. Quand il meurt, c’est dans l’espérance de la résurrection, puisque le Christ est ressuscité. Et il est soigné, veillé et inhumé comme le fut le Christ puisqu’il ressuscitera comme lui. Or le Christ ne fut pas incinéré, la Mère de Dieu non plus, aucun des prophètes et des saints ne le fut. En revanche, les apostats, de l’empereur Julien à Robespierre, firent brûler les ossements des saints pour extirper la vie biblique.

- L’anthropologie

Loin du nihilisme (il n’a rien que la vie corporelle et rien après elle), ou du dualisme (l’âme est immortelle, le corps méprisable), la foi biblique confesse que Dieu a donné au corps toute sa valeur en l’appelant au Salut. Le corps n’est pas pour la mort ; il est pour la vie. L’âme n’est pas dans le corps comme dans un réceptacle impersonnel ou une prison : elle habite celui-ci ; d’une certaine façon elle l’est. Et l’esprit, cette insufflation initiale qui fait vivre l’âme, même s’il est rendu à Dieu au moment de l’expiration, n’a pas traversé le corps et l’âme de telle personne sans les vivifier et les informer. Quant à l’Esprit en Personne, Il a sanctifié tout le composé humain. Si nous vénérons le corps et les ossements des saints, c’est bien parce qu’ils sont déifiés par l’Incarnation du Verbe, sanctifiés par l’onction de l’Esprit et nourris par le corps et le sang de Dieu.

 

I/LA MORT : UN TABOU ?

Occulter la mort

La mort est « interdite » (B. Vergely). On en parle le moins possible. On l’occulte le plus possible. L’incinération fait vite disparaître le cadavre : on osait à peine le toucher… Les offices se sécularisent. L’affiche montre des corps d’immortels. Jeune et beau, notre contemporain est un consommateur de rêve. Avec l’été, il pense oublier qu’il est mortel : le plaisir, les distractions, les séductions y contribuent. Le tabou de la mort a remplacé celui du sexe.

Le Christ transfigure la mort

Il a fait de la mort le « mystère » de sa propre présence vivifiante. La foi chrétienne glorifie celui qui a voulu mourir par amour : Il est ressuscité, et Il exalte à la droite du Père son corps divinisé. Il transfigure le « corps de mort » en « corps de gloire » (O. Clément). La mort n’est pas anonyme : elle est celle d’une personne, la Personne divine de Jésus ou la personne humaine, transcendant la mort, de celui qui s’endort dans la foi. Le tabou est aboli à jamais ; pour la foi, il n’est pas de tabou. La Résurrection est à l’avant d’un monde où la mort fait encore peur. Le chrétien n’a pas peur.

L’honneur rendu aux défunts

Ils sont présentés à visage découvert, pendant la veillée, jusqu’au troisième jour, ainsi que dans le cercueil, fermé seulement à l’issue de l’office à l’église. La mort n’est pas belle en elle-même, mais ceux qui sont morts dans la foi sont beaux : la paix et la confiance éclairent leur face, telle l’icône d’eux-mêmes. Les fidèles embrassent leur main et bénissent leur corps parfumé et revêtu de la robe baptismale, ou d’un vêtement de fête. Le prêtre et le diacre encensent en eux « l’âme vivante » (Gen. 2,7), « image immortelle de Dieu » (P. D. Stàniloae), la présence du Fils de Dieu incarné en toute humanité.

La « mémoire éternelle »

Ainsi chante la liturgie des défunts : mémoire de la Communauté et de la famille, qui entretient la communion avec la personne endormie ; mémoire du Seigneur, qui se souvient de chacun de nous, toujours prêt à nous reconnaître en ce monde et dans le monde qui vient. La « mémoire » divine et humaine prépare l’ultime Jugement miséricordieux et redoutable. Non seulement la mort n’est pas « interdite », mais il est permis de mourir avec foi, espérance et sagesse, nourri par toute une vie de communion à l’amour ineffable du Seigneur Jésus.

 

II/POURQUOI LES CHRÉTIENS NE BRÛLENT-ILS PAS LEURS MORTS ?

 

Le Christ, Maître de la vie et de la mort

Le Seigneur est entré dans la mort volontairement. Il a été enseveli. En Souverain, Il s’est levé du tombeau avant la corruption physique. Ressuscité corporellement, Il est glorifié avec son corps déifié (icône de l’Ascension) à la droite du Père céleste ; Il est simultanément présent corporellement par le saint Esprit dans son Église. Les défunts chrétiens reposent dans l’attente de la Résurrection, leur vie et leur mort à l’image et à la ressemblance du Christ vrai Dieu et vrai Homme.

La Mère de Dieu exaltée corporellement

Elle a connu la mort et le tombeau, non la décomposition. Le Christ l’a appelée à la vie et l’a exaltée à sa droite (icône de la Dormition). Elle est présente corporellement dans le Corps de l’Église : sa vie et sa dormition sont un exemple pour les chrétiens.

La vénération des reliques

Selon la tradition juive de nos ancêtres, Moïse prit les ossements de Joseph (Ex. 13, 19) : ceux-ci furent ensevelis à Sichem (Jos. 24, 32). Le prophète Ezéchiel voit le relèvement des ossements dans la résurrection (Ez. 37). Et les catacombes anciennes (Rome…), conservent les saints restes des chrétiens, notamment des martyrs, qui sanctifièrent leur corps en souffrant pour la foi. Les chrétiens vénèrent le corps de ceux qui se sont endormis dans la Foi. Souvent la chair elle-même est incorrompue ; en tout cas les ossements demeurent pendant des siècles. Appartenant à des personnes sanctifiées par le baptême et la communion au Corps et au Sang du Christ, ils sont saints. Quelquefois, ils suintent une huile précieuse. Les corps des baptisés sont des membres de la chair de Dieu, et ne peuvent être brûlés.

Le corps est l’icône de la personne

Objet d’un grand respect, il est parfumé (huile, encens), de son vivant et dans son repos. Défiguré par la torture ou par un accident, il demeure le corps de quelqu’un. La foi chrétienne a toujours valorisé le corps, dans une culture païenne qui le méprisait. Mais les ennemis de la Foi (Julien l’Apostat) ont jeté des reliques au feu.

Les rites chrétiens

Les funérailles, accomplies avant la séparation de l’âme et du corps (3ème jour), honorent la personne du défunt et celle du Christ qui habite en lui. La sagesse de l’Église ne connaît donc pas de rite d’incinération.

 

III/ LES ORTHODOXES ATTACHENT BEAUCOUP D’IMPORTANCE À LA VÉNÉRATION DES RELIQUES: N’EST-CE PAS UNE FORME DE SUPERSTITION?

 

La vénération des reliques (« restes ») est très ancienne – 

Mentionnée dans la Bible (2 Ro 2, 13 ; 13, 21 ; Ex 13, 19 ; Jos 24, 32 ; etc.), elle est liée à la mémoire des morts et à l’intuition du caractère personnel du corps. Les anciens inhumaient les morts et conservaient leurs ossements, quelquefois leur corps, ou même des objets leur ayant appartenu et marqués ainsi d’un caractère personnel. Le contact de ces restes a souvent produit un effet salutaire (guérison ou même résurrection).

Dans l’Eglise les croyants vénèrent les reliques.

Fidèles à l’esprit biblique, les chrétiens ont eu un grand respect pour le corps, en particulier pour celui de ceux qui sont morts dans la foi. L’Eglise a gardé les restes précieux des saints depuis ses débuts, par exemple ceux de saint Jean Baptiste (cathédrale d’Amiens) : après son exécution, ses disciples ont réclamé son corps. Du Christ lui-même, Dieu et Homme, Joseph d’Arimathie a demandé le corps à Pilate. De ce corps, on n’a pas de reliques parce qu’il est ressuscité. Mais les croyants y communient dans l’Eucharistie. De la Mère de Dieu, il n’y a pas de restes corporels, en raison également de sa résurrection ; mais on conserve une autre relique : son voile (cathédrale de Chartres).

Les reliques des saints sont imprégnées de la grâce incrée du saint Esprit

Elles appartiennent à des corps sanctifiés par la baptême, l’onction chrismale et la communion eucharistique. Ce sont des fragments (des ossements, quelquefois le corps entier et même incorrompu) de membres du Christ, des signes de la transfiguration et du Salut de la matière. Ce sont des pierres d’attentes de la résurrection des corps à la fin des temps. Les chrétiens ne pratiquent pas l’incinération des morts, pour que les  os ne soient pas détruits.

Où se trouvent les reliques ?

Elles sont dans les tombes, raison pour laquelle nous allons y prier, surtout en temps pascal. Elles sanctifient la terre de chaque peuple. Dignes de vénération, les reliques se trouvent toujours sur l’autel où est offert le sacrifice de louange des chrétiens. Elles sont également présentées dans des coffres précieux, les reliquaires, au moment des grandes fêtes, particulièrement celles des saints à qui appartiennent ces saints restes.

Source: Sagesse Orthodoxe

Il n’y a pas d’office orthodoxe pour l’incinération, il n’y en a que pour les obsèques !


Publié le jeudi 11 octobre 2012, écrit par Père Razvan Andrei Ionescu

Avec la douleur de celui qui s’est souvent heurté à la demande d’anéantir les défunts, j’attire l’attention sur l’incompatibilité de la pratique d’incinération avec la vie chrétienne.

Les arguments mercantiles (l’envoi moins cher du corps dans le pays par l’incinération, etc.) ne peuvent pas valider le fait de détruire par le feu ce que nous sommes et ce que l’on a nourri avec les Sacrements pendant toute la vie, et ce que, chez les saints, devient des reliques saintes : notre propre corps. Cette conception de brûler celui qui nous est cher est même épouvantable, d’autant plus que le Sauveur a fait la merveille de la résurrection de quelques personnes mortes depuis quelques jours ; que ce moyen de séparation du corps de l’âme doit être violent, par la destruction du corps !

 

Voici dessous la décision du Saint Synode de BOR concernant le rejet de la pratique de l’incinération des défunts :

La décision no. 4529 du 5 juillet 2012 du Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe Roumaine au sujet de la pratique non-chrétienne de l’incinération des défunts.

Il ressort des témoignages scripturaires, patristiques, historiques et archéologiques que l’Église a pratiqué, depuis le début jusqu’aujourd’hui, l’inhumation (l’enterrement). Celle-ci correspond à l’enseignement de l’Église au sujet du corps et de la dette que l’on a envers lui, le corps devant être rendu à la terre d’où il a été tiré.

L’Église orthodoxe roumaine a eu et a une attitude claire et ferme, exprimée à l’égard de ceux qui ont été déjà incinérés ou seront incinérés, confirmée par la décision synodale de 1928 et reconfirmée par celle de 1933, décisions sur lesquelles on n’est jamais revenu une seule fois, car elles expriment le point de vue officiel de notre Église, le devoir des membres du clergé de l’Église orthodoxe roumaine étant de les respecter, tandis que d’un point de vue pastoral, ils sont astreints à préciser aux fidèles et doivent les inciter à respecter la tradition bimillénaire de l’inhumation des chrétiens. Abusant de l’absence d’un renseignement correct des fidèles qui acceptent facilement et sans discernement la pratique de l’incinération des morts, tolérée par certaines églises chrétiennes d’Occident et d’Amérique, certains prêtres destitués ou déposés, par appât du gain et en totale séparation de l’Église, célèbrent des offices de funérailles aux défunts dans l’enceinte même du crématorium.

Il y a également des situations dans lesquelles l’incinération a été effectuée hors de la volonté ou contre le souhait du défunt, pour des motifs objectifs (financiers ou légaux, les lois spécifiques des États dans lesquels l’incinération est obligatoire). Dans de telles situations, l’évêque est le seul habilité à accorder ou non une dispense, dans le cadre de l’économie ecclésiastique, après avoir étudié de manière détaillée chaque cas en particulier, en précisant  que, pour tels cas, on ne célébra que l’office du Trisagion avec commémoration individuelle dans le dépôt des urnes funéraires.


Le conseil permanent diocésain de l’Archevêché de Bucarest, dans sa session du 20 mars 2012, a décidé d’élaborer une circulaire relative à la pratique non chrétienne d’incinérer les morts, dans laquelle est mentionné le devoir pour chaque membre du clergé de se conformer aux décisions du Saint-Synode de l’Église orthodoxe roumaine des années 1928 et 1933, ayant l’obligation de faire respecter avec sainteté par les fidèles la pratique orthodoxe de l’inhumation (de l’enterrement) de ceux qui se sont endormis dans le Seigneur et de ne pas accepter l’incinération (le brûlement du défunt).

En considérant que tous les diocèses partagent le problème de l’incinération des morts et que la mesure adoptée par le Conseil permanent diocésain de l’Archevêché de Bucarest doit être élargie par la décision du Saint Synode au niveau de tous les centres diocésains, en conformité avec les prévoyances de l’article 14, alinéa 1, lit. a) du Statut d’organisation et de fonctionnement de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, selon lesquelles "Le Saint Synode garde l’unité dogmatique, liturgique et canonique, statutaire et réglementaire dans l’Eglise Orthodoxe Roumaine, et aussi la communion avec l'entière Eglise Orthodoxe"; A la suite des discussions de la Commission pastorale, monacale et sociale, et d’un vote unanime, le Synode a décidé de:

 

1.   Maintenir en vigueur la décision du Saint-Synode du 15 juin 1928, reconfirmée par la décision de celui-ci en date du 20 février 1933 :
a. Les prêtres préviendront à temps les paroissiens, en attirant leur attention sur le fait que, dans le cas où certains d’entre eux voudraient être incinérés, l’Église leur refusera toute assistance religieuse, que ce soit les funérailles, que ce soit l’office de requiem après celles-ci.


b. Avant la célébration de l’office de l’inhumation (de l’enterrement) d’un chrétien, le prêtre officiant devra s’informer auprès de la famille du défunt, du lieu du cimetière où sera enterré celui-ci.

c. A tous ceux qui ont été incinérés ou qui seront incinérés de leur propre volonté, tout service religieux sera refusé, à la fois les funérailles et les offices de requiem qui les suivent.

2. Dans le cas où l’incinération a été accomplie hors de la volonté ou contre le souhait du défunt, pour des motifs objectifs (financiers ou légaux, les lois spécifiques des États dans lesquels l’incinération est obligatoire), l’évêque est le seul habilité à accorder ou non une dispense, dans le cadre de l’économie ecclésiastique, après avoir étudié de manière détaillée chaque cas en particulier, en précisant que l’on ne célébra que l’office du Trisagion avec commémoration individuelle dans le dépôt des urnes funéraires.

3. Les prêtres qui s’écarteront de la décision du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe roumaine concernant la pratique de l’incinération des morts seront interdits d’exercer le ministère sacerdotal et envoyés en justice du Consistoire diocésain, en vue de sanctions.

4. Dans le cas d’ex-prêtres, déposés de leur rang sacerdotal, qui accomplissent un office de funérailles dans l’enceinte-même d’un crématorium, leurs excellences les évêques saisiront les autorités compétentes pour leur interdire l’accès aux crématoriums et aux cimetières et pour leur appliquer des sanctions pénales, en raison de l’utilisation de fausses qualités (de clerc de l’Église Orthodoxe Roumaine) pour obtenir un gain matériel injuste, préjudiciable pour la famille endeuillée (art. 215 alinéa 2 du code pénal, relatif au délit d’escroquerie).


5. Leurs excellences les évêques adopteront les mesures convenues pour informer le clergé de chaque diocèse du contenu de la présente décision et de son caractère obligatoire sur le territoire de l’Eglise orthodoxe roumaine.


6. Les centres diocésains prendront les mesures nécessaires relatives au devoir pastoral et missionnaire de catéchiser les fidèles en ce qui concerne l’enseignement de la foi orthodoxe sur l’inhumation (l’enterrement) et le rejet de la pratique de l’incinération et accorderont également de la considération à la pastorale individuelle des personnes endeuillées.


7. Les centres diocésains prendront les mesures liées au devoir du clergé de promouvoir, par la force de l’exemple y compris, le fait d’aider les familles endeuillées, afin que le manque d'argent ne soit pas une raison d’incinérer les morts, en considérant que l'inhumation serait trop dispendieuse.

La présente décision s’est fait communiquer à tous les diocèses, en vue de l’adoption des mesures nécessaires pour respecter et accomplir ce que l’on a établi.