Il n'y a rien sur terre de plus puissant
que la divine liturgie :
un sermon de saint Séraphim (Zvezdenski)
Ce sermon de saint Séraphim est de la plus haute importance
pour les chrétiens orthodoxes d'aujourd'hui. Il nous dit clairement qu'il
n'y a pas de plus grand don sur terre que la Divine Liturgie.
La Divine Liturgie est le cœur et l'âme même du Corps du
Christ. Saint Séraphin nous montre aujourd'hui jusqu'où les premiers
chrétiens sont allés pour protéger et assister à la liturgie. Parlant de
la voix harmonieuse des Pères, il nous dit qu'à cause de la Divine Liturgie le
soleil brille et que la terre porte du fruit. Faut-il s'étonner que
l'ennemi de notre salut cherche soit à arrêter le service de la liturgie, soit
à le pervertir en quelque chose d'autre ? Le saint nous dit que c'est une
fenêtre divine à travers laquelle l'air céleste entre dans notre monde
pécheur. Faut-il s'étonner que certains cherchent à la fermer ?
Il devient très clair que la réponse à tous les problèmes auxquels notre monde est confronté se trouve dans une augmentation de la prière, et surtout de la célébration de la Divine Liturgie. En nos temps de crise, la prière doit être intensifiée et non diminuée. Puissions-nous acquérir, au moins d'une certaine manière, au moins en partie, la profonde connaissance du pouvoir de la Divine Liturgie que possédaient : saint Séraphin et tous les saints.
Homélie du saint évêque Seraphim (Zvezdenski) à qui Dieu a permis que sa vie se termine par un martyre. Exécuté par le NKVD Le 26 août 1937, dans la ville d'Omsk.
Sur Terre, il n'y a pas de plus grand trésor que la Divine
Liturgie. Même si tous les trésors de ce monde étaient rassemblés, tout
l'or extrait, toutes les pierres
précieuses extraites, toutes les perles tirée des océans et des mers et placée
sur le plateau d'une balance et de l'autre côté serait placée la Divine
Liturgie – Imaginez, une Liturgie servie par le plus simple des prêtres de
village dans la plus pauvre des églises – la balance elle se penchera vers la
Divine Liturgie.
Peu d'entre nous
comprenons quel trésor nous possédons. Tant
que le bonheur ne nous est pas enlevé, la plupart d'entre nous, ne comprenons pas
sa valeur. Malheureusement une personne n'apprécie généralement pas ce
qu'elle reçoit sans effort - elle n'apprécie pas le soleil ou l'air qu'elle
respire. Ce n'est que si le soleil et l'air lui étaient en quelque sorte
enlevés - si l'obscurité devait descendre et qu'il n'avait plus d'air à
respirer - à ce moment-là, elle comprendrait ce qu'elle possédait et désormais ce
qu'elle avait perdu.
Et il en est ainsi de la Divine Liturgie. Elle est servi
quotidiennement et chacun d'entre nous avons la possibilité d'être à l'église tous
les jours, et pourtant nous n'y allons pas, ou si nous y allons, nous sommes
physiquement présent mais mentalement distrait et emportés à l'extérieur par
les soucis de cette vie.
Pourquoi ? Cela vient du fait que nous comprenons pas
la nature profonde de la Divine Liturgie, nous ne comprenons pas toute la profondeur et
la pleine signification de l'office qui se déroule sous nos yeux. De tous les
miracles, le plus grand, le plus impénétrable, le plus merveilleux des miracles
est la Divine Liturgie, la Sainte Eucharistie !
Pour l'amour de la Divine Liturgie, le soleil brille le jour
et la lune la nuit, et les étoiles célestes répandent leur lumière calme, et la
terre offre du pain - afin qu'il devienne le Saint Agneau sur l'autel.
Dans le livre de l'Apocalypse, saint Jean le Théologien décrit
sa vision, dans laquelle il vit une femme vêtue du soleil de justice. Et
le dragon de l'abîme s'efforce de libérer son poison sur elle. La femme le
fuit dans le désert, mais comme le dragon la poursuit jusque là, elle se cache
dans le rocher […] Selon l'enseignement des saints Pères, la femme vue par
saint Jean est l'Église, revêtue du Soleil de justice – le Christ. Dans les derniers temps, une
telle persécution s'élèvera contre l'Église, elle se cachera dans le
désert. La Divine Liturgie sera servie sous terre. La Divine Liturgie
ne sera plus servie sur la terre et le soleil ne donnera plus sa lumière et la
terre cessera de donner du pain.
La Divine Liturgie est l'image exacte de la vie terrestre du
Sauveur. Il se peut que vous possédiez la photo d'une personne
chère. Quand vous la regardez, vous vous dites : « À quel point elle
ressemble à la personne aimée – les yeux, les sourcils, le nez – tout est
similaire à la personne que vous connaissez. Si une photographie ressemble
tant à votre proche et que vous vous efforcez de la protéger et de la conserver
précieusement car pour vous elle représente la personne aimée, alors que vous
ne pouvez pas la voir réellement.
Nous pouvons parler de la Divine Liturgie d'une manière
similaire, c'est une photographie et une image exacte de toute la vie terrestre
de notre Seigneur Jésus-Christ. De Bethléem, où la Vierge Pure vint pour
être enregistrée et enfanter le Seigneur jusqu'au Jourdain et du Jourdain à
Gethsémani et de Gethsémani au Golgotha et du Golgotha à la
Résurrection et de la Résurrection au Mont des Oliviers - tout est visible dans
la Liturgie que le Seigneur nous a laissé.
Une mère tient tantôt son enfant par la main, tantôt s'assied
près de lui et l'observe, tantôt le prend dans ses bras et le caresse, le
nourrit ; de la même manière, à travers chaque service religieux et chaque
prière à domicile, c'est comme si le Seigneur nous prenait par la main, nous
observait de loin, et dans la Divine Liturgie, Il nous prend dans Ses bras,
nous fait asseoir avec Lui à la table du banquet, et nous nourrit de son
souper. Dans chaque service, à l'exception de la Divine Liturgie, nous
parlons avec Dieu comme au téléphone, mais dans la Divine Liturgie, nous
parlons avec Dieu face à face :"le Christ est au milieu de nous !". Nous
parlons directement au Seigneur de nos besoins et lui offrons personnellement
des remerciements et le supplions. Par conséquent, les prières de la
Divine Liturgie sont plus puissantes que tout autre service. C'est aussi
pour cela, qu'il a été établi que des prières pour les défunts soient offertes
lors de la Divine Liturgie.
Par cela, la Divine Liturgie est la fenêtre ouverte par le
Seigneur lui-même par laquelle l'air pur entre dans un monde pécheur, incrédule
et adultère. Sans cette fenêtre, les croyants étoufferaient. La
Divine Liturgie est le seul véritable fondement selon lequel nous devons tisser
les fils de notre propre vie. Qu'utiliserions-nous d'autre pour modeler
votre vie ? La gloire ? Il s'agit d'une base d'argile. La
richesse ? C'est une fondation précaire. Quoi que vous puissiez
nommer d'autre, cela n'a pas d'importance, toutes ces choses sont des
fondations précaires d'argile. Le seul fondement vrai et puissant pour notre
vie : est la Divine Liturgie.
Les chrétiens des premiers siècles du christianisme
assistaient quotidiennement à la divine liturgie et communiaient aux mystères
saints et vivifiants du Christ. À cette époque, la vie des chrétiens était
si sainte et irréprochable, ils vivaient si constamment présents en Dieu, que
leur vie même était une authentique préparation à la réception des Saints
Mystères et ainsi aucune préparation spéciale n'était exigée d'eux. S'il
arrivait qu'un chrétien doive s'absenter (de la Liturgie) ou voyager, alors un
tel chrétien – sans exception, serviteur ou seigneur, homme ou femme –
emporterait avec lui une petite particule des Saints Mystères et communiait. Chaque
chrétien avait la coutume d'emporter trois trésors avec lui (lors d'un voyage)
- une croix, le Saint Évangile et un vase avec une particule des Saints
Mystères.
Au nom de la Divine Liturgie, les chrétiens étaient prêts à
verser leur sang et ont été persécutés par les païens. Ils ont été
torturés, crucifiés, brûlés et souvent tués dans le temple lui -même
- dans les catacombes mêmes pendant le service de l'Eucharistie. Dans les
temps anciens, il était de coutume de servir la liturgie sur les tombes des
chrétiens martyrs, cela a été fait en signe de témoignage du grand prix auquel
la Divine Liturgie a été achetée, "par le sang des martyrs ! Aujourd'hui,
on en garde le souvenir en cousant une partie d'une relique d'un saint dans
l'Antimension cette pièce de tissu posé sur l'autel et sur laquelle nous
célébrons la DL.
Nous terminerons notre réflexion sur le sens de la Divine
Liturgie par ce récit d'une vision qu'un ascète, un ancien a eu : Il a vu
une mer de feu avec des vagues déferlantes et bruyantes. Essayons quelques
secondes d'imaginer ce spectacle terrifiant? Et de l'autre côté, sur le
rivage s'élevait un merveilleux jardin d'où se faisait entendre le chant
mélodieux des oiseaux et flottait le doux parfum des fleurs.
L'ascète entendit une voix lui ordonnant : " Traverse
cette mer !" Mais il lui était impossible de la traverser. Il
resta un long moment à réfléchir à la façon dont il le pourrait, puis il
entendit à nouveau la voix lui ordonner : « Prend les deux ailes qui te sont
données dans la Divine Eucharistie : l'une est le Divin Corps du Christ ; et
la seconde est Son Précieux Sang donateur de Vie ! Sans eux, il nous est impossible
d'atteindre le Royaume des Cieux, aussi grands que soient nos podvigs, nos
efforts, notre ascèse, nos jeûnes, nos aumônes et nos prières. /// AMIN !
C'est pour cela que sainte Marie d'Egypte, offrit des podvigs
pendant quarante-sept ans.