Convient-il
de jeûner avant de se confesser ?
15 juillet 2023
Une
institution divine –
La confession et l’absolution des péchés constituent un grand
sacrement – ou « mystère » – créé par le Christ après sa
résurrection : Il insuffla la grâce du saint Esprit aux Apôtres et leur
dit : « Recevez l’Esprit saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés,
ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront
retenus » (Jean 20, 23). Le pardon des péchés que nous reconnaissons
devant le Christ invisiblement présent par la grâce du saint Esprit, ou
« déliement », « absolution », ou encore « remise des
dettes » est un grand miracle.
L’union
des deux volontés
En tant que tel, il s’accomplit simultanément par la volonté
de Dieu et par la volonté du fidèle et par sa foi. Aucun miracle ne peut avoir
lieu s’il n’y a pas la foi, comme le montre continuellement le saint Évangile.
La synergie des deux volontés et des deux libertés, divine et humaine, a été
valorisée dans les derniers conciles œcuméniques, suite au témoignage et au
martyre de saint Maxime le Confesseur.
Le
miracle du pardon
Le jeûne, qu’il soit alimentaire, sexuel ou culturel est
particulièrement bénéfique parce que notre foi s’y approfondit. Ceci est
surtout vrai si le jeûne s’accompagne de prière, parce que la prière,
précisément, exprime la foi. Bien entendu, nous pouvons venir nous confesser sans
avoir ni jeûné ni prié : mais le miracle s’accomplira selon la mesure de
notre foi ; l’absolution n’est pas un acte magique ou automatique qui nous
mettrait en règle avec l’Église !
Le jeûne
approfondit la foi
Pour que cette parole « tes péchés sont remis »
s’accomplisse, le Christ attend l’ouverture de notre cœur. Ou bien, pour dire
autrement, la grâce du pardon n’est en elle-même mesurée par rien, elle est
inconditionnée ; mais c’est nous qui, selon la mesure de notre foi, nous
ouvrons plus ou moins, ou totalement au pardon et à la merveilleuse miséricorde
divine.
Se
préparer par le jeûne
Ainsi, il est bon pour nous de jeûner et d’assumer une
profonde préparation à l’absolution de nos péchés, de même que nous jeûnons
avant de communier au Corps et au Sang du Christ, nous jeûnons avant le
sacrement du Couronnement, nous jeûnons avant le sacrement des sainte Huiles,
avant l’Ordination. Nous jeûnons avant une grande décision ou un grand
évènement ; et même, certains saints jeûnaient pour se préparer à la mort
c’est-à-dire à la rencontre avec leur Maître.
La
guérison de l’âme et du corps
Le jeûne est déjà une liberté prise à l’égard des passions, un
début de purification qui prépare l’action thérapeutique du Christ dans
l’absolution. Par le jeûne nous disons déjà Non au péché. Nous savons très bien
jeûner avant certains traitements médicaux et avant une opération chirurgicale.
Il est donc compréhensible que le jeûne nous mette dans une bonne disposition
pour être soignés et guéris par le Médecin de nos âmes et de nos corps. Par
manque de préparation, la confession peut devenir une formalité ou une
obligation religieuse qui ne porte pas de fruits. Et l’homme continue à
confesser les mêmes péchés sans changer, sans guérir du péché et de la mort.
(a.p. Marc-Antoine)