Grave
maladie : comment gérer l’épreuve ?
29 juillet 2023
Connaître ce qui nous reste à vivre –
« Fais-moi savoir la mesure de mes jours », prie le
prophète David en son psaume 38. Beaucoup de saints ont fait au Seigneur la
même demande. La révélation du terme de sa vie est une grâce de la part de
Dieu. Au lieu d’être surprise par la mort sans avoir eu le temps de s’y
préparer, la conscience de l’homme peut se construire en fonction d’une
échéance relativement précise. Le Seigneur est le maître de la vie et de la
mort et Il sait tout de nous : il peut nous faire la faveur de nous
informer de ce qu’Il a prévu pour nous.
Une vocation
Cette révélation constitue une vocation, l’entrée dans une
voie de sanctification. Nous pouvons le ressentir dans notre propre cœur. Un
appel divin se présente souvent à l’homme, sans qu’il en soit toujours
conscient, car tous les hommes ne connaissent pas Dieu: ils ne savent donc pas
discerner son appel ni interpréter leur existence comme un itinéraire à
évolution permanente. Pourtant, l’épreuve, qu’elle soit maladie ou autre
circonstance pénible, est accompagnée d’un message divin :
« suis-moi ! ».
L’appel du Seigneur
Pensons, non seulement à la grave maladie, mais aux accidentés
de montagne ou de la route; aux personnes qui rencontrent un revers dans leur
carrière professionnelle; à ceux dont la perte du conjoint bouleverse
l’existence. Saint Jean Cassien parle des diverses façons dont le Seigneur
appelle ses serviteurs à une vie plus consacrée. L’Esprit saint nous propose
souvent une voie de sanctification et d’ascèse, c’est-à-dire d’exercice à
l’amour pour le Père et pour le prochain.
Être disciple du Maître
Nous n’entrons pas tous au monastère pour autant; nous ne
faisons pas de vœux particuliers; mais nous sentons à l’intérieur de nous-mêmes
la liberté de répondre ou non à un appel, celui que le Père par son saint
Esprit adresse à notre cœur: un appel à conformer notre vie à celle de son
Fils, notre Maître et Seigneur. En effet, l’action de Dieu dans notre vie et
dans le monde est toujours trinitaire.
La liberté de répondre
Si nous comprenons la situation de la sorte, notre mode de vie
peut changer du tout au tout. Le Seigneur a un projet pour nous et nous pouvons
y répondre. Il nous appelle, Il nous recrute, Il veut nous consacrer à une voie
plus proche de sa volonté, Il nous invite à rejoindre le chœur de ses intimes.
Nous avons la liberté de répondre à cet appel, avec enthousiasme – « voici
je viens, je veux faire ta volonté! » (psaume 39) – avec tiédeur ou avec
négligence; et nous avons la même liberté de faire la sourde oreille et de
continuer à vivre comme auparavant en ne changeant rien à l’organisation de
notre vie.
La sanctification de la vie
Selon le choix que nous faisons, nous pouvons donner la
première place à notre Maître, pour le suivre en disciple, pour nous configurer
à lui. Lisons tous les jours le saint Évangile et les psaumes ;
appliquons-nous à la prière personnelle – prière du cœur ou prière avec les
livres de prière – et surtout appliquons les commandements du Seigneur autour
de nous, dans la communauté familiale, dans la Paroisse, parmi nos amis ou nos
collègues de travail. Notre vie sera sanctifiée par la grâce du saint Esprit à la
mesure de notre foi et de notre réponse à la vocation que le Seigneur nous a
fait connaître.
Se concentrer sur l’essentiel
Pour cette raison, dans la grande maladie, nous avons tout
avantage à gérer les distractions, à moins que ce ne soient des moments de
partage avec autrui: le jeu, les sorties, certains spectacles, nourrissent
l’amitié et la vie familiale. Mais fixons à cela une limite. L’usage du
téléphone portable, par exemple, nous fait perdre un temps précieux, d’autant
plus précieux que nous venons d’apprendre qu’il était plus limité que nous ne
pensions ! Bornons-vous à une demi-heure chaque fois; attendons la fin de
la matinée ou de l’après-midi pour allumer l’appareil.
Ressembler au Fils
Notre vie sera de plus en plus intéressante à mesure qu’elle
se rapprochera de celle de notre Maître et Seigneur. La mort ne sera plus
seulement une échéance : elle sera un projet. Il s’agit de nous conformer
au Christ de façon naturelle puisque c’est à son image que nous avons été
créés; nous ne faisons rien d’autre que tendre à lui ressembler!
(a.p. Marc-Antoine)