La
République et le sang des catholiques
Source : Aleteia
Revolution francaise et mouvements contre-revolutionnaires :
Massacre des 2,3,4,5,6 septembre 1792 à Paris.
Père Christian Venard | 07 septembre 2020
Mystérieusement, la repentance à l’égard de toutes les fautes
du passé échappe aux autorités de l’État quand il s’agit des victimes
catholiques, tuées en haine de la foi au nom des idéaux révolutionnaires. Pourtant,
c’est en vérité que se construit l’unité d’un peuple.
Tout au long de l’été, à bien y regarder, c’est chaque jour,
que le martyrologe romain faisait mémoire de la triste et longue liste de ces
innombrables martyrs espagnols, tués en haine de la foi catholique par les
Républicains. Pas une semaine ne se passe non plus, sans que l’on y trouve
mention d’un ou plusieurs catholiques, prêtres ou laïcs, martyrs du nazisme
durant la Seconde Guerre mondiale, ou du communisme ! Pourtant, si l’on en
croit la pensée dominante dans les médias français et plus généralement
occidentaux, l’Église catholique est affublée d’oripeaux d’horreurs,
d’obscurantisme et surtout de violences et de répressions.
Silence
sur les victimes
En ce début septembre, avec l’Église nous avons commémoré le
massacre de 191 catholiques, déclarés depuis bienheureux et martyrs de la
Révolution, par les émeutiers, essentiellement au couvent des Carmes, en 1792. Ces massacres sont un des
sommets de la violence révolutionnaire, au moins dans la capitale, et en
quelques jours provoqueront l’assassinat de plus de 1.300 Français, dans des
exécutions aussi sommaires que barbares. Pourquoi donc, dans un pays où la
commémoration des victimes de toute sorte est devenue une des expressions
publiques les plus fréquentes de la part des hommes politiques, aucun mot,
aucune allusion n’ont jamais été formulés pour tous ces Français, par milliers,
tombés sous la fureur partisane des révolutionnaires ? Dans un pays qui s’est
honoré en reconnaissant officiellement le massacre des Arméniens, la Shoah, les
victimes de la colonisation, celles de l’esclavage, jamais une parole n’a pu
être exprimée pour ces compatriotes tués en haine de leurs convictions
religieuses ou politiques ?
Tant que le régime républicain qui gouverne la France traitera
ainsi en citoyens de seconde zone celles et ceux que, par des principes odieux,
ses prédécesseurs ont massacrés, il y a peu de chance qu’il puisse en vérité
être un pouvoir d’unification d’un peuple, qui connaît de plus une forte crise
d’identité, face à la mondialisation et aux mouvements migratoires. Quand
verrons-nous la République reconnaître officiellement ses erreurs, ses
horreurs, pratiquées jusqu’à une large échelle — on peut penser ici au génocide
vendéen — contre les catholiques ?
Le pardon
n’est pas l’oubli
Il ne s’agit pas de prendre la pose victimaire et
communautariste, dont on nous accuserait bien vite pour détourner le regard,
gêné en effet par ces crimes contre l’humanité, perpétrés au nom même des
idéaux de la République (ah… ces fameuses « valeurs » républicaines
aussi vagues finalement que vides de sens, puisque dépendant uniquement de la
morale relative et provisoire du plus fort représenté à l’Assemblée nationale).
En revanche, il conviendrait, avec force, de rappeler dans nos rapports avec
l’État républicain, les torts immenses qu’il a causé à ses propres citoyens, à
cause de leur foi. Cela nécessiterait peut-être aussi un changement profond de
perspective historique et diplomatique au sein des autorités de l’Église. En
particulier, il conviendrait de sortir d’une mauvaise interprétation du fameux
Ralliement à la République, qui appelait une indifférence légitime à l’égard du
régime et non son soutien aveugle. Le pardon ne saurait être oubli. C’est dans
la vérité, fût-elle rude, que se construit un peuple et la loyauté à l’égard de
l’autorité politique.
"N'oublions pas non plus le génocide Vendéen ! "
p.g
Mémoire
éternelle,
Abbaye des Carmes de Saint Firmin
Les
bienheureux martyrs de septembre 1792
Dans la
foule des victimes des massacres de septembre 1792 à Paris, l’Église a retenu
les noms de 3 évêques, 181 prêtres, 2 diacres, 1 clerc et 4 laïcs, dont elle a
reconnu, en 1926,
la mort par fidélité au Siège Apostolique.
Ces
martyrs, mis à mort au couvent des Carmes, à l’abbaye Saint-Germain, au
séminaire Saint-Firmin, aux 2 prisons de La Force, comprenaient 86 prêtres, 1
diacre et 1 clerc qui appartenaient au clergé diocésain.