jeudi 19 octobre 2023

 

ANCIEN DIONYSIOS :

 L'ennemi intérieur





Il y a quelques années j'étais abonné à une revue américaine, "What is Enlightment", (dirigée par l'enseignant spirituel très actif et musicien de jazz Andrew Cohen) qui m'intéressait par sa recherche spirituelle (un écho de mes recherches antérieures) à laquelle je demeurais attentif malgré l'engagement de toutes les composantes de mon être dans l'Orthodoxie... et quelle ne fut pas ma surprise, mon heureuse surprise, d'y trouver cette interview d'un moine orthodoxe (!) Père Dionysios. C'est comme si le Ciel, une fois de plus, me signalait que mon cheminement antérieur - dont je conservais encore le souvenir vivant - était semé de cailloux lumineux, et que mon engagement dans l'Orthodoxie, loin de restreindre mon champ d'investigation de Petit Poucet cherchant à retrouver sa maison, était bien dans la cohérence, la richesse et la plénitude de mon désir spirituel quoi qu'aient pu en penser d'anciens compagnons de pélerinage... Je ne m'étais pas trompé ! J'avais traduit sur mes cahiers une partie de cette interview mais maintenant je me suis décidé à tout traduire en voici donc une première partie.

"What is Enlightenment Magazine"

Entretien réalisé par Craig Hamilton

"Né en 1950 et ayant grandi dans une petite ville dans le nord de la Grèce, il était clair dès le début que Père Dionysios ne voulait pas élire domicile dans le monde. Issu d'une famille religieuse avec des ancêtres dans le sacerdoce, il a quitté la maison à dix-sept ans, pour poursuivre sa passion pour l'esprit au monastère historique de la Grande-Météore au sommet d'une falaise du centre de la Grèce. C'est là qu'il a rencontré son père spirituel, un Ancien grandement vénéré, l’archimandrite Aemilianos, et a reçu la tonsure dans la vie du renoncement. Lorsque plusieurs années plus tard, l'industrie du tourisme grec s’est imposée sur l'ensemble du complexe antique des Météores, l’Ancien Aemilianos et son groupe de jeunes moines s’est délocalisé pour un monastère perdu sur le Mont Athos et a commencé, avec une poignée d'autres nouvelles fraternités, à revivifier l’ancien havre monastique en déclin avec leur zèle pour la vie sainte. 

 

Ma première rencontre avec l'archimandrite Dionysios est survenue, peut-être ironiquement, par e-mail. Ironique parce que, malgré les moyens résolument modernes de sa communication, dès sa réception, je me suis senti comme transporté un millier d'années en arrière à une époque où l'art épistolaire était une forme vénérée et étudiée du discours spirituel. «M. Hamilton, cher dans le Seigneur», ainsi a commencé la lettre, «Réjouissez-vous dans le Seigneur. Cela a été un grand honneur de recevoir votre e-mail du 11 Septembre, surtout après la recommandation de notre respecté, ami commun, dans mon cas depuis longtemps, le très sage Père Basile Pennington. S'il vous plaît pardonnez-moi, depuis le jour de réception de votre e-mail jusqu'à ce jour j'ai été absent... je serai en Grèce, au Saint Monastère de l'Exaltation de la Sainte-Croix... et vous y attendrai pour vous y offrir l'hospitalité pour aussi longtemps que vous le souhaitez, nous pourrons aussi y discuter de toutes les questions dont vous me parlez dans votre lettre. " Après avoir écrit au célèbre Ancien chrétien orthodoxe pour demander à la fois une interview pour notre magazine et des conseils sur notre prochain pèlerinage au Mont Athos, la légendaire «Sainte Montagne», cœur du monachisme orthodoxe, j'ai eu le plaisir de recevoir cette réponse chaleureuse et généreuse. Après une longue liste de suggestions pour mon voyage, l'Ancien a ajouté quelques mots gentils de respect et d'estime et a conclu par ce qui suit: «Mon âme frémit de crainte que vous ne receviez pas ma réponse à temps." 

J'avais pu lire dans les textes orthodoxes l'humilité profonde qui émane de beaucoup de saints anciens - des hommes dont on dit que la vie de profonde prière, de contemplation et d'ascèse a retranché d'eux mêmes les plus petites graines de préoccupation de soi. Mais quoi qu'il en soit, avec toutes mes recherches dans les écrits, je ne m'attendais pas du tout à recevoir un tel e-mail. Lorsque j'ai commencé à taper ma réponse, j'ai eu sans aucun doute le sentiment, même à travers le pipeline de fibre optique, que l'homme que j'avais rencontré n'était pas un être humain ordinaire..."

"Depuis le début de nos recherches concernant ce problème, l'idée de parler avec un Ancien orthodoxe à propos de l'ego était quelque chose qui nous attirait tout en nous laissant perplexes. Car même si l'Orthodoxie est une tradition dans laquelle aucun de nous ne pouvait prétendre avoir la moindre compétence, nous avions la conviction que quand il s'agit de définir l'ennemi du cheminement spirituel, les chrétiens orthodoxes sont sans doute uniques en leur genre. Pour cette antique tradition mystique du christianisme, dont l'Eglise catholique romaine s’est séparée en 1054, la purification totale de la personnalité humaine de l'égotisme, de l'égoïsme et tout ce qui entrave sa capacité à réfléchir la Lumière de Dieu est et a toujours été le premier et l'ultime but de la vie spirituelle. Dans les livres saints tels que « L'échelle Sainte » de St Jean Climaque et la « Philocalie » (littéralement «l'amour du beau et du bon»), les Pères orthodoxes dès le troisième siècle écrivirent avec passion et précision sur le sanglant «combat spirituel», dans lequel doit désirer s'engager l’aspirant sincère si, il ou elle, veut avoir le moindre espoir de vaincre les «démons» au coeur de ce combat sans relâche, avec des tactiques de plus nouvelles et créatives. 

 



Dans l'un des innombrables passages de la Philocalie, le moine du désert du quatrième siècle Saint Jean Cassien écrit: «Il est difficile de lutter contre [L’ego], car il a de nombreuses formes et apparaît dans toutes nos activités... Quand il ne peut séduire un homme avec  des vêtements extravagants, il essaie de le tenter par des moyens minables. Quand il ne peut le flatter avec l’honneur, il le fait enfler en lui faisant supporter ce qui semble être le déshonneur. Quand il ne peut le persuader de se sentir fier de sa démonstration d'éloquence, il l’attire par le silence en lui donnant à penser qu'il a atteint la quiétude.... Bref, chaque tâche, chaque activité, donne à ce démon malicieux une occasion de lutte. " 

"L'ennemi intérieur, l'Ego" 

"Bien que le mot «ego» lui-même n'apparaisse que dans des traductions et des commentaires plus contemporains, même à travers les textes orthodoxes les plus anciens, il y a d'innombrables références aux aléas de l'amour-propre, de l'estime de soi et le plus "sinistre des démons", l'orgueil. Considéré par les chrétiens comme le péché qui non seulement a fait chuter Lucifer, l'ange de Dieu, mais qui a également conduit Adam et Eve à être exilés du paradis sur terre, l'orgueil est considéré à des degrés divers comme «la mère de tous les maux" et "la descendance du diable." Il est aussi universellement considéré comme le plus destructeur et le plus puissant adversaire sur le chemin spirituel. Comme saint Jean Cassien l’écrit : «Tout comme un fléau mortel détruit non seulement un membre du corps, mais l'ensemble de celui-ci, ainsi l'orgueil corrompt l'âme tout entière,et pas seulement une partie de celle-ci.... Lorsque le vice de l'orgueil est devenu le maître de notre âme misérable, il agit comme un tyran implacable qui a pris le contrôle d'une grande ville, et il la détruit complètement, la rasant jusqu’à ses fondements. " 

Pour lutter contre l'insidieux ego si déterminé à porter atteinte à notre progrès spirituel de l'intérieur, les moines et les religieuses de l'Orthodoxie chrétienne suivent une règle stricte de discipline spirituelle, comprenant la prière contemplative silencieuse, l'étude spirituelle, les offices en groupe et des ascèses qui peuvent être extrêmes. Dans la conviction qu’une vie d’auto-limitation et d’accueil de la souffrance est idéale, ces célibataires en robe noire se privent régulièrement de nourriture, de boisson et de sommeil pendant de longues périodes, afin de se purifier des «passions du monde» et se rapprocher de Dieu. 

 



 

Dans le calendrier orthodoxe, nous apprendrons que la moitié des jours de l'année sont des jours de jeûne ! Et à la lecture de la description du rigoureux programme monastique quotidien, toujours largement suivi dans les monastères orthodoxes, j'ai été stupéfait d'apprendre l’habitude des moines de la prière solitaire, du travail et des offices qui commencent à minuit et  n'ont souvent pas de fin jusqu'à dix ou onze heures le lendemain soir. Comme j'ai continué à examiner le calendrier pour essayer de comprendre quand ils dormaient, j'ai été informé par un père qu'il n'est, en effet, pas rare que les moines ne dorment jamais plus d'une ou deux heures par nuit. 

Et puis il ya les « vrais »ascètes. . . . 

Dans des grottes froides et nues, en haut des pentes du mont Athos (vaste péninsule accidentée entièrement consacrée à la vie monastique), des ermites, pendant des décennies dans la prière solitaire, ne subsistant souvent que d’"un peu de pain sec et d'eau." Dans cette antique tradition érémitique, datant des premiers Pères du désert qui, au troisième siècle ont abandonné le monde pour vivre la vie solitaire, les pratiques ascétiques sont parfois poussées à l'extrême rivalisant avec les yogis les plus austères de l'Inde [...] 

Mais, comme il nous serait raconté encore et encore, l'ascèse pratiquée par les chrétiens orthodoxes n'est pas de l'ascétisme pour lui-même, à des fins de mortification et d’expiation des péchés, mais une ascèse (ασκήσεις =exercices en grec) en vue la poursuite d'une fin divine très précise, dont la réalisation est connue sous le nom de «divinisation». Contrairement au christianisme occidental, qui, en vertu de la doctrine du péché originel tend à souligner la fragilité inhérente à l'humanité et son imperfection coupable, les enseignements orthodoxes soutiennent que ce n'est pas seulement possible, mais essentiel pour l'être humain d’accéder à une parfaite métamorphose, rayonnante des énergies divines. Citant les paroles et l'exemple de Jésus-Christ qui a dit: 

«Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait», les moines orthodoxes aspirent à se purifier de toute trace d'ego et, ce faisant, à devenir un réceptacle immaculé de la gloire et des grâces de Dieu dans ce monde. Pour preuve que cette réalisation est possible – une aspiration considérée comme le seul objectif de la vie humaine et la vie même de toute aspiration orthodoxe – une aspiration orthodoxe toujours égale à elle-même : leur héritage de deux mille ans de saints, une lignée de saints hommes et de femmes, ininterrompue depuis le temps des apôtres. 

 



 

En effet, dans notre propre exploration de la mystique orthodoxe au sujet de cette question, ce qui avait attiré notre imaginaire collectif le plus puissamment a été la conviction que, parmi tant de ceux avec qui nous nous sommes entretenus, il y a en fait des hommes et des femmes vivant aujourd'hui une vie de la même envergure spirituelle que les maîtres « Théophores » (= porteurs de Dieu) de l’Antiquité dont la vie orne les Écritures. C’est avec enthousiasme que nous avons pu parler avec un tel maître, semblable à ceux qui avaient suscité notre recherche d’envergure pour les anciens orthodoxes illuminés, une recherche qui a fini par nous conduire à l'archimandrite Dionysios."

 

ANCIEN DIONYSIOS :"Quand nous tuons l'amour, le résultat est l'ego"

"WIE : Qu'est-ce que l'ego? 

Archimandrite Dionysios: Quand Satan, qui fut le premier et le plus élevé des anges, détourna les yeux de Dieu et tourna son attention vers lui-même, là nous avons eu le premier germe de l'ego. Il tenait ses yeux spirituels de la vision de la Sainte Trinité, de la vision du Seigneur, et il se regarda lui-même et se mit à réfléchir sur lui-même. Et il dit: «Je veux mettre mon trône à la haute place, et être comme lui." A ce moment a commencé l'histoire, la réalité et l'existence de l'ego, qui n'est en fait pas une réalité, mais le refus de la réalité. L’Ego est la fleur qui sort de la mort de l'amour. Quand nous tuons l'amour, le résultat est l'ego. 

WIE : Quel est le caractère de l'ego? Comment se manifeste-t-il dans un être humain? 

AD: Lorsque nous n'avons pas confiance. L’Ego naît quand nous ne faisons pas confiance aux autres. Lorsque nous avons peur des autres, quand nous avons besoin d'armes à feu contre les autres, alors nous avons besoin d'un ego parce que nous sommes dans la mauvaise direction de la vie. Nous ne pensons qu'à nous-mêmes, et nous ne voyons que notre ego. Mais quand nous voyons les uns les autres, quand nous avons confiance les uns dans les autres, il n'y a pas besoin d’ego, pas raison justifiant un ego, pas de possibilité pour l’existence d’un ego. 

WIE: Alors, dans la façon dont vous en parlez ensuite, l'ego est l'insistance sur notre séparation, notre indépendance? 

 

AD: Oui, sur notre solitude. Notre besoin d'être seul, d'avoir notre propre façon de penser qui nous satisfait et maintient notre personnalité dans le mauvais sens. 

WIE : Nous mettre en avant et avant tout ? 

AD: Oui. Et le Christ a dit: «les derniers seront les premiers. » Parce que quand vous voulez être le dernier et que vous choisissez la dernière place, alors seulement vous pouvez appeler les autres vos amis. 

WIE : L'ego, ce sentiment d'amour-propre dont vous avez parlé, est souvent décrit dans la Philocalie et d’autres écrits des mystiques chrétiens comme le principal ennemi avec lequel l'aspirant spirituel doit lutter dans sa quête de l'union avec Dieu. Pourquoi l'ego est considéré comme un adversaire si redoutable sur le chemin? 

AD: Il est un ennemi puissant, car il est l'ennemi à l’intérieur de nous. Nous sommes ennemis de nous-mêmes, comme Adam et Eve au paradis. Bien sûr, le serpent a parlé à Eve. Mais elle aurait pu l’éviter. Le serpent lui dit: «Le Seigneur t’a menti, mais si elle avait fait confiance au Seigneur, elle n'aurait pas commencé à parler au serpent. Et Adam, lui aussi, a perdu son rapport au Seigneur et est resté avec son ego. Et les deux egos ont travaillé ensemble, Adam et Eve. 

Le véritable ennemi est l'ego. Il est l'ennemi parce qu'il est contre l'amour. Quand je me regarde, je n'aime pas les autres. Quand je veux accaparer pour moi ce qui est à toi, je deviens le meurtrier de mon frère, comme Caïn a tué Abel. Quand je veux me satisfaire, cette satisfaction est acquise au détriment de la liberté de l'autre. Ensuite, mon ego devient mon seigneur, mon dieu, et il n'y a pas plus forte tentation que celle-là. Parce que pour nous, cet ego peut apparaître comme un diamant. Il a l’éclat de l'or. Mais tout ce qui brille n'est pas or. L'ego est simplement comme un feu sans lumière, un feu sans chaleur, un feu sans vie. Il semble que cela ait de nombreux côtés et de nombreuses possibilités - mais quelle est cette possibilité? Qu'est-ce que l'ego? Seulement les moyens par lesquels je me protège comme si j'étais dans une bataille, comme si toute autre personne était mon ennemi, et comme si la seule chose qui m'intéressait, c'était de gagner la victoire." 

ANCIEN DIONYSIOS : "Le plus gros problème pour l'humanité est en chaque personne, pas en dehors"

WIE: Il a été dit par certains des plus grands luminaires spirituels que quand on prend le chemin spirituel pour de bon, on se retrouve en face de l'ego d'une manière que l'on n'aurait jamais pu imaginer auparavant. En décrivant leurs rencontres avec l'ego, de nombreux saints l’ont caractérisé comme une force presque diabolique au sein qui ne veut pas de la vie spirituelle, qui ne veut pas Dieu, mais qui veut faire tout ce qui peut faire obstacle à notre illumination, et porter atteinte à notre ferme résolution de rester sur le chemin. 

AD Saint Paul écrit magnifiquement sur cet événement, cette lutte à l'intérieur du cœur humain. Il dit en substance : "Il y a une autre loi en moi me dit de refuser la volonté de Dieu, de faire des choses contre Lui, de refuser la grâce. Elle essaie de me retenir dans mon passé, dans mon ancienne vie, pour me faire demeurer loin du Seigneur, pour m'empêcher de suivre le Seigneur." C'est pourquoi j'ai dit que le plus gros problème pour l'humanité est en chaque personne, pas en dehors. Pour cela nous avons besoin de pères spirituels. Pour cela nous avons besoin de médecins spirituels. Nous avons besoin de la chirurgie, nous avons besoin d'une opération; nous avons besoin que quelque chose soit retranché dans notre cœur. 

Nous ne comprenons pas que cet ennemi que nous avons en nous n'est pas notre moi, ce n'est pas notre personnalité. C'est seulement une tentation. C'est la semence du problème de l'ego. Nous unissons notre personnalité, qui est un événement sans prix, avec nos fautes. Nous confondons notre personnalité avec notre péché, nous marions ces deux choses, et nous avons une mauvaise impression de ce que nous sommes. Nous ne savons pas ce que nous sommes, et nous avons besoin de quelqu'un pour nous montrer qui nous sommes, nous avons besoin de quelqu'un pour nous ouvrir les yeux afin que nous puissions au moins voir nos ténèbres. 

Il y a un mystique, le plus grand des mystiques, Saint Grégoire Palamas. Pendant trente ans, il n’a eu que cette seule prière: «Éclaire mes ténèbres. Éclaire mes ténèbres." Il ne nomma pas le nom du Seigneur, car il ne se sentait pas digne de le nommer. Il n'a destiné cette prière à personne, mais il a dit cette prière jour et nuit, plus qu’ il respirait. Parce que tout ce qu'il connaissait en lui-même était ses ténèbres. Et il parlait à quelqu'un - à qui d'autre ? Au Christ, qui a dit: "Je suis la Lumière." Mais il ne disait que, «Éclaire mes ténèbres." 

WIE: Montre-moi mes fautes? 

AD: Ou bien : viens brûler mes ténèbres. Fais du feu en elles et fais de la lumière en elles. La plus grande chose que nous pouvons faire dans nos vies, c'est découvrir que par nous-mêmes nous ne sommes rien. Nous sommes ténèbres. Nous sommes poussière.

Version française de Maxime le minime

de L'Entretien 

réalisé par Craig Hamilton

 in 

"What is Enlightenment Magazine")

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