Saint
Jean de Kronstadt :
le
But de la Vie Chrétienne
Frères, quel est le but de notre vie ici-bas ? N’est-ce
pas , après avoir été éprouvés par toutes sortes de détresses et de malheurs
sur la terre, et après avoir progressé dans la vertu avec l’aide de la grâce
divine qui nous est communiquée par les sacrements, de pouvoir après la mort,
nous reposer dans le Seigneur, qui est la paix de nos âmes ? C’est
pourquoi l’on chante : « Accorde le repos , ô Seigneur , à l’âme de ton
serviteur défunt ».
Reposer en paix, c’est le sommet de tous nos désirs, et nous
le demandons à Dieu. N’est-il pas déraisonnable, alors, de s’affliger outre
mesure d’un décès ? « Venez à moi , vous tous qui ployez et peinez sous le
fardeau, et je vous donnerais le repos« , dit le Seigneur. Ceux qui
nous ont quittés, qui se sont endormis dans une mort chrétienne, ont obéi a cet
appel de Dieu et trouvé le repos. Pourquoi, alors, s’en affliger ?
Ceux qui s’efforcent de mener la vie spirituelle, ont à
soutenir, tout au long de leur vie, dans leurs pensées, un combat très
périlleux et très difficile ; je veux dire un combat spirituel. Il faut
que l’âme soit à tout moment comme un regard clair, capable de surveiller et de
discerner les pensées qui pénètrent dans le cœur, et de repousser celles qui
viennent du Mauvais. Le cœur de ces gens la doit toujours bruler de foi,
d’humilité et d’amour ; sinon l’astuce du démon trouvera le moyen d’en
pénétrer, il s’ensuivra un affaiblissement de la foi, ou l’incroyance complète,
et toutes sortes de maux que même les larmes auront bien du mal à laver. Donc,
ne laisse pas ton cœur se refroidir, surtout dans la prière, garde toi de
l’indifférence. Il arrive souvent que les lèvres prient, mais que le cœur soit
plein de ruse, d’incrédibilité ou d’incroyance, de sorte que, des lèvres,
l’homme semble près de Dieu, mais de cœur, il en est loin. Durant la prière, le
Mauvais use de tous les moyens pour refroidir nos cœurs et les remplir de
duplicité sans même que nous apercevions. Prie et sois fort, affermis ton
cœur.
Il faut aussi que durant la prière de nos cœur brûlent du
désir des biens spirituels, brûlent d’amour pour Dieu, et que nous nous
représentons très vivement son immense bonté pour les hommes, sa volonté
d’écouter toutes nos prières avec une tendresse paternelle.
« Si
donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon à
ceux qui le lui demandent ». Mathieu 7,11
L‘union à Dieu, voila la grande affaire de notre vie, et le
péché y fait radicalement obstacle ; c’est pourquoi, il te faut fuir le péché y
fait radicalement obstacle ; c’est pourquoi il te faut fuir le péché comme un
terrible ennemi, comme le meurtrier de l’âme, car vivre sans Dieu, c’est la
mort et non la vie. Comprenons donc bien pour quoi nous sommes faits ;
rappelons-nous toujours que notre commun Seigneur nous appelle à l’union avec
lui.
Un chrétien doit surtout avoir un cœur pur, pour être en
mesure de voir Dieu avec les yeux du cœur, Dieu tel qu’il est, avec son amour
pour nous et toutes ses perfections, de contempler la beauté des anges, toute
la gloire de la Sainte Vierge, la beauté de son âme, sa dignité de Mère de
Dieu, la beauté des saints et leur amour pour nous ; nous devons les voir tels
qu’ils sont en eux-mêmes, contempler les vérités de la foi chrétienne, avec ses
sacrements, reconnaitre à quel point elles sont sublimes ; nous devons voir
l’état de notre âme, et surtout ses péchés. Un cœur impur, c’est à dire un cœur
encombré par les passions terrestres, se nourrit des désirs charnels des yeux
et de l’orgueil de ce monde ; il ne peut rien de ce que je viens de dire.
Il est bon. Il est vraiment excellent d’être vertueux. L’homme
vertueux est en paix avec lui-même, il est agréable a Dieu et agréable aux
autres.
Commence par accomplir les commandements qui regardent les
petites choses, et tu en viendras à accomplir les commandements qui regardent
les grandes choses ; les petites choses mènent toujours aux grandes. Commencent
à accomplir le jeune du mercredi et vendredi, ou le dixième commandements sur
les pensées et les désirs impurs, et tu en viendras a accomplir tout les autres
commandements.
« Celui
qui est fidèle en de très petites choses est fidèle aussi dans les
grandes ». Luc 16,10
Quelle doit être notre préoccupation essentielle dans
l’éducation des jeunes ? Nous devons avant tout faire en sorte que les yeux de
leur cœur soient illuminés. N’avez-vous pas remarqué que c’est le cœur qui a
l’initiative dans notre vie et dans presque tout ce que nous connaissons ? Le
cœur voit certaines vérités avant que l’intelligence ne les connaisse. La vue
simple du cœur est transmise à l’intelligence et subdivisée par celle-ci en
chapitres, paragraphes, antérieur et postérieur ; la vue du cœur est analysée
par l’intelligence. L’idée relève du cœur et non de l’intelligence ; c’est
a dire de l’homme intérieur et non l’homme extérieur.
« Ici-bas, en ce monde de vanité, en ce monde adultère et
pécheur, notre âme et notre corps sont sans cesse, et souvent d’une manière
imperceptible, rongés la rouille et les vers, et les voleurs spirituels
les percent et dérobent les trésors de l’âme« . Mathieu 6,19
La prière de componction et de foi, ranime notre âme, rongé
par la séduction des désirs charnels, et chasse les voleurs intérieurs.
Prend garde, n’oublie pas, chrétien ; ne perd jamais ta foi en
Celui qui est ta Vie invisible, ta paix, ta Lumière, ta Force, ta Respiration,
c’est a dire Jésus Christ. N’écoute pas ton cœur lorsqu’il devient charnel,
obscur, incrédule, lorsque l’excès du boire et du manger, les distractions
mondaines le rendent froid ; lorsque en fin de compte tu vis par la tête et non
par le cœur. C’est a dire quand tu privilège l’intellect et néglige le cœur ;
lorsque tu renforces et embellis le filet, laissant le pêcheur dans le
dénuement et la misère ; car le cœur, relativement parlant, est le chasseur ou
le pêcheur, tandis que l’intellect est le filet du pécheur.
Nous devons endurer patiemment les épreuves, les maladies et
surtout plus d’un état de quiétude spirituelle, de bien-être et de santé
corporelle. La condition spirituelle de l’homme qui échappe aux épreuves spirituelles
et aux maladies corporelles peut être incontestablement mauvaise, surtout s’il
jouit de toute satisfaction de ce monde. Son cœur s’expose a toutes sortes de
péchés et de passions, et l’expose à la mort spirituelle.
Le chrétien ne doit pas connaitre l’antipathie, l’hostilité et
la haine. Prend l’habitude de pardonner les péchés de ceux qui t’offensent,
sachant que l’amour est patient et compatissant. Aimer son prochain qui est a
l’image de Dieu.
Pour aimer Dieu, il faut absolument considérer comme balayure
tout ce qui est terrestre, ne s’attacher à rien. Pour aimer le prochain comme
soi-même, il faut mépriser l’argent, ne pas se plaire aux mets délicats, aux
vêtements élégants, aux distinctions, aux honneur ou à l’opinion des hommes.
Ils nous faut surtout préserver la simplicité de l’âme au cours du culte public
ou de la prière privée, durant la lecture de la Parole de Dieu ou des écrits
des saints pères et, d’une façon générale, en toute affaire importante.
« Nul
ne peut servir deux maitres ». Mathieu 6,24
Le jeune est encore nécessaire au chrétien parce que, depuis
l’incarnation du Fils de Dieu, la nature humaine a été spiritualisée et
divinisée ; nous nous hâtons maintenant vers le royaume de Dieu qui « n’est
pas une affaire de nourriture et de boisson , mais justice, paix et joie dans
l’Esprit Saint. Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments
; mais Dieu détruira l’un comme les autres. ( Romains 14, 17). Manger et
boire est bon pour les incroyants qui recherchent les plaisirs charnels, ceux
qui ne connaissent pas les bonheurs célestes et spirituelles, fondent leur vie
sur les plaisirs de la chair. C’est pourquoi le Seigneur condamne si souvent
cette passion dans l’Évangile.
Un vrai chrétien se conduit en cette vie de manière à ce
qu’elle soit une préparation à la vie future, et pas seulement une vue ici-bas.
En tout ce qu’il fait, il ne pense pas a ce qu’on dira de lui ici-bas, mais à
ce qu’on en dira dans le ciel ; il se représente qu’il est toujours en présence
de Dieu, des anges et de tout les saints, et n’oublie pas qu’un jour ils
témoigneront de ses paroles, de ses pensées et des ses actes.
« Pour
moi être uni à Dieu c’est mon bonheur ». Psaume 72
Source
: Renaissance orthodoxe