vendredi 20 octobre 2023

 

Saint Jean de Kronstadt :

le But de la Vie Chrétienne

 



Frères, quel est le but de notre vie ici-bas ? N’est-ce pas , après avoir été éprouvés par toutes sortes de détresses et de malheurs sur la terre, et après avoir progressé dans la vertu avec l’aide de la grâce divine qui nous est communiquée par les sacrements, de pouvoir après la mort, nous reposer dans le Seigneur, qui est la paix de nos âmes ? C’est pourquoi l’on chante : « Accorde le repos , ô Seigneur , à l’âme de ton serviteur défunt ».


Reposer en paix, c’est le sommet de tous nos désirs, et nous le demandons à Dieu. N’est-il pas déraisonnable, alors, de s’affliger outre mesure d’un décès ? « Venez à moi , vous tous qui ployez et peinez sous le fardeau, et je vous donnerais le repos« , dit le Seigneur. Ceux qui nous ont quittés, qui se sont endormis dans une mort chrétienne, ont obéi a cet appel de Dieu et trouvé le repos. Pourquoi, alors, s’en affliger ?

Ceux qui s’efforcent de mener la vie spirituelle, ont à soutenir, tout au long de leur vie, dans leurs pensées, un combat très périlleux et très difficile ; je veux dire un combat spirituel. Il faut que l’âme soit à tout moment comme un regard clair, capable de surveiller et de discerner les pensées qui pénètrent dans le cœur, et de repousser celles qui viennent du Mauvais. Le cœur de ces gens la doit toujours bruler de foi, d’humilité et d’amour ; sinon l’astuce du démon trouvera le moyen d’en pénétrer, il s’ensuivra un affaiblissement de la foi, ou l’incroyance complète, et toutes sortes de maux que même les larmes auront bien du mal à laver. Donc, ne laisse pas ton cœur se refroidir, surtout dans la prière, garde toi de l’indifférence. Il arrive souvent que les lèvres prient, mais que le cœur soit plein de ruse, d’incrédibilité ou d’incroyance, de sorte que, des lèvres, l’homme semble près de Dieu, mais de cœur, il en est loin. Durant la prière, le Mauvais use de tous les moyens pour refroidir nos cœurs et les remplir de duplicité sans même que nous apercevions. Prie et sois fort, affermis ton cœur.

Il faut aussi que durant la prière de nos cœur brûlent du désir des biens spirituels, brûlent d’amour pour Dieu, et que nous nous représentons très vivement son immense bonté pour les hommes, sa volonté d’écouter toutes nos prières avec une tendresse paternelle.

« Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon à ceux qui le lui demandent ». Mathieu 7,11

L‘union à Dieu, voila la grande affaire de notre vie, et le péché y fait radicalement obstacle ; c’est pourquoi, il te faut fuir le péché y fait radicalement obstacle ; c’est pourquoi il te faut fuir le péché comme un terrible ennemi, comme le meurtrier de l’âme, car vivre sans Dieu, c’est la mort et non la vie. Comprenons donc bien pour quoi nous sommes faits ; rappelons-nous toujours que notre commun Seigneur nous appelle à l’union avec lui.

Un chrétien doit surtout avoir un cœur pur, pour être en mesure de voir Dieu avec les yeux du cœur, Dieu tel qu’il est, avec son amour pour nous et toutes ses perfections, de contempler la beauté des anges, toute la gloire de la Sainte Vierge, la beauté de son âme, sa dignité de Mère de Dieu, la beauté des saints et leur amour pour nous ; nous devons les voir tels qu’ils sont en eux-mêmes, contempler les vérités de la foi chrétienne, avec ses sacrements, reconnaitre à quel point elles sont sublimes ; nous devons voir l’état de notre âme, et surtout ses péchés. Un cœur impur, c’est à dire un cœur encombré par les passions terrestres, se nourrit des désirs charnels des yeux et de l’orgueil de ce monde ; il ne peut rien de ce que je viens de dire.

Il est bon. Il est vraiment excellent d’être vertueux. L’homme vertueux est en paix avec lui-même, il est agréable a Dieu et agréable aux autres.

Commence par accomplir les commandements qui regardent les petites choses, et tu en viendras à accomplir les commandements qui regardent les grandes choses ; les petites choses mènent toujours aux grandes. Commencent à accomplir le jeune du mercredi et vendredi, ou le dixième commandements sur les pensées et les désirs impurs, et tu en viendras a accomplir tout les autres commandements.

« Celui qui est fidèle en de très petites choses est fidèle aussi dans les grandes ». Luc 16,10

Quelle doit être notre préoccupation essentielle dans l’éducation des jeunes ? Nous devons avant tout faire en sorte que les yeux de leur cœur soient illuminés. N’avez-vous pas remarqué que c’est le cœur qui a l’initiative dans notre vie et dans presque tout ce que nous connaissons ? Le cœur voit certaines vérités avant que l’intelligence ne les connaisse. La vue simple du cœur est transmise à l’intelligence et subdivisée par celle-ci en chapitres, paragraphes, antérieur et postérieur ; la vue du cœur est analysée par l’intelligence. L’idée relève du cœur et non de l’intelligence ; c’est a dire de l’homme intérieur et non l’homme extérieur.

« Ici-bas, en ce monde de vanité, en ce monde adultère et pécheur, notre âme et notre corps sont sans cesse, et souvent d’une manière imperceptible, rongés la rouille et les vers, et les voleurs spirituels les percent et dérobent les trésors de l’âme« . Mathieu 6,19

La prière de componction et de foi, ranime notre âme, rongé par la séduction des désirs charnels, et chasse les voleurs intérieurs.

Prend garde, n’oublie pas, chrétien ; ne perd jamais ta foi en Celui qui est ta Vie invisible, ta paix, ta Lumière, ta Force, ta Respiration, c’est a dire Jésus Christ. N’écoute pas ton cœur lorsqu’il devient charnel, obscur, incrédule, lorsque l’excès du boire et du manger, les distractions mondaines le rendent froid ; lorsque en fin de compte tu vis par la tête et non par le cœur. C’est a dire quand tu privilège l’intellect et néglige le cœur ; lorsque tu renforces et embellis le filet, laissant le pêcheur dans le dénuement et la misère ; car le cœur, relativement parlant, est le chasseur ou le pêcheur, tandis que l’intellect est le filet du pécheur.

Nous devons endurer patiemment les épreuves, les maladies et surtout plus d’un état de quiétude spirituelle, de bien-être et de santé corporelle. La condition spirituelle de l’homme qui échappe aux épreuves spirituelles et aux maladies corporelles peut être incontestablement mauvaise, surtout s’il jouit de toute satisfaction de ce monde. Son cœur s’expose a toutes sortes de péchés et de passions, et l’expose à la mort spirituelle.

Le chrétien ne doit pas connaitre l’antipathie, l’hostilité et la haine. Prend l’habitude de pardonner les péchés de ceux qui t’offensent, sachant que l’amour est patient et compatissant. Aimer son prochain qui est a l’image de Dieu.

Pour aimer Dieu, il faut absolument considérer comme balayure tout ce qui est terrestre, ne s’attacher à rien. Pour aimer le prochain comme soi-même, il faut mépriser l’argent, ne pas se plaire aux mets délicats, aux vêtements élégants, aux distinctions, aux honneur ou à l’opinion des hommes. Ils nous faut surtout préserver la simplicité de l’âme au cours du culte public ou de la prière privée, durant la lecture de la Parole de Dieu ou des écrits des saints pères et, d’une façon générale, en toute affaire importante.

« Nul ne peut servir deux maitres ». Mathieu 6,24

Le jeune est encore nécessaire au chrétien parce que, depuis l’incarnation du Fils de Dieu, la nature humaine a été spiritualisée et divinisée ; nous nous hâtons maintenant vers le royaume de Dieu qui « n’est pas une affaire de nourriture et de boisson , mais justice, paix et joie dans l’Esprit Saint. Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments ; mais Dieu détruira l’un comme les autres. ( Romains 14, 17). Manger et boire est bon pour les incroyants qui recherchent les plaisirs charnels, ceux qui ne connaissent pas les bonheurs célestes et spirituelles, fondent leur vie sur les plaisirs de la chair. C’est pourquoi le Seigneur condamne si souvent cette passion dans l’Évangile.

Un vrai chrétien se conduit en cette vie de manière à ce qu’elle soit une préparation à la vie future, et pas seulement une vue ici-bas. En tout ce qu’il fait, il ne pense pas a ce qu’on dira de lui ici-bas, mais à ce qu’on en dira dans le ciel ; il se représente qu’il est toujours en présence de Dieu, des anges et de tout les saints, et n’oublie pas qu’un jour ils témoigneront de ses paroles, de ses pensées et des ses actes.

 

« Pour moi être uni à Dieu c’est mon bonheur ». Psaume 72

 

Source : Renaissance orthodoxe