dimanche 12 novembre 2023

 

La tradition du jeûne et de l’abstinence pendant le carême de Noël ou Avent


 

Le carême de la Nativité, appelé également « carême de Noël », « carême de saint Martin » (à cause de la fête de saint Martin le 11 novembre) ou « carême de saint Philippe » (à cause de la fête du saint apôtre Philippe le 14 novembre), est un temps de préparation physique et spirituelle pour accueillir le Verbe incarné. Il appartient à la tradition ancienne de l’Eglise universelle. Il dure quarante jours et a toujours une date fixe : du 15 novembre ou 25 décembre. On commence le soir du 14 novembre, mais si ce jour est un mercredi ou un vendredi on commence le 13 au soir.

C’est un carême plus léger que les autres. Nous nous abstenons de viande, d’œufs et de fromage. Le lundi, le mercredi et le vendredi on s’abstient de vin et d’huile. Mardi et jeudi on prend du vin et de l’huile ; le samedi et le dimanche on prend du poisson, de l’huile et du vin. Le poisson est consommé seulement jusqu’à la fête de saint Nicolas (6 décembre) inclus.

La veille de Noël on mange seulement le soir des céréales, des fruits et des légumes. Le jour de Noël, quel qu’il soit, on rompt tout jeûne et toute abstinence.

Le 21 novembre, mémoire de la Présentation de la Mère de Dieu au Temple, on mange du poisson. Il en est de même les lundis, mercredis et vendredis, s’il y a une fête.

Pendant le carême de Noël, on ne célèbre pas de mariage.

Pendant cette période, nous pouvons lire davantage la Parole de Dieu. Nous pouvons prier davantage. Nous pouvons nous confesser plus souvent. Nous pouvons nous exercer à être miséricordieux avec notre entourage humain et avec toutes les créatures. Nous nous préparons ainsi au grand mystère de Noël : Dieu devenu un être humain parmi d’autres, assumant tout ce qui est humain, et habitant parmi les humains pour changer son monde de l’intérieur et le sauver.


 

Le jeûne culturel

 

La tradition chrétienne –

Tous connaissent l’universelle tradition du jeûne alimentaire pendant le carême de la Nativité. Celui-ci commence le 14 novembre au soir. Des allègements sont prévus lors des moments festifs qui ponctueront cette période : tous les dimanches sauf le 24 ; le 21 novembre (Présentation de la Mère de Dieu au Temple), le 30 (mémoire du saint apôtre André), et le 6 décembre (mémoire de saint Nicolas). Ces jours-là, nous avons la bénédiction pour prendre poisson, huile et vin – mais ni laitages ni œufs. Le but de ce renoncement est, comme toujours, de nous exercer à nous limiter nous-mêmes et à être libres de différentes formes de dépendance liées à la nourriture et à la boisson.

Jeûne et technologie

La civilisation technologique dans laquelle, Dieu le voulant, nous passons notre vie, comporte des défis spécifiques. Nous pouvons connaître des formes de dépendance aux médias quels qu’ils soient : télévision, ordinateur, Internet, téléphonie mobile, réseaux sociaux, etc. Or Dieu, comme cela nous est souvent rappelé, veut des hommes et des femmes libres. Sans parler même d’addiction très nocives comme celle qui lie un bon nombre de femmes, d’hommes, d’adolescents et d’enfants aux images impures que diffusent certains programmes, la dépendance, quelle qu’elle soit, diminue l’humanité de l’homme. Des réalités, quelquefois innocentes, nous asservissent. Dieu ne nous veut ni robots ni esclaves.

La désintoxication

Il est proposé par un bon nombre de nos pères spirituels de nous affranchir de ce qui est toxique et qui empêche notre esprit de s’intéresser aux messages divins que diffusent la sainte Écriture et les offices liturgiques. Cette proposition est faite du reste aux moines eux-mêmes dont les monastères utilisent Internet ou les téléphones portables. Suspendre pendant cette quarantaine l’usage des médias est une expérience épanouissante – même si elle est, au début, difficile ou frustrante ! Ce choix d’autolimitation et de désintoxication s’accompagne de la confession régulière, afin de dépister et de détester – au sens propre – ce qui nous asservit ou « robotise » notre âme.

Plusieurs méthodes

Il y a plusieurs propositions. Tous ne peuvent pas couper Internet et éteindre leur portable pendant quarante jours ! Tous peuvent, en famille et à titre personnel, trouver à gérer l’usage de ces techniques. Une façon de faire consiste à suspendre complètement cet usage pendant la première et la dernière semaine de la quarantaine. Une autre façon : n’allumer le portable qu’à la fin de chaque demi-journée sauf cas d’urgence facilement repérable sur l’écran d’affichage. Internet peut être limité de la même façon à ce qui est indispensable au travail professionnel ou pastoral. Une autre façon, signalée par un de nos anciens, consisterait à éteindre complètement le téléphone et Internet certains jours de la semaine, par exemple le mercredi et le vendredi. La terre devrait continuer à tourner malgré tout ! Que chacun et chaque famille demande dans la prière au saint Esprit ce qui est bon, et reçoive de son père spirituel la bénédiction pour tel ou tel projet.

Remplacer

Supprimer, éteindre, mettre en veille, ne suffit pas. Interdire n’est pas du tout de saison. Le jeûne que nous appelons « culturel » et qui concerne les médias ou les lectures est, comme tous les jeûnes, caractérisé par le changement de régime. C’est ce que le Christ nous a appris : l’homme vit, non seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche du Seigneur. Les jours et les périodes de jeûne, richesse de la tradition de l’Église, consistent à remplacer une habitude, même bonne et à plus forte raison nuisible, par une façon de vivre appropriée. Ce changement, conforme finalement à l’aspiration de notre cœur, produira de la vigilance, de l’attention et de la joie,

La vie familiale

En famille, trouvons des moments pour être ensemble, parents et enfants ; pour une lecture nouvelle ; pour un film ou une vidéo que nous choisissons pour ce qu’ils vont nous apporter ; pour une sortie en forêt, au bord de la mer ; pour une visite à une personne qui n’attend que cela ; et, bien entendu, pour des temps de prière courts mais enrichissants. Créons dans la maison une atmosphère de Noël ; allumons des lumières ; préparons la fête ; chantons des hymnes propres à cette période, par exemple ces chants orthodoxes occidentaux anciens comme « Etoile de la mer », adressé à la Mère de Dieu. Nous pouvons également préparer la célébration du prochain dimanche ou de la prochaine fête… Acceptons les initiatives que le saint Esprit nous inspirera !

(a.p. Marc-Antoine) site : sagesse orthodoxe