LE JEÛNE AVANT LA NATIVITÉ DU CHRIST
Le jeûne de la Nativité est le dernier
jeûne prolongé de l'année. Il commence le 15/28 novembre et se poursuit
jusqu'au 25 décembre/7 janvier ; il dure quarante jours et est donc appelé
dans les rubriques de l'Église, Quarante Jours (comme le Grand Carême), ou les
Quarante Jours Inférieurs.
Le jeûne de la Nativité a été établi afin
que nous nous préparions pour le jour de la Nativité du Christ, en nous
purifiant par la repentance, la prière et le jeûne, afin qu'avec un cœur, une
âme et un corps purs, nous puissions saluer avec révérence le Fils de Dieu qui
est apparu à le monde.
Le contenu gastronomique du jeûne n'est
pas un but mais seulement un moyen pour une vie spirituelle correcte, basée sur
la prière et les sacrements de confession et de communion. Un jeûne sans
prière n'est rien de plus qu'un régime.
L'établissement du jeûne de la Nativité,
comme d'autres jeûnes prolongés, remonte aux temps anciens du
christianisme. Déjà au quatrième siècle, Sts. Ambroise de Milan,
Filastrius et le bienheureux Augustin mentionnent le jeûne de la Nativité dans
leurs ouvrages. Au Ve siècle, saint Léon le Grand écrivit à propos de
l'antiquité du jeûne de la Nativité : « Comme le Seigneur nous a généreusement
accordé les fruits de la terre, nous devons être généreux envers les pauvres
pendant ce jeûne.
Parce que la veille du jeûne tombe le jour
de la commémoration de l'apôtre Philippe (14/27 novembre), ce jeûne a souvent
été appelé le jeûne de Philippe (ce qui déforme quelque peu le sens du jeûne en
tant que préparation pour le jour de Noël).
La règle de prendre de la nourriture
pendant le jeûne indiquée dans les calendriers de l'Église se rapporte à la
règle du monastère - c'est la norme idéale. Les laïcs peuvent recevoir une
bénédiction de leur prêtre pour relâcher le jeûne, en fonction de conditions de
vie et de santé spécifiques.
La prière est bonne avec le jeûne et
l'aumône plus que pour amasser des trésors d'or (Tob. 12:8)
Venu sur terre est le Christ, source
d'amour et de vie. Il est venu nous sauver, racheter nos péchés, nous
éclairer de la lumière de l'Evangile ; Il est venu faire la paix entre
l'homme et Dieu le Père, délivrer les hommes de la mort éternelle et montrer le
chemin du salut, vers le Royaume des Cieux...
C'est un événement joyeux, et donc le
jeûne est joyeux et non strict - pendant ce jeûne, lorsqu'un service polyeleos
a lieu à l'église, nous avons la chance de manger du poisson.
L'âme d'une personne qui jeûne est comme
un oiseau planant - elle s'élève librement vers le Seigneur. Mais l'âme de
celui qui ne jeûne pas est comme un oiseau aux ailes brisées ; il aimerait
voler vers le haut mais il ne le peut pas, car il vit sur terre et est devenu
la proie fréquente des prédateurs - les mauvais esprits.
Quand quelqu'un jeûne pour l'amour du
Seigneur (c'est-à-dire, qui observe les jeûnes bénis par l'Église, et non
simplement a faim), son âme devient calme et paisible ; et si pendant le
jeûne corporel une personne mène une vie pure et prie, elle sent le Seigneur
près de lui et est fermement sûre que le Seigneur existe.
De : Azbuka.ru
Traduction
par OrthoChristian.com
28/11/2022
L’origine
du jeûne de la Nativité ?
Une
sainte quarantaine –
Le jeûne de Noël commence le 14 novembre au soir et s’achève
le 25 décembre après la divine Liturgie de la Fête. Cette vraie quarantaine
fait mémoire de celle au terme de laquelle le saint prophète Moïse reçut de
Dieu le Verbe les tables de la Loi. La quarantaine de ce temps se conclut quant
à elle par la réception de la Loi incarnée, la Torah en personne, devenue chair
et devenue homme, le Christ, Fils unique et Verbe de Dieu. Il est appelé
« Avent » dans la tradition latine, ce qui signifie
« venue » : pendant cette période, les chrétiens adoptent une
attitude « eschatologique », c’est-à-dire tournée vers la fin des
temps et le retour en gloire du Fils de Dieu « pour juger les vivants et
les morts » et pour un règne « qui n’aura pas de fin ».
Histoire
du jeûne de Noël
Le jeûne de Noël a été institué au 4ème siècle, donc plus
tard que celui de Pâques auquel il fait écho, quoiqu’il soit plus léger. Ce
temps pendant lequel on se nourrit plus de la Parole que des aliments habituels
(notamment de gras et de sucré) est apparu d’abord en Occident où il est nommé
en beaucoup de sources anciennes ecclésiastiques « Carême de saint
Martin ». En effet, il commençait de façon fixe le 11 novembre, date à
laquelle l’Occident fait mémoire de ce saint. En Orient, une coutume semblable
naquit. Le jeûne de Noël est appelé en de nombreux endroits « Carême de
saint Philippe », parce qu’il commençait le 15 novembre, fête de ce saint
apôtre. Les premières mentions de la pratique de cette quarantaine se
trouvent au 4ème et 5ème siècle se trouvent dans des écrits du
Bienheureux Augustin et de saint Léon le Grand, Archevêque de Rome. Ce dernier
a prononcé des homélies spéciales pour ce temps liturgique.
Le
concile local de 1166
Dans les premiers temps, le chrétiens ne jeûnaient pas tous de
la même façon ni pendant le même nombre de jours. Certains ne jeûnaient que
sept jours, et d’autres six semaines. Certains tenaient un jeûne rigoureux, et
d’autres plus léger. Pour cette raison, en 1166, on tint un concile local à
Constantinople, présidé par le patriarche Luc Chrysobergès (1156-1169). On
uniformisa la durée du carême de Noël et il fut décidé que tous les chrétiens
orthodoxes jeûneraient pendant quarante jours à parti du 15 novembre. Le même
concile fixa le carême de la Dormition du 1er au 15 août.
La
référence biblique
L’expérience d’un jeûne de quarante jours est enracinée dans
la Bible et illustre encore une fois les racines juives de la pratique
chrétienne. On en trouve la description dans de nombreuses pages, notamment
dans la Genèse (7, 11-17), dans le Deutéronome (7, 7 et 29, 5-6) et Jonas (3,
4-10), en plus, bien sûr, du jeûne de quarante jours suivi par le Dieu Homme
Lui-même après son baptême dans le Jourdain et avant le début de sa prédication
publique.
(source :
bizanticons.art 10.11.2022)