jeudi 10 octobre 2024

 




Situation désastreuse

dans la communauté chrétienne de Gaza

  7 OCTOBRE 2024 

Source : https://orderofsaintgeorge.org

Le dimanche 6 octobre, le Grand Chevalier de l’Ordre de Saint-Georges le Grand Martyr, aux côtés du représentant de l’Ordre en Terre Sainte, M. Nabil Al-Sunna, s’est entretenu avec Son Éminence l’Archevêque Alexis de Gaza pour discuter de la dégradation des conditions de vie de la communauté chrétienne et de ceux qui cherchent refuge dans l’église de Saint-Porphyrios. Aujourd’hui, le 7 octobre, marque le premier anniversaire du déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, un conflit qui a profondément affecté la région et la vie d’innombrables personnes que nous avons appris à connaître et à aimer. Un an plus tard, les cicatrices du conflit demeurent, la paix et la stabilité étant toujours insaisissables pour ceux qui cherchent un abri contre les bombardements incessants.


Le témoignage de l'archevêque Alexios dresse un tableau inquiétant des souffrances incessantes causées par la guerre, en mettant l'accent sur le traumatisme psychologique qui affecte les enfants et les familles pris au piège de ce cauchemar sans fin. Son Éminence a révélé qu'environ 350 personnes, dont 60 enfants, dont des nourrissons et des tout-petits, sont actuellement hébergées dans les murs de Saint Porphyrios. L'innocence de l'enfance, qui devrait être marquée par le jeu et la découverte, est au contraire consumée par le rugissement assourdissant des explosions et la menace constante de la mort. L'archevêque a souligné le besoin urgent de lait en poudre et de lait pour nourrir les plus jeunes, dont la vie fragile est déjà en danger. Cette réalité déchirante souligne à quel point même les besoins les plus élémentaires échappent à leur portée.

L'église Saint-Porphyrios et l'église catholique de la Sainte-Famille sont désormais parmi les derniers endroits offrant un semblant de sécurité à Gaza. Pourtant, même entre ces murs, le sentiment de sécurité est éphémère. L'archevêque Alexios a exprimé sa profonde inquiétude face à la diminution des provisions, alors que les réserves de nourriture s'épuisent rapidement après avoir offert un refuge aux personnes depuis le début de la guerre le 7 octobre. L'aide des Nations Unies, dont nous avons désespérément besoin, n'a pas réussi à traverser les bombardements constants des forces israéliennes. Même les vestiges des bâtiments détruits sont réduits en poussière par les bombardements, réduisant Gaza à un paysage de dévastation méconnaissable.

Le bilan psychologique des habitants, et en particulier des enfants, est ahurissant. Depuis un an, ces jeunes gens n’ont connu que le bruit des bombardements, la vue de la destruction et l’odeur de la mort. Les pénuries alimentaires ont aggravé leur traumatisme, car la communauté est obligée de dépendre des prix du marché noir pour se procurer les rares denrées alimentaires. L’archevêque Alexios a expliqué qu’il n’y avait ni magasins ni services alimentaires en activité à Gaza. L’Église rationne le peu qu’il lui reste, mais Son Éminence craint qu’ils n’aient plus que de quoi tenir encore un mois et demi. Le spectre de la famine qui menace la communauté aggrave le sentiment d’effroi qui l’habite.

Le manque de produits de première nécessité n’est qu’une partie de l’horreur. Gaza a été coupée de l’électricité, obligeant Saint Porphyrios à dépendre d’un générateur alimenté à l’essence et de quelques panneaux solaires survivants. Ce fragile moyen de subsistance fournit l’électricité, l’eau potable et les moyens de cuisiner, mais il est constamment menacé. L’église a besoin de 1 000 litres de carburant pour faire fonctionner le générateur, mais s’approvisionner en essence devient presque impossible, ajoutant une couche de peur supplémentaire à une existence déjà insupportable.

Alors que les enfants de Gaza sont témoins quotidiennement de ces horreurs, l’impact sur leur santé mentale et émotionnelle ne peut être surestimé. L’archevêque Alexios a évoqué les blessures psychologiques profondes infligées à une génération d’enfants qui associent désormais la vie aux bombes, à la faim et à la mort. Ils ont été privés de leur enfance et les conséquences à long terme de ce traumatisme se feront sentir pendant des décennies.

Malgré ces circonstances insupportables, l’archevêque Alexios reste déterminé à poursuivre sa mission. Il a juré que même s’il ne restait que cinq chrétiens à Gaza, l’Église les soutiendrait. Son profond sens du devoir s’étend à la fois aux chrétiens et aux musulmans, qu’il considère comme son peuple à égalité. Pourtant, il n’hésite pas à décrire la réalité comme un « nœud coulant qui se resserre autour de leur cou », chaque jour apportant davantage de destruction, de faim et de peur.

Son Éminence, comme lors de conversations précédentes, a également évoqué la présence obsédante des morts. Les corps sont exposés aux éléments, trop dangereux pour être récupérés pour être enterrés. L’impact psychologique de la vue des défunts – sans sépulture, sans surveillance – ne fait qu’aggraver le traumatisme. Ajoutant à cette triste réalité, au moins 50 personnes supplémentaires sont mortes dans la communauté en raison d’un manque d’accès à des médicaments vitaux que nous, en Occident, tenons pour acquis, comme l’insuline et les médicaments pour le cœur – une conséquence du blocus israélien qui paralyse Gaza.

En réfléchissant à cette souffrance inimaginable, l'archevêque Alexios a déclaré qu'il avait trouvé du réconfort dans le Psaume 23 : « Même si je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi ; ta houlette et ton bâton me rassurent. » Dans cette vallée littérale de la mort, la foi inébranlable de Son Éminence est devenue un pilier de force et d'inspiration pour ceux qui l'entourent.

L’Ordre de Saint-Georges le Grand Martyr est profondément alarmé par l’escalade de la crise humanitaire et par le traumatisme psychologique auquel sont confrontés la communauté chrétienne et tous ceux qui vivent à Gaza. Le leadership de l’archevêque Alexios témoigne de sa résilience face à une horreur indescriptible, mais l’Ordre appelle à une intervention internationale urgente pour éviter de nouvelles souffrances. Les enfants de Gaza, en particulier, sont confrontés à un avenir insondable si le monde n’agit pas.

Depuis le début de la guerre il y a un an, 41 870 personnes ont perdu la vie, dont 16 756 enfants. L'Ordre exhorte ses membres et la communauté internationale à se mobiliser pour apporter aide et soutien aux personnes touchées par cette guerre, en particulier aux plus vulnérables.

L’Ordre de Saint-Georges le Grand Martyr est la seule organisation non gouvernementale internationale autorisée à collecter des fonds pour les chrétiens orthodoxes de Gaza. Cette collecte a été effectuée par Son Éminence l’archevêque Alexis de Tibériade, le hiérarque orthodoxe au pouvoir à Gaza. En plus d’aider directement Saint-Porphyre, l’Ordre cherche activement des moyens d’offrir une aide caritative à l’Église latine de Gaza, qui a accueilli près de 300 chrétiens orthodoxes.

L'Ordre reste engagé envers la communauté de Saint Porphyrios, envers l'archevêque Alexis de Tibériade, envers le Patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem et envers tous les chrétiens qui vivent et respirent non seulement à Gaza mais aussi en Terre Sainte, au Liban et au Moyen-Orient.