La
communion fréquente
13 décembre 2025
Le Fils
prodigue –
« Amenez le veau gras et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous
» (Luc 15,23)
« Comme le Fils prodigue de la parabole, nous aussi, en
retournant vers la maison du Père et en renonçant à notre mode de vie dissolue,
nous retrouvons Dieu notre Père qui nous attend avec amour. Il court au-devant
de nous, Il nous prend dans ses bras et nous couvre de baisers. Il nous
introduit dans la maison paternelle et là, Il nous réunit à nos autres frères
et Il nous sert à la Table céleste. Il nous fait communiants à son Corps et à
son Sang. Sur ce point-là, je voudrais signaler quelques malentendus.
Malentendus
Beaucoup croient que la divine communion est nécessairement
liée à la confession et au jeûne. Nous n’allons pas vers la divine communion si
auparavant nous ne nous sommes pas confessés et si nous n’avons pas jeûné un
nombre suffisant de jours. C’est pourquoi aussi nous communions tellement
rarement.
La
Tradition
Ceci est une faute et c’est contraire à la Tradition Orthodoxe
qui est pour la divine communion fréquente. Ce qui est observé de nos jours
[dans certaines communautés], c’est-à-dire de communier 2 à 3 fois par an, est
complètement inacceptable et sape dangereusement le Corps du Christ qui est
l’Église. Nous en arrivons au point où nous mettons le jeûne au-dessus de la
divine communion qui est le « sacrement des sacrements ». De ce qui est un
moyen, nous faisons un but, et nous trouvons un alibi pour justifier notre
négligence et notre indifférence pour la communion fréquente, sceau de notre
participation à la divine eucharistie.
Les anciens chrétiens communiaient presque chaque jour. Basile
le Grand décrit comment les chrétiens de son diocèse communiaient au moins
quatre fois par semaine. Il était inconcevable pour eux de participer à la
divine liturgie et de ne pas communier, sauf s’ils se trouvaient en situation
d’épitimie (de pénitence), à la demande de leur père spirituel.
L’offense
faite à Dieu
Si les ancêtres de nos pères spirituels revenaient aujourd’hui
dans notre propre église et voyaient ce phénomène inacceptable, c’est-à-dire
que la divine liturgie se déroule et que, soit on ne communie pas, soit
seulement un petit nombre de fidèles participe à la communion, ils
éprouveraient un terrible étonnement et beaucoup de perplexité, pour ne pas
dire de tristesse.
Pour chaque célébration de la divine liturgie, nous préparons
le vin et le pain de l’Eucharistie, nous les présentons aux fidèles lors de
l’entrée des saints dons, nous prions Dieu de les transformer en Corps et Sang
du Christ. Dieu obéit à notre demande, l’Esprit Saint descend sur les dons, le
miracle a lieu. Notre Seigneur nous prépare sa table, il nous invite à
participer : « avec crainte, foi et amour, approchez » et nous, nous le
dédaignons.
[Si nous ne communions pas], nous repartons affamés, mais
rassasiés par des justifications de peu de valeur. À ce stade, saint Jean Chrysostome
dit : « N’as-tu pas offensé Celui qui t’a invité ? ».
Le
renouveau eucharistique
De nos jours, on observe un effort, timide certes, mais béni,
parmi les pères spirituels éclairés et les chrétiens, pour rompre cet état de
fait et pour revenir à la tradition de la divine communion fréquente.
Mais si nous voulons communier fréquemment – toujours bien sûr
en accord avec l’avis de notre père spirituel – alors, il n’est pas possible
que nous nous confessions fréquemment. Lorsque nous avons quelque chose à dire,
à confesser, alors nous voyons le père spirituel. Pas pour les plus petites
choses. Si, par exemple, nous faisons une chute et que le traumatisme est
faible, il n’est pas nécessaire de déranger le médecin. Si le traumatisme est
important, alors sûrement, nous lui rendrons visite.
La
confession fréquente
Mais, dès lors que nous ne pouvons pas éviter facilement nos
fautes quotidiennes, nous nous efforcerons de vivre le continuel repentir et la
confession régulière.
L’autre extrême est que nous nous confessons trop légèrement
et rarement. Surtout, pour la plupart d’entre nous, nous programmons de nous
confesser avant les grandes fêtes, au dernier moment, et nous devenons
particulièrement exigeants. Ceci est fâcheux pour nous, mais aussi pour le
confesseur, lequel, en raison de la charge de ces journées, ne peut pas
répondre et nous aider le mieux possible. Et de ce fait, lorsque le temps
presse, nous ne pouvons pas créer une communication correcte entre nous et
notre père spirituel.
Le
repentir continuel
Les recettes connues d’avance n’existent pas. Chacune, chacun
d’entre nous possède sa spécificité, ses besoins propres et nous pouvons
trouver avec notre père spirituel notre règle d’or ! De toute façon, ce sur
quoi il est besoin d’insister, c’est que toute notre vie doit être un chemin de
repentir devant Dieu, source de joie, mais aussi une préparation pour la divine
communion. Chaque jour, chaque heure, chaque instant, vivons avec sérénité et
paix, en « état de repentir » et avec le désir ardent de la divine eucharistie.
Pour vivre cet état, ce mode de vie, l’office de la sainte
communion nous aidera beaucoup. Nous pourrons le lire et communier à ses
prières, pas seulement la veille de la liturgie, mais par étapes pendant toute
la durée de la semaine. Les très belles prières des pères de l’Eglise que
contient cet office nous aideront à vivre l’événement du repentir, source de
paix, et elles nous prépareront pour notre participation au sacrement de la
divine communion.
Vivant continuellement « en état de repentir » et communiant
fréquemment aux mystères immaculés, notre vie acquiert un sens, devient
festivité, fête, sagesse et joie. »
Archimandrite Nectaire
Antopoulos, « Epistrophi », éd. AKRITAS, Néa Smirni, Grèce.
(16/12/2018)
Source : Sagesse
Orthodoxe