CHAPITRE IV : DE LA MORT ET DE LA VIE DE L"ÂME
Ce texte est proposé aux chrétiens orthodoxes qui fréquentent
régulièrement les offices de l'Eglise ainsi que les sacrements, qui ont une vie
de prière intérieure et qui ont un père spirituel chez qui ils se confessent
régulièrement. Pour les autres, nous craignons qu'il provoquera chez eux des
réactions négatives et pourraient être peturbés dans leur psyché.
Il pourrait-y avoir des passages difficiles qui, probablement,
vont heurter la sensibilité de notre entendement humain. Prière de garder à la
mémoire la pensée que Christ est venu sauver ceux qui espèrent en Lui, que la
vie a jailli du tombeau et le Seigneur nous l'a accordée par le Saint baptême
et les sacrements de l'Eglise.
« De même que la séparation de l'âme et du corps, c'est la mort du corps, la séparation de l'âme et de Dieu, c'est la mort de l'âme. Voilà en quoi consiste à proprement parler la mort de l'âme. C'est de cette mort-là dont Dieu parlait quand Il donna Son commandement au Paradis, disant : le jour où tu en mangeras, tu mourras. C’est de cette mort-là que mourut l'âme d'Adam, séparée de Dieu par la désobéissance, car dans son corps, il vécut encore 930 ans. Cette mort ne se contenta pas de dérégler l'âme, elle étendit également sa malédiction sur l'homme entier : le corps même fut soumis aux souffrances et à la corruption. Après la mise à mort de l'homme intérieur par la désobéissance, Adam s'entendit dire : Le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras la nourriture, tous les jours de ta vie; il produira des épines et des ronces et tu mangeras l'herbe des champs. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu retournes à la terre dont tu as été pris, car tu es poussière et tu redeviendras poussière (Gen.3,18-19) » (Saint Grégoire Palamas, lettre à la moniale Xénia).
Voici ce que dit Saint Jean le Théologien, en parlant de la mort de l'âme : Il
y a un péché qui mène à la mort et un péché qui ne mène pas à la mort (1Jn). Il
appelle péché qui mène à la mort , celui qui tue l'âme, qui la sépare
complètement de la grâce de Dieu et en fait une victime de l'enfer, sauf si un
repentir puissant vient rétablir l'amour de l'homme avec Dieu. C'est par un tel
repentir que l'Apôtre Pierre guérit jadis son péché mortel : le reniement du
Christ. De même pour les deux péchés mortels du saint prophète David :
l'adultère et le meurtre. Si un péché mortel est commis, le repentir est
reconnu comme effectif quand l'homme confesse sa faute et n'y revient pas.
Cette opinion est énoncée par plusieurs pères, dont Pimène le Grand et Tilchon
de Zadonsk. Elle est admise par l'Eglise qui se fonde sur diverses paroles du
Sauveur. En particulier, après avoir guéri le paralytique près de la piscine
des brebis, le Seigneur lui dit : Voici, tu es guéri, ne pèche plus de peur qu'il
ne t'arrive quelque chose de pire (Jn. 5,14); et à la femme adultère, le
Seigneur dit : Je ne te condamne pas non plus; va et ne pèche plus ! (Jn.8,11)
C'est par un tel repentir que les débauchés, les adultères, les publicains, les
brigands, ont ravi le Royaume Céleste. C'est à un tel repentir, à une telle
résurrection de l'âme, qu'appelle l'Apôtre Paul : Réveille-toi, toi qui dors,
relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera ! (Eph.5,14) Mais qui donc
écoute cette voix, cette trompette spirituelle qui appelle à la résurrection de
l'âme, à cette résurrection plus nécessaire au salut que celle qui ranimera les
corps, et non les âmes mises à mort par le péché ? Nous sommes tous mis à mort
! Nos désirs coupables ne se contentent pas d'attaquer l'âme, ils la mettent
aussi à mort une fois accomplis.
En faisant référence à cette mort fondamentale de l'âme, le Sauveur du monde
qualifie de « morts » tous ceux qui n'ont pas prêté attention à Son très saint
enseignement lors de Sa venue sur terre. Cet enseignement est pourtant
indispensable au salut, c'est l'unique chose nécessaire pour posséder la vie
véritable, Laisse les morts ensevelir leurs morts (Mt.8,22), dit-Il à Son
disciple qui demandait la permission de s'éloigner un moment de Lui et de Ses
enseignements pour ensevelir son père défunt. Le Seigneur appelle morts ceux
qui, vivant encore dans leur corps, sont en réalité morts par l'âme.
Parmi ces morts, ceux qui restent étrangers au Christ toute leur vie durant et
partent dans cet état pour l'éternité. Ils ne connaîtront pas la résurrection
de l'âme pendant le laps de temps qui précède la seconde venue du Seigneur. Les
(...) morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans fussent
accomplis. .C'est la première résurrection. Bienheureux et saints ceux qui ont
part à la première résurrection ! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux,
mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec Lui
pendant mille ans (Apo.20,5)
Voici ce qu'annonce le fils du tonnerre spirituel (Le Seigneur appelle « fils
du tonnerre » les deux Apôtres Jacques et Jean, fils de Zébédée) (Mc.3,17).
Selon le commentaire de l'Eglise, ces mille ans ne représentent pas un nombre
précis d'années, mais désignent plutôt un grand laps de temps, accordé par Dieu
dans Sa miséricordieuse longanimité, afin que tout fruit de la terre digne du
ciel mûrisse, et qu'aucun grain destiné au grenier céleste ne soit perdu. Même
lorsque les saints estimeront pleine la coupe des péchés de l'humanité, et
nécessaire le jugement définitif, ils entendront Dieu leur dire qu'ils se
tiennent au repos quelque temps encore, jusqu'à ce soit complet le nombre de
leurs (..) frères (Apo.6,11), car grande est la longanimité de Dieu.
« Mille ans, c'est le temps qui sépare l'Incarnation du Christ de Son glorieux
Avènement. Mille ans, c'est le temps pendant lequel l'Evangile sera annoncé. On
ne doit pas prendre ces mille ans à la lettre. Ainsi pour les nombres cités
dans le Cantique des Cantiques : Salomon avait une vigne à Baal-Hanion; Il
remit la vigne à des gardiens, chacun apportait pour son fruit mille sicles
d'argent. Ma vigne, qui est à Moi, Je la garde. A toi, Salomon, les mille
sicles, et deux cents à ceux qui gardent le fruit (Ca.8,11-12). Ainsi encore
pour les paroles du Seigneur Jésus : Une autre partie tomba dans la bonne
terre. Elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente
(Mt.13,8). Le nombre mille représente ici l'abondance et la perfection dans
l'offrande des fruits. Mille ans désignent ici une offrande de foi dans sa
plénitude » (Saint André, évêque de Césarée, commentaire sur l'Apocalypse).
Dès le début de ces mille ans, la première, mystérieuse et combien fondamentale
résurrection des morts s'est manifestée, elle se manifeste encore aujourd'hui et
continuera à se manifester jusqu'à la fin des temps. En vérité, en vérité, Je
vous le dis, celui qui écoute Ma parole et qui croit à Celui qui M'a envoyé, a
la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la
vie (Jn.5,24). Le bienheureux, Théophylacte commente ces paroles du Sauveur en
disant : « Celui qui croit au Christ n'ira pas en jugement, c'est-à-dire dans
les souffrances, mais héritera de la vie éternelle sans être soumis à la mort
éternelle de son âme, même si, de par sa nature, il a goûté à la mort
corporelle et temporaire ». Les paroles que le Sauveur a dites à Marthe avant
la résurrection de son frère Lazare ont la même signification : Je suis la
Résurrection et la Vie. Celui qui croit en Moi vivra, quand bien même il serait
mort (Jn.11,25). Les fils et les filles de l'ancien Adam, nés déchus et
destinés à la mort éternelle, passent, grâce à leur foi dans le Nouvel Adam, à
la vie éternelle. Ce passage, cette résurrection, ne sont pas tangibles pour
les yeux de la chair. Ils sont même inconcevables pour un esprit charnel, mais
l'âme dans laquelle ils s'accomplissent les ressent de façon tout à fait
claire.
« Lorsque tu entends que le Christ, descendu en enfer, a délivré les âmes qui y
étaient retenues, ne pense pas que : cela est loin de ce qui s'accomplit à
présent I Sache que le tombeau, c'est le cœur. Là sont enterrés et retenus dans
des ténèbres impénétrables ton esprit et tes pensées. De même que le Seigneur
est venu libérer les âmes qui, au plus profond de l'enfer, imploraient Celui
qui pouvait les délivrer de cette prison, il roule encore aujourd'hui la lourde
pierre posée sur l'âme mise à mort, ouvre son tombeau, la ressuscite, et fait
sortir à la lumière celle qui était emprisonnée » (Saint Macaire le Grand).
Cette première résurrection s'accomplit au moyen de deux sacrements : le
baptême et le repentir. Par le saint baptême, l'âme ressuscite du tombeau de
l'incroyance et de l'impiété, ainsi que des péchés personnels accomplis dans
l'impiété. Par le repentir, l'âme déjà croyante ressuscite de la mort
occasionnée par ses péchés mortels, par sa vie négligente et luxurieuse
postérieure au baptême. Dans les deux cas, c'est l'Esprit Saint qui accomplit
la résurrection.
Voici ce que Saint Jean le Théologien dit de ceux qu'il a vus ressuscités des
morts : J'ai vu des trônes et à ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de
juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du
témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n'avaient pas
adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front
ou sur leur main. Ils revinrent à la vie et ils régnèrent avec le Christ
pendant mille ans (...) C'est la première résurrection (Apo.20,4-5). Cette
première résurrection a lieu quand, par la foi dans le Seigneur Jésus-Christ,
l'âme se réveille de son sommeil, lave ses péchés dans le saint baptême, et se
repent des péchés commis ultérieurement en menant une vie conforme aux
commandements du Christ. Les trônes des saints, ce sont leurs pouvoirs sur les
passions, sur les démons, sur les Maux humains, sur les éléments, sur les
animaux, et encore l'abondance de leurs dons spirituels. Le jugement leur est
donné, c'est-à-dire le discernement spirituel par lequel ils démasquent le péché,
même bien caché derrière la bienséance, et le rejettent. Avec ce discernement,
ils jugent les anges des ténèbres qui prennent l'aspect d'anges de lumière et
ne leur permettent pas de les tromper. Ils n'ont adoré ni la bête, ni son
image, ni l'antéchrist, ni les persécuteurs du christianisme, ni ceux qui l'ont
défiguré en exigeant des chrétiens le reniement du Christ et de Ses très saints
commandements. Ils n'ont accepté la marque de l'ennemi de Dieu ni sur leur
front, ni sur leurs mains, mais, s'étant approprié l'Esprit du Christ, ils
l'ont constamment exprimé dans leur façon de penser et d'agir, sans épargner
leur sang pour témoigner de leur fidélité. C'est ainsi qu'ils règnent
maintenant avec le Christ et qu'il n'y a pas de mort pour eux. Pour eux, la séparation
de l'âme et du corps n'est pas la mort, mais le passage du pénible voyage
terrestre au repos et à la joie éternels. La seconde mort, c'est-à-dire la
condamnation définitive aux souffrances éternelles de l'enfer et l'application
effective de cette sentence n'a pas de pouvoir sur ceux qui ont déjà ressuscité
dans la première résurrection; ceux-là seront sacrificateurs de Dieu et du
Christ et ils régneront avec Lui pendant mille ans (Apo.20,6). Ce règne dans
l'Esprit Saint des élus de Dieu ne peut être interrompu par la séparation de
l'âme et du corps. Au contraire, après cette séparation, il s'affermit jusqu'à
ce que les mille ans soient accomplis, jusqu'à ce que tout le fruit raisonnable
de la terre soit mûr. Alors aura lieu la seconde résurrection, celle des corps.
Alors augmentera la béatitude des justes, ressuscités chacun en leur temps par
la première résurrection. Alors redoublera la mort des pécheurs, eux, qui
avaient été privés de la première résurrection.
Citons Saint Grégoire Palamas : « Dans la vie éternelle à venir, lorsque les
corps des justes ressusciteront, les corps des iniques et des pécheurs
ressusciteront avec eux, mais seulement pour être soumis à la deuxième mort :
la souffrance éternelle, le ver qui ne dort pas, les grincements de dents, les
ténèbres épaisses et impénétrables, la sombre géhenne du feu inextinguible. La
ruine atteindra tous les rebelles et les pécheurs, et ceux qui abandonnent le
Seigneur périront (Isaïe 1,28). C'est en cela que consiste la seconde mort,
comme nous l'enseigne Saint Jean dans son Apocalypse. Si vous vivez selon la
chair, vous mourrez; mais si, par l'Esprit Saint, vous faites mourir les
actions du corps, vous vivrez (Rom.8,13). Le grand Paul parle ici de la vie et
de la mort qui appartiennent au siècle futur. Cette vie, c'est la jouissance
dans le Royaume Eternel; cette mort, c'est la condamnation aux souffrances
éternelles. La cause de toute mort, de l'âme comme du corps, dans le temps
présent comme dans le siècle à venir, c'est la transgression du commandement.
De fait, la mort consiste en la séparation de l'âme d'avec la grâce de Dieu,
consécutive à l'union avec le péché. Voici la mort que doivent éviter les gens
raisonnables. C'est cette mort-là qui est véritablement effrayante. Elle est
plus terrible que la géhenne de feu. Evitons-la le plus possible ! Abandonnons
tout, renions nos possessions, nos actes, nos désirs, tout ce qui nous éloigne
de Dieu et produit une telle mort. Celui qui redoute une telle mort et s'en
garde ne craindra pas la mort charnelle, car il a en lui la vraie vie, sur
laquelle la mort charnelle n'a pas de prise.
De même qu'à proprement parler, la mort, c'est la mort de l’âme, la vie, c'est
la vie de l'âme. Et de même que la vie du corps, c'est son union avec l'âme, la
vie de l'âme, c'est son union avec Dieu. Quand l'âme se sépare de Dieu par la
transgression du commandement, elle meurt ; mais par l'obéissance au
commandement, elle s'unit de nouveau avec Dieu et revit par cette union. C’est
pourquoi le seigneur dit: Les paroles que Je vous ai dites sont Esprit et Vie
(L.6,63). C'est encore cela qu'exprime Pierre, qui l'avait compris par
expérience, quand il s'adresse au Seigneur : Tu as les paroles de la Vie
éternelle (L.6,68). Ces paroles sont des paroles de vie pour les obéissants,
mais pour ceux qui transgressent les commandements, elles deviennent une cause
de mort. Ainsi les Apôtres, porteurs du parfum du Christ, étaient aux uns une
odeur de vie donnant la vie, aux autres une odeur de mort donnant la mort
(2Cor.2,16). Cette vie s'offre non seulement à l'âme, mais aussi au corps par
la Résurrection qui lui procure l'immortalité. Elle le libère de la corruption
mais aussi de cette mort incessante qu'est la souffrance future. Elle lui offre
une vie éternelle en Christ, sans souffrance, sans maladie, sans tristesse et
véritablement éternelle. D'un côté on assiste à la mise à mort de l'âme par la
transgression et le péché, à laquelle succèdent la mort du corps (son union
avec la terre et sa transformation en poussière) puis la descente de l'âme en
enfer ; d'un autre côté, on assiste à la résurrection de l'âme (son retour vers
Dieu par l'obéissance au commandement) à laquelle succèdent la résurrection du
corps par son union avec l'âme, puis l'incorruptibilité et la vie éternelle
avec Dieu pour ceux qui en seront dignes, qui seront passés de l'état charnel à
l'état spirituel, qui seront capables de vivre dans les cieux à l'image des
anges. Et nous serons enlevés à la rencontre du Seigneur dans les airs et ainsi
nous serons toujours avec le Seigneur (1 Thes.4, 1 7).
Etant devenu homme, le Fils de Dieu mourut par Son corps. Son âme quitta ce
dernier sans se séparer de la Divinité. Par la suite, ayant ressuscité Son
corps, Il l'éleva au ciel dans la gloire. Il en est de même pour ceux qui ont vécu
en Dieu ici-bas. En déposant leur corps, ils ne se séparent pas de Dieu. Après
la Résurrection, ils s'élèveront vers Dieu avec leur corps, goûtant une joie
ineffable à l'endroit même où Jésus est monté comme Précurseur, et où il leur
révélera Sa gloire, objet de la jouissance à venir (Hb.6,20 et Rom.8,18). Ils
participeront non seulement à la Résurrection du Seigneur, mais aussi à Son
Ascension et à toute vie à l'image de Dieu. Mais ceux qui auront vécu ici-bas
selon la chair sans entrer en communion avec Dieu à l'heure de la mort ne
seront pas dignes de cela. Tous ressusciteront, mais chacun selon son rang,
comme dit l'Ecriture (1Cor.15,23). Celui qui ici-bas met à mort par l'Esprit
les actes charnels aura là-bas une vie divine et véritablement éternelle avec
le Christ ; en revanche, celui qui ici-bas met à mort l'Esprit en se livrant à
ses convoitises et à ses passions, hélas, celui-là sera condamné avec l'auteur
et la cause de la méchanceté, et sera livré à des souffrances insupportables et
incessantes, c'est-à-dire à la deuxième mort, la mort éternelle.
Quelle est l'origine de la mort véritable? Quelle est la cause de cette mort
éternelle de l'âme et du corps ? Ne faut-il pas la chercher dans le lieu même
de la vie? Hélas! C'est bien pour cela que l'homme fut condamné et chassé sans
délai du Paradis de Dieu. C'est pour avoir uni sa vie à la mort, ce qui ne peut
convenir au séjour dans le Paradis. Inversement, la vraie vie de l'âme et du
corps doit trouver son origine au lieu même de la mort. Celui qui ne dirige pas
ses efforts dans ce sens dès cette vie-ci, qu'il ne se leurre pas en vain par
l'espoir d'une rétribution là-bas, qu'il n'espère pas en l'amour de Dieu pour
les hommes. Là-bas, c'est le temps de la rétribution et de la vengeance, et non
de la miséricorde et de l'amour; le temps de la fureur, de la colère et de la
justice de Dieu, l'heure de la main ferme qui se lève pour châtier les
indociles. Malheur à celui qui est tombé entre les mains du Dieu vivant !
(Hb.10,31) Malheur à celui qui connaîtra là-bas la fureur du Seigneur ! Malheur
à celui qui ne se laisse pas enseigner ici par la crainte de Dieu, qui ne fait
pas l'expérience de Sa puissance et de Sa colère, qui n'a pas compris en
scrutant Son amour pour les hommes ce pour quoi le temps présent nous a été
donné, Dieu a permis pour nous la vie terrestre, comme un temps offert pour le
repentir » (Saint Grégoire Palamas à la moniale Xénia). Suite...