La Mère
de Dieu, dans la foi et la vie
de
l’Église Orthodoxe
» Il est digne ne vérité de
te célébrer, O Mère de de Dieu, Bienheureuse et très pure et Mère de notre
Dieu. Toi plus vénérable que les Chérubins, et plus glorieuse incomparablement
que les Séraphins. Qui sans tache a enfanté Dieu le Verbe, Toi véritablement
Mère de Dieu, Nous T’exaltons «
Un catholique romain qui participe pour le première fois à une
divine liturgie sera sans doute étonné d’entendre une telle louange de Marie
peu après la sainte consécration. C’est encore plus vrai pour un chrétien issu
de la tradition réformée . Il y aura une contradiction de ne pas évoquer
Jésus-Christ sans la Mère de Dieu. Les orthodoxes ne croient ni en
l’immaculée conception de Marie ni en l’Assomption de Marie, comment expliquer,
dès lors, une louange aussi « exagérée » de la Mère de Jésus ?
La Foi Orthodoxe résume le sujet de La Toute Sainte en quatre
affirmations :
Marie est , au sens propre du terme , mère de notre Seigneur
Jésus Christ et donc Mère de Dieu .
Marie est restée toujours vierge avant , pendant et après la
naissance de Jésus Christ, ce qu’indiquent sur les icônes trois étoiles dont
Marie est le plus souvent parée .
Marie est au-dessus de toutes les puissances célestes et de
tous les saints ; elle est « plus vénérable que les Chérubins et plus
glorieuse incomparablement que les Séraphins. »
Marie est la première après Dieu ; elle est celle qui
intercède pour nous , nous vient en aide et nous protège.
Le concile d’Ephèse (431) a définitivement établi que l’on
peut et doit appeler Marie Mère de Dieu, Théotokos, celle qui a enfanté Dieu.
C’est ainsi que saint Ephrem de Syrie en accord avec tous les Pères de
l’Église, écrit : « Quiconque nie que Marie a enfanté Dieu ne
participera pas à la gloire de sa divinité.«
Dans le deuxième Concile on confesse que Jésus « est
vrai Dieu du vrai Dieu et qu’il a pris chair du Saint Esprit et de la Vierge
Marie.« Serge Boulgakov écrit : « L’Église ne sépare jamais le
Fils de la Mère , qui a incarné , celui qui est devenu chair . Elle est la
fleur du paradis éclose sur l’arbre de toute l’humanité . L’Église de l’Ancien
Testament avait pour tache d’éduquer et de préparer l’humanité pour qu’elle
devienne digne de recevoir le Saint-Esprit. C’est pourquoi Marie est la
condition immédiate et positive de l’incarnation de Dieu. »
L’Église Orthodoxe voit une preuve, entre autres, de la
virginité perpétuelle de Marie dans le fait qu’avant de mourir la Sauveur a
confié sa mère à saint Jean : si Jésus avait eu des frères et sœurs, il leur
revenait de prendre soin de leur mère. Parmi les nombreux témoignage de
l’Église Ancienne nous nous contenterons de celui de Grégoire le Thaumaturge.
Il écrit : « Toi qui es né de la Vierge Marie, tu n’as pas porté
atteinte à sa virginité. Sa virginité n’a pas empêché ta naissance, ta
naissance n’a pas porté atteinte à sa virginité ». Pour rendre
intelligible, à notre entendement humain la perpétuelle virginité de la Mère de
Dieu, les saints Pères de l’Église font appel à la toute-puissance de Dieu qui
a entretenu le buisson ardent sans qu’il se consume ( Exode 3 ). L’icône de la
Mère de Dieu consacrée à ce miracle est sans aucun doute l’une des icônes les
plus impressionnantes du point de vue théologique.
L’Église Orthodoxe confesse la supériorité de Marie non
seulement sur tout les autres êtres humains, mais aussi sur toutes les
hiérarchies des anges. Le texte classique liturgique reste cette prière de la
liturgie de saint Jean Chrysostome citée au début de ce chapitre. Et au VIIe
concile œcuménique (787) on a lu une lettre encyclique de patriarche Saint
Germain, où il est dit : « Nous honorons et louons la Mère de Dieu et la
reconnaissons comme la plus haute de toutes les créatures visibles et
invisibles. » Elle a sa prééminence sur tout les saints : Mère des
vivants, Toute sainte, Recours des pécheurs, Prémices de la nouvelle création
spirituelle, Arche d’Alliance recouverte d’or par L’Esprit (Saint), Sainte plus
sublime que les Saints, Joie de tous ceux qui souffrent ; nous l’appelons la
Mère de Dieu la Toute-puissante (dans l’intercession). Un kontakion
habituellement chanté au cours de la liturgie : « Secours des
chrétiens jamais invoquée vaine , médiatrice auprès du créateur, ne fuit pas
l’appel des pécheurs, viens à nous, aide-nous qui t’appelons, dans la foi.
Hâte-toi d’écouter notre prière et nos supplications ! Car tu viens toujours en
aide, Mère de Dieu, à ceux qui t’honorent ».
Sources diverses.