ÉVANGILE
DU DIMANCHE
AVANT
LA CROIX,
Jean
3, 13-17.Sagesse
Orthodoxe:Source
L’exaltation
du Seigneur
Nous sommes aujourd’hui la veille d’une des plus grandes fêtes
de l’année liturgique, l’Exaltation de la sainte et vivifiante Croix.
« Exalté » veut dire élevé dans les hauteurs. Ce n’est pas seulement
la sainte Croix qui est élevée : c’est le Fils de Dieu en Personne. Il est
élevé quand Il monte librement sur la Croix à Gethsémani et que, sur le mont
des Oliviers, les hommes contemplent celui qui s’élève pour eux dans les hauteurs
célestes et supra célestes. Il a dit Lui-même : « quand Je serai
élevé, J’attirerai tous les hommes à moi » (Jn 12, 32).
L’élévation
Nous savons qu’Il est monté en gloire, après sa résurrection,
à la droite du Père qu’Il n’avait pas quitté. À plusieurs reprises, dans les
offices liturgiques, nous voyons le geste de l’élévation. Bien sûr, nous
pensons à l’élévation des saints Dons avant l’épiclèse. Pensons également à
l’élévation du saint Évangile, au cours de la petite Entrée, avant et après sa
proclamation solennelle dans l’office de matines et dans la sainte Liturgie.
Regardons l’élévation du saint voile au-dessus des Dons pendant la proclamation
du Symbole. Voyons l’élévation de la sainte Croix par l’Évêque ou le Prêtre qui
nous bénit. Pensons encore à l’encensement, montée du parfum devant la face de
Dieu ou celle des saints.
« Il
s’offre et est offert »
Constamment, le peuple de Dieu participe à une forme
d’élévation avec toujours un même charisme de louange, de glorification et,
justement, d’exaltation. Le Christ, en s’élevant, s’offre au Père dans tout son
amour, et nous l’offrons également. Il s’élève et Il est élevé parce qu’Il est
le Fils du Père, le Roi de la Création tout entière, le Roi des nations, y
compris de notre propre société civile, de notre propre civilisation
matérialiste, athée ou tout simplement agnostique. Nous, membres du Peuple de
Dieu, membres du Corps très saint du Verbe fait chair, nous ne devons jamais
cesser d’élever le Verbe devant le Père et devant les hommes.
Glorifier
le Seigneur
Ici est notre fonction : glorifier continuellement le
Fils devant la face du Père et devant les yeux des hommes. Nous n’avons pas
peur de confesser que nous sommes chrétiens. Nous n’avons pas honte de faire
l’éloge du Seigneur et Sauveur Jésus Christ en toute circonstance. Nous osons
élever le saint Évangile et le donner en réponse à toutes les difficultés de
notre temps. Nous élevons la Parole de Dieu au milieu du désert de ce monde, en
pleine épidémie virale, en pleine épidémie de peur et de doute ; en pleine
épidémie d’incroyance, nous élevons la sainte et vivifiante Croix ; nous
élevons et nous exaltons le saint Évangile, la Parole suprême de celui qui a
parlé à la première humanité du Paradis, à Abraham dans le ciel étoilé, à Noé
en plein cataclysme, à Moïse dans le désert, et finalement à la Vierge Marie
dans le Temple.
L’appel
universel
Le but de notre confession de foi courageuse est d’appeler
tous nos proches à la foi. Le but de toute exaltation de la Parole en Personne
est « que tout homme puisse croire et avoir part à la vie
éternelle ». Nous n’exaltons pas le Christ et son évangile pour
eux-mêmes : nous les exaltons par amour pour les hommes, nos contemporains
si désorientés par les épreuves cosmiques, économiques et sociales. Offrons-leur
la Parole, en chair et en os, sur papier, en ligne, en enregistrements vocaux,
par tous les moyens, offrons le Christ à nos amis et à nos ennemis. En faisant
cela, nous participons à l’amour que le Père a pour le monde et qui lui fait
justement envoyer sa Parole en Personne parmi les hommes. Exalter la Parole,
exalter la Croix, c’est épouser l’amour que le Père a pour le monde ;
c’est coopérer à la paternité divine, qui veut que tous les hommes soient
sauvés.
Tous
peuvent être sauvés
Nous aimerions affirmer que tous seront sauvés : nous
pouvons déjà affirmer que Dieu veut que tous soient sauvés, c’est-à-dire que
tous, levant les yeux vers celui qui s’élève au milieu d’eux, croient en lui.
Nous affirmons que l’exaltation du Fils de Dieu au milieu de la terre n’est pas
le jugement des hommes, alors qu’elle pourrait l’être, et qu’elle est le Salut
que le Père céleste leur tend avec son incompréhensible amour.
(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie »,
dimanche 13 septembre 2020)