Comment
se confesser
Tiré du Pèlerin Russe….
pas facile le truc de la confession!
"D'abord, ne confesse pas des péchés dont tu t'es déjà repenti et qui t'ont été pardonnés. Car ce serait mettre en doute le pouvoir du Sacrement de Confession.
Ensuite, ne rappelle pas à ton souvenir les autres personnes qui ont été associées à tes péchés. Ne juge que toi-même.
Troisièmement, les saints Pères nous défendent de mentionner toutes les circonstances des péchés, et nous disent de les confesser en termes généraux, de façon à écarter la tentation tant de nous-mêmes que du prêtre.
Quatrièmement, tu es venu te repentir et tu ne te repens pas de ne pas savoir te repentir - c'est à dire que ta confession est tiède et négligente.
Cinquièmement, tu t'es étendu sur tous ces détails, mais le plus important, tu ne l'as pas retenu : tu n'as pas exposé les péchés les plus graves de tous. Tu n'as pas confessé et inscrit sur ta lettre que tu n'aimes pas Dieu, que tu hais ton prochain, que tu ne crois pas au Verbe de Dieu, et que tu es tout orgueil et ambition. Le mal s'enracine dans ces quatre péchés où réside toute notre dépravation spirituelle. Ils sont les racines maîtresses d'où jaillissent les rejetons de tous les péchés auxquels nous succombons.
Les 5 points de l'examen de sa conscience pour bien se préparer à la Confession
1. Je n'aime pas Dieu.
Car si j'aimais Dieu, je penserais continuellement à Lui avec une joie
profonde. Chaque pensée de Dieu me donnerait plaisir et délices. Au contraire,
bien plus souvent et bien plus ardemment, je pense aux choses du monde, et
penser à Dieu est pour moi labeur et sécheresse. Si j'aimais Dieu, parler avec
Lui dans la prière serait ma nourriture et ma joie, et cela m'entraînerait à
une communion ininterrompue avec Lui. Mais au contraire, non seulement je ne
trouve aucun délice dans la prière, mais pire, je trouve que c'est un effort.
Je lutte avec aversion, je suis affaibli par la paresse, et je suis prêt à
m'empresser à n'importe quelle futilité pour peu qu'elle raccourcisse la prière
et m'en détourne. Mon temps s'envole avec des occupations sans importance, mais
quand je suis occupé avec Dieu, quand je me mets en Sa présence, chaque heure
me semble longue comme une année. Celui qui aime quelqu'un y pense tout le
jour, sans arrêt, s'en représente l'image, prend soin de lui, et en aucune
circonstance l'être aimé ne quitte ses pensées. Quant à moi, de toute la
journée, c'est à peine si je réserve ne fut-ce qu'une heure pour me plonger
dans la mémoire de Dieu, pour enflammer mon cœur pour Lui, alors que
j'abandonne avec empressement 23 heures en ferventes offrandes aux idoles de
mes passions.
Je ne demande qu'à parler de sujets frivoles et de choses qui dégradent l'âme.
Cela me fait plaisir. Mais s'il s'agit de méditer sur Dieu, c'est l'aridité,
l'ennui et la paresse. Même si je suis involontairement conduit par d'autres à
un sujet spirituel, je m'efforce de vite détourner la conversation pour qu'elle
convienne à mes désirs. Je suis insatiablement curieux des nouveautés et des
événements politiques. Je cherche avec ardeur à satisfaire mon amour pour les
connaissances de la science et de l'art. Mais l'étude de la Loi de Dieu, la
connaissance de Dieu et de la Foi ont peu d'attrait pour moi, et ne répondent
pas à un besoin de mon âme. Non seulement je les considère comme occupation
non-essentielle pour un Chrétien, mais encore, à l'occasion, comme une sorte de
superflu dont je m'occuperais peut-être pendant mes loisirs, aux moments
perdus. En définitive, si l'on reconnaît l'amour de Dieu à l'observance de Ses
Commandements ("Si vous M'aimez, vous observerez Mes Commandements"
dit notre Seigneur Jésus-Christ), non seulement je ne les observe pas, mais
encore, je m'efforce peu de le faire, et en toute vérité, il en résulte que je
n'aime pas Dieu. C'est ce que dit saint Basile le grand : "La preuve qu'un
homme n'aime pas Dieu et Son Christ réside dans le fait qu'il n'observe pas Ses
Commandements."
2. Je n'aime pas mon prochain non plus.
Car non seulement je ne suis pas capable de sacrifier ma vie pour lui (comme le
demande l'Évangile), mais je ne renonce même pas à mon bonheur, mon bien-être
et ma paix pour le bien de mon prochain. Si je l'aimais comme moi-même, comme
l'ordonne l'Évangile, ses malheurs m'affligeraient et son bonheur me
réjouirait.
Mais au contraire, j'écoute sur mon prochain des histoires curieuses et
malheureuses, et je ne suis point affligé. Je ne m'en trouble nullement ou, ce
qui est pire, j'y prends un certain plaisir. La mauvaise conduite de mon frère,
au lieu de la cacher avec amour, je la proclame avec malice. Son bien-être, ses
honneurs et ses joies ne me réjouissent pas comme pour moi-même, et je n'en
ressens aucun plaisir, comme s'ils m'étaient tout à fait étrangers. Qui plus
est, ils suscitent insidieusement en moi l'envie ou le dédain.
3. Je n'ai aucune foi religieuse.
Ni dans l'immortalité, ni dans l'Évangile. Si j'étais fermement persuadé sans
aucun doute qu'au delà de la tombe se trouvent la vie éternelle et la
récompense des actes de cette vite, j'y penserais continuellement. L'idée même
d'immortalité m'emplirait de crainte et je mènerais cette vie-ci comme un
étranger qui se préparer à rentrer dans son pays natal.
Au contraire, je ne pense même pas à l'éternité, et je considère la fin de
cette vie sur terre comme la limite de mon existence. Cette secrète pensée naît
en moi : "Qui sait ce qui survient au moment de la mort ?"
Si je dis que je crois à l'immortalité, c'est une simple affirmation mentale et
mon coeur est fort éloigné d'en avoir la ferme conviction. Ma conduite et mon
souci constant de satisfaire la vie des sens en témoignent de toute évidence.
Si mon cœur avait foi dans le saint Évangile comme Parole de Dieu, je m'en
préoccuperais continuellement, je l'étudierais, j'y trouverais mes délices et
j'y attacherais mon attention avec une profonde ferveur. La sagesse, la grâce,
l'amour y sont cachés. Je ferais jour et nuit ma joie de l'étude de la Loi de
Dieu. En Lui serait ma nourriture, mon pain quotidien, et mon coeur garderait
spontanément Ses Lois. Rien sur terre n'aurait assez de force pour m'en
détourner.
Au contraire, si de temps à autre je lis ou entends la Parole de Dieu, ce n'est
guère alors que par nécessité ou pour l'amour en soi de connaître. D'ailleurs,
je n'y prête pas une très grande attention, et je la trouve morne et sans
intérêt. Je parviens généralement à la fin de ma lecture sans aucun profit,
toujours prêt à changer pour une lecture mondaine à laquelle je prends plus de
plaisir et où je trouve des sujets nouveaux et intéressants.
4. Je suis tout orgueil et égoïsme des
sens.
Toutes mes actions
le confirment. Voyant quelque chose de bon en moi, je désire le mettre en vue
ou en faire mon orgueil devant d'autres ou en moi-même pour m'admirer de ce
bien. Bien que j'affiche une humilité extérieure, je l'impute cependant toute
entière à mon propre mérite et me considère comme supérieur aux autres, ou tout
au moins pas plus mauvais qu'eux. Si je remarque une faute en moi, j'essaie de
l'excuser, de la cacher en disant "je suis fait ainsi" ou "je ne
suis pas à blâmer". Je me mets en colère contre ceux qui ne me traitent
pas avec respect et les juge incapables d'apprécier la valeur des gens. Je me
vante de mes dons ; mes échecs dans les entreprises, je les considère
comme une insulte personnelle. Je trouve du plaisir dans le malheur de mes
ennemis. Si je m'efforce à quelque chose de bien, c'est dans le but d'en tirer
de la gloire, une satisfaction spirituelle ou une consolation terrestre. En un
mot, je fais continuellement une idole de moi-même, et la sers sans arrêt,
cherchant en toute chose une nourriture pour mes passions et pour mes
convoitises.
5. A l'examen de tout cela, je vois que je
suis orgueilleux, corrompu, incroyant, sans amour pour Dieu et que je hais mon
prochain.
Quel état pourrait
être plus coupable ? La condition des esprits des ténèbres est meilleure
que la mienne. Eux, bien qu'ils n'aiment pas Dieu, qu'ils haïssent les hommes
et vivent d'orgueil, du moins croient et tremblent. Mais moi ? Peut-il y
avoir un destin plus terrible que celui qui se présente à moi, et quelle
sentence sera plus sévère que celle qui jugera la vie insouciante et folle que
je reconnais en moi-même ?
Amin!