MÉFIEZ-VOUS
DES FAUX PROPHÈTES
« L'Église
n'appartient ni à l'Orient ni à l'Occident,
elle
appartient au Christ.
Et quiconque fait de l'Église
une « nationale » la trahit déjà. »
Le Christ est au milieu de nous, mes chers lecteurs !
Le Christ nous met en garde dans l'Évangile par des paroles
qui résonnent avec une force intacte, même aujourd'hui : « Gardez-vous
des faux prophètes, qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais qui
au-dedans sont des loups ravisseurs » (Mt 7, 15). C'est une image
terrible : un loup déguisé en brebis. Ce n'est pas seulement un trompeur,
mais un prédateur, prêt à déchirer le troupeau du Christ. Et le plus dangereux,
c'est qu'il ne se cache pas hors du troupeau, mais à l'intérieur, parmi les
fidèles, masquant sa trahison et sa calomnie sous une piété extérieure et une
appartenance à l'Église. Il prononce des paroles justes, arbore une apparence
pieuse, et pourtant il corrompt, détruit et divise.
Le Christ a expliqué : « Vous les reconnaîtrez à leurs
fruits » (Matthieu 7:16). C'est-à-dire non à leurs paroles, ni à leurs
titres, ni à leurs vêtements, mais à leurs fruits. Portent-ils l'amour,
l'unité, la vérité, l'humilité – ou, au contraire, sèment-ils la discorde, la
malice et la calomnie ? Ces personnes dissimulent le mensonge sous la vérité,
c'est pourquoi un faux enseignant est plus effrayant qu'un ennemi déclaré de
l'Église. Un faux prophète n'est pas nécessairement un païen ou un incroyant.
Il peut porter une croix et prêcher la paix et la bonté. Mais dans ses paroles
se cache un poison – une inimitié cachée envers le Christ et son Église. Il
nuit au bien-être spirituel des gens, sème la confusion dans les âmes et divise
au lieu d'unir. Le visage moderne de la fausse prophétie est celui d'une Église
contrefaite.
Nous sommes attristés de voir comment les ennemis de l'Église
se cachent derrière son nom. Ce sont ceux qui, bien qu'appartenant
officiellement à l'UOC [l'Église orthodoxe ukrainienne canonique], sèment la
haine et l'inimitié contre leur propre foyer spirituel ; qui accusent
l'Église d'être « arriérée », « dépassée » ou même
« déloyale envers l'État » ; qui accusent leur Église mère de
« sympathies pro-russes », de « trahison », de « dépendance
à Moscou » ; qui appellent à des « réformes » ou à
« l'autocéphalie » pour plaire à la politique plutôt qu'au
Christ ; qui calomnient leurs frères ; qui soutiennent ouvertement ou
indirectement les persécuteurs ; qui justifient la violence et
« reformatent » leur allégeance, créant de « nouvelles
structures » sous prétexte de « nécessité pastorale ». Ce sont
les loups déguisés en brebis. Ils parlent au nom du peuple, au nom du
« patriotisme » et de la « justice », mais ce faisant, ils
trahissent l'essentiel : le Christ et son Corps, l'Église.
Sa
Béatitude le métropolite Vladimir a dit un jour : « L'Église
n'appartient ni à l'Orient ni à l'Occident, elle appartient au Christ. Et
quiconque fait de l'Église une « nationale » la trahit déjà. » Ces paroles sont d'une grande actualité,
alors que l'esprit nationaliste, la politique et les slogans géopolitiques
s'introduisent dans l'Église. Mais le Christ a dit : « Mon royaume n'est
pas de ce monde » (Jean 18, 36).
Aujourd'hui, l'Église orthodoxe ukrainienne, fidèle à la
Tradition et aux canons, est persécutée. Parallèlement, une nouvelle structure,
se qualifiant d'« orthodoxe », est soutenue par les autorités laïques et leurs
alliés. Ainsi, lorsqu'un homme en soutane affirme que l'Église orthodoxe
ukrainienne n'est « pas assez patriotique » et qu'elle « doit donc être réformée
», ce n'est pas la voix d'un berger, mais celle d'un loup, même déguisé.
Lorsqu'un clerc de l'Église orthodoxe ukrainienne participe à des
rassemblements pour une « Église unifiée », se joint à leurs « prières » et
célèbre ensuite la liturgie, c'est de la tromperie, de l'hypocrisie et une
pierre d'achoppement.
Que doit donc faire un chrétien fidèle ? Rester vigilant et ne
pas croire quiconque dit : « Seigneur, Seigneur ! », mais considérer sa vie,
ses actes et l'esprit de ses paroles. Préserver l'unité avec l'Église, surtout
en période de persécution, car c'est là la fidélité au Christ. Prier pour ses
ennemis et ne pas chercher à se venger (car beaucoup de ceux qui insultent
aujourd'hui l'Église sont aveuglés par des mensonges ; il faut les plaindre et
prier pour eux, comme le Christ a prié pour ceux qui l'ont crucifié).
Fortifiez-vous dans la Parole de Dieu et les enseignements des saints Pères,
afin de ne pas vous laisser emporter par tous les vents de fausses doctrines.
Rappelons-nous toujours qu'il vaut mieux être avec la Vérité
persécutée qu'avec le mensonge triomphant. Saint Luc (Voino-Yasenetsky) a dit
: « Quand l'Église est persécutée, c'est signe qu'elle est vivante.
Personne ne trouble les morts ; ce sont les vivants qu'on craint. » Être
fidèle à l'Église du Christ, c'est subir la persécution, endurer la calomnie,
l'opprobre et le mépris. Mais combien plus glorieuse est la croix de la
fidélité ! Gardons cette fidélité et soyons jugés dignes des paroles du Christ
: C'est bien, bon et fidèle serviteur… entre dans la joie de ton maître (Mt
25, 23).
Métropolite Luc (Kovalenko) de
Zaporozhye et Melitopol
18/06/2025