mardi 8 septembre 2020


Père Séraphin Rose, la « religion » du futur

Extrait:


III La Religion du Futur

Ces deux techniques de “méditation” sont si semblables les unes aux autres qu’elles possèdent virtuellement les mêmes méthodes et objectifs, et l’esprit qui les anime est précisément celui d’un bon nombre d’autres mouvements “spirituels”, de “la science du cerveau” à la “scientologie”. Elles traduisent le renaissance aujourd’hui d’une attitude “post-chrétienne” de l’esprit qui, déçu par le “Christianisme traditionnel”, cherche d’autres “expériences religieuses” qui puissent satisfaire “l’âme moderne”. Cet état d’esprit est essentiellement le même qui, un siècle plus tôt, produisit le spiritisme, “la Science Chrétienne”,  “la Nouvelle Pensée”, et tout ce qui touche aux religions orientales. Maintenant, cependant, une action concertée est entreprise qui vise à donner un vernis “chrétien” à cet état d’esprit païen. Le mouvement “Renouveau charismatique” est également, d’une façon toute à fait claire, partie prenante de cette orientation pseudo-spirituelle, adaptant simplement le Pentecôtisme victorien du siècle dernier au goût du jour. Le mouvement sectaire et païen spirite a maintenant percé jusque dans le corps des plus conservatrices des églises, et les “expériences spirituelles” sont présentées maintenant aux chrétiens ordinaires comme une part normale de la vie chrétienne.


 Il est profondément significatif de l’état d’esprit actuel de l’humanité que ces mouvements et toutes les autres expériences de “méditation ” commencent à prendre racines parmi les “chrétiens”. Une influence religieuse orientale est indéniablement à l’oeuvre chez ces “chrétiens”, mais cela n’est que le résultat de quelque chose de plus fondamental : la perte des vrais sentiments et valeurs  du Christianisme, due à quelque chose pourtant de si étranger à  lui : que la méditation orientale puisse prendre des cœurs “chrétiens”.

 C’est vraiment à n’en pas douter, une erreur que d’appeler de telles âmes “chrétiennes”. La vie basée sur l’égocentrisme et l’auto-satisfaction pratiquée par les “chrétiens” modernes est si dépravante qu’elle  les ferme véritablement  à toute compréhension réelle de la vie spirituelle; et lorsque de telles personnes entreprennent “la vie spirituelle”, cela n’est qu’une autre forme d’auto-satisfaction. Cela apparaît très clairement dans l’idéal religieux totalement falsifié à la fois du mouvement “charismatique ” et des formes variées de “méditation chrétienne” : toutes elles promettent, en un temps éclair, une expérience de “contentement” et de “paix”. Mais cela n’est point du tout l’idéal chrétien, où tout se résume en un combat et une lutte acharnés. Le “contentement” et la “paix” décrits dans ces mouvements contemporains “spirituels” sont très manifestement le produit de la déception spirituelle, de l’auto-satisfaction spirituelle – ce qui est absolument la mort de la vie orientée vers Dieu. Toutes ces formes de “méditation chrétienne” opèrent seulement à des niveaux psychiques et n’ont rien en commun avec la spiritualité chrétienne. La spiritualité chrétienne  consiste en une lutte ardue visant à acquérir le Royaume éternel des Cieux, qui commence pleinement avec le renoncement au monde temporel, et la véritable lutte chrétienne ne trouve jamais le repos, même dans l’avant-goût de l’éternelle béatitude qui  peut lui être accordé lors de cette vie; mais les religions orientales, auxquelles le Royaume des Cieux n’a pas été révélé, s’efforcent seulement d’acquérir des états psychiques qui débutent et se terminent en cette vie même.

 « Mais les buts de ces “expérimentations” sont que ces techniques deviennent sans aucun doute de plus en plus efficaces à mesure que l’humanité y sera mieux préparée par une attitude de passivité et d’ouverture à toutes les nouvelles “expériences religieuses” inculquées par ces mouvements. »

le lien du texte entier ici : La religion du futur

Le Père Seraphim (Rose), né Eugene Dennis Rose (13 août 1934 – 2 septembre 1982) fut un hiéromoine de l’Église Orthodoxe Russe Hors Frontières vivant aux États-Unis d’Amérique; ses écrits ont aidé à diffuser le Christianisme Orthodoxe dans l’Amérique moderne et en Occident, et sont aussi plutôt populaires en Russie et en Roumanie.

Né de Frank et d’Esther Rose à San Diego, Eugène a été élevé en Californie, où il restera toute sa vie. Il fut baptisé dans la foi méthodiste à l’âge de quatorze ans, mais devint par la suite athée, perdant toute croyance en Dieu. Au lycée, à San Francisco, tandis qu’il a été évalué comme étant du niveau d’un génie lors d’un test formel de QI, il a connu une phase beatnik dans sa vie et a pratiqué le Bouddhisme.

Au cours de l’été 1955, entre son premier et deuxième cycle à l’université, Eugène rencontre Jon Gregerson, par l’intermédiare duquel il entre pour la première fois en contact avec la foi orthodoxe. Eugène s’est révélé homosexuel à l’université, après que sa mère ait découvert des lettres entre son fils et Walter Pomeroy, un ami du lycée. Eugène perdit plus tard son identité d’homme gay alors qu’il acceptait lentement l’Orthodoxie, mettant fin à sa longue relation avec Gregerson.

Durant ses études auprès d’Alan Watts à l’Académie américaine d’études sur l’Asie (après être sorti diplômé du Collège Pomona en 1956), Eugène découvre les écrits de René Guenon. Les écrits de Guénon incitèrent Eugène à chercher une foi spirituelle enracinée dans une tradition authentique. Gregerson, à cette époque pratiquant dans l’Église orthodoxe russe, a introduit Eugène à Orthodoxie. Au moment où Gregerson choisit de quitter l’orthodoxie, Eugène a été inspiré d’en apprendre plus à propos de la foi. Ceci amena Eugène à prendre la décision d’entrer dans l’Église par chrismation en 1962.

Eugène avec un autre chrétien orthodoxe, Gleb Podmoshensky, ont par la suite formé une communauté d’éditeurs et de libraires orthodoxes appelée la Fraternité de St Herman d’Alaska (St. Herman of Alaska Brotherhood). La communauté a finalement décidé de fuir la modernité urbaine pour le désert de la Californie du Nord pour devenir moines en 1966. Lors de sa tonsure en 1970, Eugène prit le nom de « Seraphim » en référence à saint Séraphin de Sarov.

Après son ordination comme hiéromoine, le Père Seraphim écrivit plusieurs ouvrages, dont La Révélation de Dieu au coeur des hommesL’Orthodoxie et la Religion du Futur, et L’âme après la mort. Il a aussi fondé le magazine Parole orthodoxe (The Orthodox word), toujours édité aujourd’hui par la Fraternité. L’ensemble de l’oeuvre que le Père Séraphim a publié s’est rapidement répandu à travers l’Amérique à la mort du Père Séraphim, ansi qu’en Russie et en Europe de l’Est après la chute du communisme dans ces pays.

En tant que moine, le P. Seraphim a développé une étroite relation avec St. John Maximovitch, alors évêque de San Francisco sous le patriarcat de l’Église orthodoxe russe hors frontières.

Le P. Seraphim, en tant que converti et finalement hiéromoine dans l’Église russe hors frontières, est regardé par beaucoup comme un bastion de l’enseignement orthodoxe au moment où plusieurs juridictions américaines, et même certaines factions au sein de l’Église Russe Hors Frontières elle-même, auraient introduit des pratiques et des enseignements nouveaux et/ou erronés. Dans son ouvrage, L’Orthodoxie et la Religion du futur (Orthodoxy and the Religion of the Future), le P. Seraphim met en évidence ce que lui et d’autres ont considéré comme des tendances dangereuses autant dans le monde séculier qu’ecclésiastique, comme le modernisme et l’œcuménisme (même si le livre traite principalement de mouvements religieux envahissant l’Amérique et extérieurs à l’Orthodoxie).

En 1982, après avoir senti des douleurs aigues pendant plusieurs jours alors qu’il travaillait dans sa cellule, le père Seraphim a été amené à l’hôpital par ses compagnons moines afin d’y être soigné. Quand il est arrivé au Mercy Medical Center (Centre médical de la Miséricorde) à Redding, en Californie, il a été déclaré dans un état critique et a sombré dans une semi-conscience.

Après être mort depuis plusieurs jours et bien que reposant dans un pauvre cercueil dans son monastère désert, les visiteurs déclaraient que le corps de Père Seraphim n’avait pas succombé à la pourriture et au raidissement des morts. Son corps demeurait souple tandis que plusieurs personnes déclarent qu’il dégageait une odeur de rose. Une demande de glorification a débuté après l’enterrement de Père Seraphim. Il a finalement atteint le titre de Bienheureux à la suite de plusieurs miracles qui lui ont été attribués et attend maintenant sa glorification en saint par un synode orthodoxe.