Le remède
des Pères du désert
contre
les démons
- publié le 07/11/25
Que nous disent les Pères du Désert pour guider notre vie
spirituelle, dans les circonstances très concrètes de notre vie ? Aucune vie
chrétienne n’est épargnée par le combat des démons. Qu’on le veuille ou non,
les mauvais anges font tout pour souiller nos âmes, mais l’abba Poemen connaît
le remède pour se purifier de leur venin.
Poemen le Grand, dont le nom signifie en grec berger ou pasteur était
un Père du désert des IVe et Ve siècles. Il est l'abba (père)
le plus cité dans les Apophtegmes des Pères du désert. Dans l’un de
ses apophtegmes, il évoque le "venin des mauvais anges" qui frappe
les moines :
"Il est écrit : “Comme le cerf soupire après les
fontaines, ainsi mon âme soupire après toi, mon Dieu” (Ps. 40, 1).
Dans la solitude, les cerfs mangent beaucoup de serpents, et comme le venin les
brûle, ils ont hâte d'arriver à la fontaine ; la brûlure du poison
s'apaise quand ils boivent. Il en est de même pour les moines qui habitent le
désert. Le venin des mauvais anges les brûle : c'est la raison pour laquelle
ils aspirent, le samedi et le dimanche, à s'approcher des fontaines que sont le
Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, et être purifiés de toute
l'amertume des mauvais anges" (Poemen, 30).
L’omniprésence
des mauvais anges
Le Commentaire que donne l’abbé Poemen (ou Pastor, c’est le
même nom) du premier verset du Ps 39 (40) est très joli : ces cerfs altérés,
ce sont bien nos modèles, ils ont soif de l’Eau vive qui coule du côté du
Christ. Mais l’application que propose le grand Ancien a de quoi nous
surprendre : les moines qui habitent le désert ont affaire en permanence
aux mauvais anges et ils finissent par absorber du venin, c’est pourquoi ils
ont soif et aspirent à trouver dans l’Eucharistie dominicale la purification
qui leur enlève l’amertume contractée au contact des démons.
Qu’avons-nous à en dire, nous qui vivons dans le monde et
devons constamment composer avec l’Ennemi ? Nous avons du
mal à penser que des âmes toutes dévouées à Dieu soient aussi exposées à la
pression des mauvais anges. Et pourtant saint Agathon, un autre Père du désert,
nous en avertit : "Il n’y a rien de plus difficile que la prière, car
il n’est point d’effort que les démons ne déploient pour interrompre ce moyen
si puissant pour les désarmer."
Le remède
contre les démons
La première conclusion de ce conseil de Poemen est que le
combat est partout. Si la vie monastique n’est pas de tout repos, aucune
vocation chrétienne n’est épargnée. On n’entre pas au couvent pour être à
l’abri, pas plus que la vie conjugale n’est une garantie d’équilibre et de
vertu tranquille. La deuxième leçon est celle-ci : pour tous, la confession ainsi que la communion au Saint Corps et au
Saint Sang du Christ sont le remède* : elles nous gardent
prêts pour le combat, en même temps qu’elles sont la douce consolation de nos
efforts pour suivre le Christ.
Source : Aléteïa
Transposition orthodoxe *