Le but de
la célébration du sacrement de la Sainte Onction (Saintes Huiles)
La
maladie est une occasion unique pour l’homme de s’examiner lui-même, de se
tourner vers Dieu et de changer sa vie, vers la guérison et surtout vers le
salut.
Le but de l'accomplissement du sacrement de la Sainte Onction
/ Photo : Oana Nechifor
Pour le christianisme, soigner et guérir les maladies
physiques ou mentales, ainsi que recouvrer la santé, ne sont jamais une fin en
soi. Les soins prodigués au corps symbolisent les soins dus à l'âme. Retrouver
la santé n'est pas une fin en soi, mais le rétablissement des forces destinées
à accomplir la volonté de Dieu.
L'ordre et le texte du service de la Sainte Onction nous
révèlent cinq objectifs principaux de ce sacrement, à savoir la guérison, le
soulagement de la douleur et de la souffrance, le pardon des péchés, le
réconfort des malades et, finalement, le salut.
Le premier but de l'Onction est clairement la guérison, ce
qui est demandé dans la plupart des prières de ce service. Dans ces prières, on
demande également à Dieu de soulager la douleur physique et la
souffrance mentale de celui pour qui l'Onction est administrée, ce qui
constitue le deuxième but de la célébration du Sacrement.
Le troisième objectif du sacrement de l'Onction est de
réconforter la douleur causée par la maladie. Dans certaines maladies
avancées, dites incurables, même si des miracles peuvent se produire, ils sont
par définition exceptionnels. Dans tous les cas, cependant, le sacrement peut
aider le malade à supporter sa maladie et la souffrance qu'elle entraîne, à
affronter cette épreuve difficile, libéré de la tristesse et du désespoir, en
préservant sa foi et sa confiance en Dieu, à les vivre dans le Seigneur et à
recevoir de lui les bienfaits spirituels qu'il accorde toujours dans les
moments difficiles à ceux qui s'attachent à lui avec pureté, prière, espérance
et amour. Recevoir l'Onction, dans tous les cas, offre au malade un nouveau
départ, avec de nouvelles fondations, pour se situer dans un nouveau contexte
spirituel et se ressourcer intérieurement.
Un autre objectif particulièrement important de l'Onction des
malades est le pardon des péchés . Saint Jacques le souligne dans les
paroles par lesquelles il institue le sacrement, parallèlement à celui de la
guérison : « S'il a commis des péchés, ils lui seront
pardonnés » (Jc 5, 15). De plus, tout le rite de l'Onction des
malades revêt une forte dimension pénitentielle. Le pardon et la purification
des péchés sont demandés dans presque toutes les prières, en particulier dans
la deuxième prière de l'Onction des malades, qui est aussi un appel à la
repentance, car la maladie est souvent l'occasion de revenir à Dieu. De plus,
la prière pénitentielle que le prêtre prononce à la fin de l'office, tenant le
Saint Évangile ouvert au-dessus de la tête du malade, comporte de nombreuses
formules proches de celles utilisées dans le sacrement de Pénitence.
Mais le sacrement de l'Onction ne remplace pas le sacrement de
la Confession, car le chrétien n'y confesse pas ses péchés. On peut cependant
considérer que celui qui reçoit l'onction de l'Onction reçoit également le
pardon de ses péchés, s'il est en état de repentance. La maladie peut être liée
à un péché personnel ou à des passions, et, par conséquent, la guérison peut
être conditionnée par le pardon de ces péchés ou par la purification de ces
passions. Une autre raison pour laquelle on peut lier la guérison au pardon des
péchés est que la grâce de Dieu ne peut être reçue que par celui qui a un
cœur et une conscience purs . Or, le pardon des péchés est également lié à
un autre objectif de l'Onction, à savoir le salut du malade.
Au-delà de la guérison du malade, l'Onction cherche son salut. Il
est significatif que, dans le texte de saint Jacques, le salut, comme son fruit
désiré, soit mentionné avant la guérison : « La prière de la foi
sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera. » Le soin et la guérison des
maladies physiques ou mentales, ainsi que la santé retrouvée, ne sont jamais
des fins en soi pour le christianisme. Les soins prodigués au corps symbolisent
les soins dus à l'âme. Recouvrir la santé n'est pas une fin en soi, mais le
rétablissement des forces destinées à accomplir la volonté de Dieu, à le servir
et à le glorifier. La guérison des maladies physiques et mentales est présentée
comme un symbole, une annonce, une préfiguration du salut de l'homme.
Le pardon des péchés et la purification de l'âme et du corps,
accomplis lors de la messe, sont étroitement liés à la guérison, mais on dit
souvent que le sacrement est aussi destiné au salut du malade et à la vie
éternelle dans le Royaume des cieux. Ces significations eschatologiques
s'expliquent moins par le fait que la mort apparaît toujours comme un horizon
possible de toute maladie, que par le rappel que la vraie vie de l'homme est la
vie éternelle, et que la vraie santé est celle de tout son être, dont il aura
une part pleine et éternelle dans le Royaume des cieux.
La
maladie est une occasion unique pour l’homme de s’examiner lui-même, de se
tourner vers Dieu et de changer sa vie, vers la guérison et surtout vers le
salut.
( Jean Claude Larchet , La
vie sacramentelle , traduit par Marinela Bojin, Éditions Basilica,
Bucarest, 2015, pp. 437-445)