Comment
se préparer à la confession ?
La grâce
apostolique –
La confession sacramentelle, c’est-à-dire la reconnaissance de
nos fautes accompagnée d’une demande de pardon adressée à Dieu, est scellée par
la prière d’absolution. La grâce de lier et de délier les péchés a été confiée
par le Christ aux Apôtres : elle est exercée par le ministère de l’Évêque
et de son envoyé, le Prêtre. Le Christ renouvelle ainsi par le saint Esprit la
grâce du saint Baptême, qui a pu être occultée par nos péchés en pensée, en
parole ou en acte.
Le
charisme du repentir
Si nous éprouvons la grâce du repentir, nous sentons une vraie
douleur dans notre cœur. Nous regrettons douloureusement d’avoir pensé, ou dit,
ou fait ceci ou cela. Comme l’on dit : « ça me fait mal d’avoir dit
cela ! ». Cette douleur nous conduit vers le Christ Médecin,
invisiblement présent dans le sacrement de l’absolution. J’ai un besoin urgent
d’être pardonné, parce que je me trouve le pire de tous. Saint Sophrone se
demandait avec horreur comment il avait pu penser, ou dire ou faire ce qui
l’éloignait « d’un tel Dieu », celui que nous connaissons par
l’Évangile ! Notre douleur s’accroît encore si nous pensons que nous avons
fait souffrir les autres. Dans le cas d’un repentir avéré, il n’y a pas de
préparation particulière à la confession : c’est l’urgence qui nous
conduit !
Le
confort de la conscience
Très souvent, nous ne connaissons pas encore la grâce du
repentir. Il nous arrive même de penser à nos péchés assez froidement, ou de
leur fournir une explication psychologique qui revient, finalement, à nous
justifier, à nous excuser, voire à accuser les autres. L’idée même de
confesser, c’est-à-dire d’avouer le mal que nous avons pu faire, nous est
étrangère. Nous n’éprouvons dans ce cas ni culpabilité, ni regret, ni sentiment
de responsabilité. Nous pouvons vivre même assez longtemps dans une confortable
impénitence.
La
miséricorde du Père
Rien ne nous sortirait de cette illusoire tranquillité si le
Seigneur, dans sa bonté, ne permettait une épreuve, s’Il ne nous faisait
rencontrer une sainte personne, s’Il ne parvenait à toucher notre cœur par un
mot, une parole, une page de ses divins messages. Rien ne nous arracherait non
plus au sommeil de la conscience si la tradition de l’Église ne venait à notre
secours en nous invitant, notamment à l’approche des grandes fêtes liturgiques,
à « venir nous confesser » !
L’obéissance
à la Tradition
Souvent par pure obéissance à l’Église, nous préparons donc la
confession. Si notre conscience ne nous reproche vraiment rien, nous pouvons –
c’est le conseil que donnait saint Sophrone le Nouveau – lire en les écoutant
les chapitres 5, 6 et 7 de Saint-Mathieu. Ces pages peuvent être prises comme
le miroir dans lequel nous regardons notre propre vie. Sincèrement, nous
verrons assez bien ce qui nous éloigne actuellement de la personne vivante du
Christ et de son enseignement. La confession ne repose pas forcément sur un
sentiment de culpabilité ; elle repose essentiellement sur notre amour
pour le Christ. Et elle consiste justement à nous libérer de la culpabilité
pour instaurer dans notre vie une vraie responsabilité par rapport à notre
lointain baptême et à notre statut de disciple du Seigneur Jésus.
L’aide
des frères
Une autre façon de nous préparer à la confession consiste à accueillir
les remarques délicates ou même cruelles que notre entourage veut bien nous
faire ! Demandons à nos frères, nos proches, notre conjoint, nos enfants,
ce qu’ils aimeraient nous voir changer. Quelquefois ils nous diront ce qui les
fait souffrir dans notre comportement. Notre entourage peut être pris comme le
miroir de notre propre vie. La souffrance des autres, leur conseil, leur
bienveillance, les humiliations même dont ils nous rendent le service, peuvent
nous conduire à une prise de conscience et à voir ce qui est, dans notre vie de
chrétien, incompatible avec l’amour du Christ – seule vraie référence et norme
de notre vie.
L’office
de préparation à la confession
Il nous est fortement recommandé de dire pour nous-mêmes dans
le livre de prières orthodoxes l’office de préparation à la sainte Confession.
Les Pères, comme saint Macaire ou saint Jean Chrysostome ou encore saint Isaac
le Syrien, ont laissé pour nous des prières magnifiques qui nous aident à
mettre un mot sur les fautes que nous pressentons vaguement. Cet office, dit à
haute ou à mi-voix avec sérieux, va beaucoup nous aider à préparer la
confession que nous pensons avoir à faire afin de nous approcher sans
contradiction ni hypocrisie du Corps précieux et du Sang très pur de notre
Seigneur et Maître.
Demander
au Seigneur
En tout cela, il est bon de savoir que nous ne voyons de nos
péchés que ce que le Seigneur nous en révèle. « Contre Toi seul j’ai
péché ! », dit David. Le péché est une catégorie, non psychologique,
mais théologique, c’est pourquoi il ne se découvre que dans un milieu où Dieu
est connu et écouté. « Donne-moi de voir mes fautes ! », dit
saint Éphrem le Syrien. « Montre-moi mon péché ! » Voir son
péché est une révélation que le Père céleste, dans son amour et sa pédagogie
paternelle, nous fait par son saint Esprit : Il nous montre à quelle
distance nous nous situons de la ressemblance avec son Fils. Souvent, en effet,
nous avons le cœur tellement dur, que nous ne voyons pas le mal que nous
faisons à autrui et à nous-même.
(a.p. Marc-Antoine)