Cycle
fixe : Commémorations
28/03-10/04
SAINT ROI ET CONFESSEUR GONTRAN
(OU GUNTCHRARNNUS,
GONTRAM,
GUNTHRAMMUS) (+592)
Un ami orthodoxe nous a fait parvenir ce document qu'il en soit remercié.
Petit-fils de Clovis et de Sainte Clotilde, fils du Roi Clotaire I des Francs de Bourgogne, Chrétien sincèrement attaché à la Foi orthodoxe, il vécut une époque de dérèglements et de férocités telles que sa propre protégée, la reine Frédégonde, fit assassiner sa soeur, son beau-frère, son mari et jusqu'au Saint Evêque Prétextat tandis que Clotaire II faisait périr la reine d'Austrasie Brunehaut en l'attachant à un cheval au galop. Lui-même, tout en étant considéré comme un des meilleurs Rois mérovingiens, vivait dans de grands désordres et avait sur la conscience quelques sérieux méfaits. Enfin frappé de remord, son coeur s'ouvrit au repentir et à partir de ce jour il pleura ses péchés pendant le reste de sa vie, rachetant ces crimes par une réelle Ascèse accompagnée de si grandes libéralités envers les pauvres qu'ils le surnommèrent "le Bon Roi Gontran" et que la tradition lui attribua bientôt la découverte de fabuleux trésors.
Son royaume couvrait les régions françaises actuelles de
Bourgogne, Franche-Comté, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur avec en
plus l'Orléanais, la Suisse actuelle (sans le Tessin) et le Val-d'Aoste.
Considéré comme l'Illuminateur des Alpes où il fonda le diocèse de
Saint-Jean-de-Maurienne, il institua la prière perpétuelle en Bourgogne comme
au Monastère de Saint-Maurice d'Agaune en Valais qui la pratiquait sur le modèle
du Monastère des Acémètes de Constantinople.
A la fin de sa vie, il se fit Moine au Monastère Saint-Marcel où il s'endormit non loin de Chalon-sur-Saône qui était sa capitale. Nous savons par le témoignage de Saint Grégoire de Tours que Dieu lui avait accordé dès son vivant la Grâce de délivrer des possédés. Le peuple unanime glorifia sa Sainteté.
ou
Né en 525, Saint Gontran était fils du Roi Clotaire I des
Francs, petit-fils de Clovis et de Sainte Clotilde; il eut pour frères
Charibert, Sigebert, Chilpérie et partagea avec eux les États de son père.
Il eut en partage le royaume d'Orléans avec la Bourgogne,
établit sa résidence à Chalon-sur-Saône. Peu fortuné comme époux et comme père,
il s'unit à Vénérande dont le fils Gondebaud s'endormit jeune et empoisonné; il
épousa ensuite Marestrude dont le fils partit en bas âge et qui suivit bientôt
son enfant dans la tombe. Enfin, il contracta mariage avec Austrechilde dont il
eut deux fils, Clotaire et Clodomir; le premier vécut dix ans et le second quatre
seulement.
C'est ainsi qu'après trois mariages successifs, le Saint Roi
Gontran se trouva sans enfants et sans héritiers. Le Rappel à Dieu de Charibert
son frère en 567 lui donna une part dans le royaume de ce dernier. Comme on
peut en juger par ses mariages successifs avec des servantes, les moeurs de
Saint Gontran ne valaient pas mieux que celles de ses frères. Cependant il
conserva la pureté de sa Foi et ne se laissa pas atteindre par l'hérésie; il
demeura en dehors des luttes qui ensanglantèrent les royaumes de ses frères.
On le vit recourir aux Conciles car il comptait sur les
Evêques pour inspirer à ses peuples un plus grand respect; ainsi dans un
différend qu'il eut avec son frère Sigebert, il demanda à un Concile de se
prononcer (573).
Au Rappel à Dieu de Sigebert, Saint Gontran adopta Childebert
son neveu : "A cause de mes péchés, je suis demeuré sans enfants; je
demande donc que ce neveu devienne mon fils (577)." Supplanté un instant
par Chilpéric dans la tutelle du jeune Childebert, Saint Gontran vit bientôt
celui-ci se rapprocher de sa personne.
Après l'assassinat de Chilpéric, le Roi de Bourgogne répondit
à l'appel de Frédégonde qui demandait son assistance pour le jeune
Clotaire II. Bienveillant envers tous, il répara les violences commises par
Chilpéric, donna de nombreux biens aux églises, déclara valables les testaments
qui cédaient des terres aux évêchés et aux monastères, distribua aux pauvres
des présents et des largesses.
La révolte de Gondowald, bâtard de Clotaire I, amena un rapprochement
entre Saint Gontran et Childebert; pour la troisième fois, Saint Gontran
adopta son neveu et le déclara son héritier. Dans la révolte des seigneurs
austrasiens, Saint Gontran et Childebert resserrèrent de plus en plus leur
alliance pour réduire plus efficacement les rebelles. Bientôt ceux-ci devinrent
impuissants, tout s'inclina devant la volonté de Brunehaut, mère de Childebert.
Dès lors la paix intérieure régna dans le royaume des Francs.
Les tentatives de Frédégonde demeurèrent infructueuses. Le 28 mars 592,
Saint Gontran succomba et Childebert recueillit son héritage.
On a présenté Saint Grégoire de Tours d'une indulgence
excessive envers ce Prince qu'il nomme à toute occasion "le Bon Roi
Gontran" (Lavisse, Histoire de France, T. 2, 1ère partie, p.
238). Cependant, si le Roi de Bourgogne tomba dans des fautes, même en un âge
avancé et n'en donna peut-être pas toujours des marques extérieures de
pénitence, il faut convenir que le peuple reconnut en lui la marque de la
Sainteté naissante dans l'entre-las des embûches du démon et du combat
spirituel de Saint Gontran qui n'eut de cesse de vouloir se relever. Sa Foi
était vive, sa générosité grande et il témoignait d'une déférence extrême à
l'égard des Evêques. Il reçut de Notre Seigneur le don de Miracles.
Pécheur comme David, il eut la bonté d'effacer ses fautes par
ses jeûnes, ses veilles, ses larges aumônes. Il voulut paraître moins comme le
maître de ses États que comme le pasteur et le père de son peuple; la Piété fut
le fondement principal de sa politique. Il se montra un ardent défenseur de
l'honneur et des immunités de l'Eglise au point d'exposer sa propre vie; il
honorait les Bons Evêques et recourait à leurs conseils. Il fut peut-être le
seul de son temps à tenir compte des Saints Canons pour l'élection des Evêques;
il se montra difficile et délicat dans le choix des sujets comme on le vit dans
la nomination de Sulpice-Sévère au siège de Bourges.
Il appuya de toute son autorité les ordonnances des Prélats et
pour rétablir la discipline, il fit assembler divers Conciles à Lyon,
Chalon-sur-Saône, Mâcon ou Valence. Il eut un profond respect pour le droit
d'asile. Les généraux qu'il avait envoyés en 586 contre les Wisigoths d'Espagne
ayant été entièrement battus cherchèrent un asile dans la basilique de
Saint-Symphorien d'Autun pour éviter la juste colère du Prince. Saint Gontran
vint en cette ville pour la Fête de Saint Symphorien : les généraux furent
autorisés à paraître en sa présence. Après un discours sévère dans lequel il
fit entendre d'effrayantes menaces, il leur fit grâce de la vie et se contenta
d'en destituer quelques-uns.
Saint Gontran se distingua surtout par la magnificence de ses
fondations. Il donna plusieurs riches domaines au Monastère de Saint-Symphorien
d'Autun et à celui de Saint-Bénigne de Dijon. Il établit dans ce dernier la
psalmodie continuelle sur le modèle du Monastère d'Agaune, fonda Saint-Marcel
de Chalon, érigea à Genève la basilique de Saint-Pierre, donna Romenay à
l'église de Mâcon, réunit à Saint-Vincent de cette ville, les Abbayes de
Saint-Clément, de Saint-Étienne et de Saint-Laurent qui existaient dès le
quatrième siècle.
Il donna le Désert des Vosges au Saint Moine Colomban pour y
fonder Luxeuil (585). La province de Maurienne en Savoie eut une part
considérable à ses faveurs durant les premières années de son règne. Il apprit,
par la renommée, les nombreux Miracles opérés devant les Saintes Reliques de
Saint Jean le Précurseur apportées d'Alexandrie par Sainte Thècle. Voulant
donner un témoignage de sa dévotion envers le Précurseur, il fit construire
dans la ville de Maurienne une église pour recevoir les Précieuses Reliques et
quand elle fut achevée, il invita le Saint Archevêque Isyche II de Vienne à en
faire la consécration (565). La Maurienne avait alors été détachée de la
métropole de Turin pour être réunie à Vienne. Quelques années plus tard, Saint
Gontran délivra cette province de l'incursion des Lombards et compléta son
oeuvre en établissant un siège épiscopal dans la ville de Saint Jean.
En 580, divers fléaux s'abattirent sur les États de Saint
Gontran : tempêtes, incendies, inondations, tremblements de terre; enfin ce fut
une dysenterie contagieuse appelée le feu de Saint Antoine. Saint Gontran voulut
que l'on prît un soin très particulier des malades de son royaume. Lui-même
passait les nuits en prières, jeûnait, s'offrait à la Justice de Dieu comme
victime pour ses sujets. Sa dévotion s'accrut encore durant les dernières
années de sa vie.
Le corps de Saint Gontran enseveli dans l'église de
Saint-Marcel de Chalon y demeura longtemps. Vers 1435, Jean Rolin, prieur
papiste de Saint-Marcel lui éleva un magnifique mausolée dans une chapelle de
la même église. Au seizième siècle, les huguenots ruinèrent le tombeau et la
chapelle. On ne put sauver que le Chef conservé plus tard dans un reliquaire
d'argent.
A une époque que l'on ne saurait préciser, la cathédrale
papiste de Saint-Jean de Maurienne avait obtenu un bras de Saint Gontran
qu'elle conserva jusqu'en 1793.
Tropaire
de Saint Gontran, Ton 6
Le Roi de Bourgogne Gontran * a mérité le titre de bon roi: *
par sa bienveillance envers tous, * il a racheté les erreurs de sa jeunesse
dissolue; * par son repentir et ses oeuvres de charité * il a fait oublier ses
crimes passés; * en réconciliant ses frères et en oubliant les offenses de ses
ennemis, *il s'est conduit en Véritable Disciple du Christ; * il a soutenu par
ses généreuses fondations * l'Eglise qui chante en lui désormais *
l'Illuminateur des Alpes, le champion de la Piété * et le défenseur des
orthodoxes enseignements.
***
VÊPRES
Stichères, Ton 6
Comme le dit si justement * la Sagesse de Ton Prophète
Salomon, * Seigneur, c'est par Toi que règnent les Rois * et que les Princes
ordonnent ce qui est droit: * c'est par la Justice, en effet, * que leur trône
est affermi, * et à ceux qui T'aiment vraiment * Tu procures en abondance
toutes sortes de biens.
Un petit-fils de Clovis, Roi des Francs, * le second fils de
Clotaire, avait reçu * en apanage les royaumes de Bourgogne et d'Orléans, * une
partie de la Provence et le Berry; * si de ses ancêtres mérovingiens * il avait
hérité les vices et la cruauté, * de son aïeule Clotilde il recueillit * les
vertus chrétiennes et la pureté de la Foi.
Rendons Grâces au royal fondateur * des florissantes abbayes *
Saint-Symphorien d'Autun et Saint-Bénigne de Dijon, * dans lesquelles Gontran
établit * sur le modèle des Acémètes de Saint Marcel * la psalmodie continue,
la perpétuelle doxologie; * et la Maurienne lui doit la fondation de son
évêché, * d'où cet illuminateur des Alpes diffusa notre foi.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit
Si Gontran fut un pécheur à l'instar du roi David, * à son
exemple il manifesta son repentir; * et les crimes de sa jeunesse furent
effacés * par ses jeûnes, ses veilles, ses oeuvres de charité; *il fut le père
de son peuple, le défenseur de la Piété, il dota de grands biens les églises,
les abbayes, et mérita auprès des humbles le titre de bon roi.
Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen
Notre Souveraine, l'ensemble du genre humain * t'apporte sa
Louange en présent, * te priant comme Reine et Mère de Dieu : * les
Prophètes T'ont sagement annoncée, * les Apôtres et les Martyrs T'ont
confessée, * Rois et Princes se sont prosternés devant Toi; * les Hiérarques
font de Toi l'objet de leur prédication, *Moines et laïcs te révèrent Pieusement,
* riches et pauvres, tout âge, des Vieillards aux enfants, * se réfugient avec
Foi * sous Ta Puissante Protection: * Notre Souveraine, par Ton Intercession, *
de tout mal garde nos âmes et sauve-nous.
Tropaire
de Saint Gontran, Ton 6
Le Roi de Bourgogne Gontran * a mérité le titre de bon roi: *
par sa bienveillance envers tous, * il a racheté les erreurs de sa
jeunesse dissolue; * par son repentir et ses oeuvres de charité * il a fait
oublier ses crimes passés; * en réconciliant ses frères et en oubliant les
offenses de ses ennemis, *il s'est conduit en Véritable Disciple du Christ; *
il a soutenu par ses généreuses fondations * l'Eglise qui chante en lui
désormais * l'Illuminateur des Alpes, le champion de la Piété * et le défenseur
des orthodoxes enseignements.
***
MATINES
Canon des Odes
Le Canon du Saint Roi porte en acrostiche: Pour ce qu'il fit
de bien je loue Gontran. Denis.
Ode 1, Ton 6
Pour Toi Qui jadis à travers la Mer Rouge fis passer * Moïse
et Ton Peuple Fidèle, Ô Christ Notre Dieu, c'est une Hymne de victoire que nous
chantons : Merveille que Tes Œuvres, Seigneur, puisque les flots de la mer ont
recouvert Tes ennemis.
On entend dire souvent * par les Chrétiens les plus observants
* que l'Eglise a eu tort de glorifier * parmi les Saints Monarques un tel roi,
* vu les crimes de sa jeunesse, nullement édifiants.
Un seul péché, dit le Seigneur, * ne saurait être remis : *
c'est le blasphème contre l'Esprit; * et celui qui refuse d'en reconnaître les
oeuvres s'exclut * lui-même du pardon offert à tout homme par Notre Dieu.
Resplendissante de l'éclat de Ta Pureté, Vierge Toute-Digne
d'être chantée, * du Maître tu es devenue le Divin Séjour * et Seule Tu fus en
vérité la Mère de Dieu, * l'ayant porté dans Tes Bras comme enfant nouveau-né.
Ode 2
C'est Moi Qui suis votre Dieu, * rendez-vous compte, *
sachez-le : * sans quitter le sein paternel * j'ai revêtu la chair * en
naissant de la Vierge Marie, selon Mon Pouvoir.
Est-ce que je n'ai pas le droit, * dit le Maître de la vigne
aux premiers ouvriers, * de disposer de ma grâce comme il me plaît * ou faut-il
que vous soyez jaloux * parce qu'envers ceux de la onzième heure j'ai manifesté
ma bonté?
Qu'elle est grande, Sauveur, Ta Bonté * Tu la mets en réserve
pour qui Te craint, * car ce n'est pas des Justes, des observants, * mais des
pécheurs que Tu es venu susciter * le repentir comme principe du Salut.
Unique en deux natures est Celui * Qui est né de la Vierge
immaculée * comme Invisible Dieu * et Qui pour nous volontairement * en tant
qu'homme S'est fait semblable aux mortels.
Ode 3
Il a revêtu notre humaine pauvreté, * le Seigneur, Roi de tous
et Dieu Créateur, * et Lui- même, étant notre Pâque, Il S'est offert * à
ceux qu'Il voulait racheter par Sa mort : * Prenez et mangez, ceci est Mon
Corps, * vous y trouverez l'aliment de votre Foi.
Le pharisien circoncis dès le huitième jour, * de la race
d'Israël et de la tribu de Benjamin, * persécuteur de l'Eglise par zèle pour la
Loi, * celui qui approuvait le meurtre de Stéphane/Etienne lapidé, * ne fut-il
pas appelé, sur le chemin de Damas, * à devenir un vase d'élection, un
instrument de choix pour le Christ?
Fuyant les erreurs de son passé * et adoptant l'attitude du
pénitent * qui a beaucoup à se faire pardonner, * Gontran manifesta
d'autant plus d'Amour et de bonté, * de Piété, de générosité * à l'égard
des églises et des indigents.
Ineffables en vérité, *impossibles à cerner, *tels sont, Ô
Mère de Dieu * et Toujours-Vierge Marie, * pour ceux de la terre et du ciel *
les Mystères de Ton Enfantement Divin.
Ode 4
Ta connaissance S'est révélée merveilleuse pour moi * qui ai
su le Mystère de Ta Venue parmi nous * et Ta Condescendance a fait croître mon
Amour pour toi, * car Tu n'as pas dédaigné notre pauvreté.
De Simon le Pharisien * évitons la malencontreuse question *
sur la pécheresse oignant les Pieds de Jésus * et dont les nombreuses fautes
furent pardonnées pour avoir montré beaucoup d'Amour.
Excusant toute faute, le Christ * Qui par le coryphée de Ses
Disciples fut renié, * pour effacer en lui le triple reniement, * lui fit dire
par trois fois : Tu sais bien que je T'aime, Seigneur.
Bienheureuse et-tu qui donnas corps * par Oeuvre de l'Esprit à
l'Ange du grand conseil, * qui envoie Ses Disciples comme rayons * sur le monde
pour illuminer les croyants.
Ode 5
Il a mis ses ténèbres devant mes pas, * Seigneur, Ton perfide
ennemi, * mais empêche-moi de subir la même condamnation que lui * en
m'éclairant, Ô Verbe, de la Lumière Qui vient de Toi.
Entre les rois mérovingiens, * Gontran, Roi de Bourgogne, ne
faisait pas exception, * son époque étant restée cruelle et proche de la
barbarie, * mais après sa conversion il trancha sur les autres par sa Sainteté.
Nouveauté dans la descendance de Clovis: * ce petit-fils de
Clotilde se fit aimer de ses sujets, * rétablit la paix entre ses frères,
oublia les offenses de ses ennemis, * mérita l'admiration de tous et
l'appellation de Bon Roi.
Jacob, par les yeux de l'esprit, * vit d'avance en mystère
l'attente des nations: * le Dieu Qui a pris chair de toi * et nous a
délivrés par ta Sainte médiation.
Ode 6
Enfermé dans les entrailles du monstre marin, * Jonas n'y fut
point retenu, car il portait l'Image de Ta Passion; * préfigurant Ton Séjour
dans le tombeau, il en sortit comme d'une chambre nuptiale, en disant aux
soldats : * C'est en vain que la garde veille encore * Celui Qui nous
accorde la Grâce du Salut.
La Foi, tu l'as gardée intacte, sans te laisser * atteindre
par l'hérésie des ariens, * Bienheureux Gontran, et sagement * tu te tins en
dehors * des luttes qui ensanglantèrent les royaumes voisins, *car tu demandais
conseil aux Evêques en Synode réunis par toi.
Offrant la réconciliation à tes frères devenus ennemis et
pardonnant les offenses reçues, * tu montras en Vrai Monarque ta
magnanimité * ainsi que ton sens des chrétiennes vertus; * aussi, Gontran,
nous te disons Bienheureux * comme artisan de paix, ayant imité la Miséricorde
du Seigneur.
Unique parmi toutes les filles d'Adam, * Tu méritas de
concevoir * Celui que le Ciel, malgré Son Immensité, * ne peut Lui-même
contenir; * en Ton Sein Tu L'as porté, Lui donnant corps, * aussi nous vénérons
Ta Divine Maternité.
Ode 7
Enflammés par l'Esprit divin, * les trois Saints Jeunes Gens
ont dédaigné l'ordre impie du tyran * et, jetés dans la fournaise, * couverts
de rosée, unanimes ont chanté : * Dieu de nos Pères, Béni sois-Tu, * Toi Qui
sièges au plus haut des Cieux.
Généreux envers les indigents, * tu distribuas aux pauvres des
largesses et des présents, * toi qui édifiais des églises et des abbayes, * les
dotant richement de terres et de biens, * des malades tu prenais soin
pareillement * lorsque survenait * quelque grave épidémie.
Œuvrant de façon matérielle contre la maladie * en faisant
distribuer remèdes et potions, * tu n'oubliais pas l'aspect spirituel * du
combat contre l'esprit du mal, * passant tes nuits en prière et tes jours à
jeûner, * t'offrant toi-même à la Justice de Dieu * en victime pour tes sujets.
Nous voulons redire pour toi, * Vierge Sainte et bénie, *
l'Angélique Salutation : * réjouis-Toi en Qui fit Sa Demeure l'Infini; * car,
mettant fin à la malédiction, * Tu introduisis la bénédiction * et Toi Seule
nous ouvris la porte du Paradis.
Ode 8
Ton Règne, Seigneur, demeure dans les siècles, * et pour les
siècles c'est Toi Que nous chantons * sans cesse comme Sauveur Tout-Puissant *
et que nous exaltons dans les siècles des siècles.
Recourant aux conseils des prélats, * Saint Monarque, tu
entouras l'Eglise de respect * et, pour lui assurer l'indépendance et la
liberté, * tu ordonnas qu'en ton Royaume la dîme lui fût payée.
Assemblés en Synode par toi, * les Evêques du Royaume de
Neustrie et du Tien * ensemble pour le bien de l'Eglise ont légiféré * afin d'y
ramener la discipline d'antan.
Nous qui par Toi fûmes sauvés * de l'antique malédiction * et
qui portons les fruits de la Divine Bénédiction, * Ô Vierge, nous t'offrons
notre chant d'actions de Grâces.
Ode 9
Divine Mère, la fleur de Ta Virginité, * Tu l'as gardée de la
flétrissure même après l'enfantement, * car Celui Que Tu mis au monde était
Notre Dieu; * et, bien qu'Il ait assumé visiblement notre chair, * le Christ en
Ses Deux Natures S'est révélé, * pour le Salut de ceux qui te magnifient.
Exigeant des Prélats et des clercs * la discipline que
toi-même tu observais * et pratiquant les chrétiennes vertus * qu'à ton peuple
tu enseignais, * Gontran, tu fus aimé, obéi et respecté * par l'ensemble de tes
sujets.
N'ayant pas été fortuné * comme père et comme époux, * malgré
trois mariages et quatre fils * tous morts en bas âge, * Gontran, tu
considéras humblement * que c'était la juste punition de tes antiques
errements.
Incomparable fut cependant, * Saint Monarque, ta spirituelle
postérité, * car si tu t'es endormi sans laisser de fils, * c'est ton
oeuvre elle-même qui t'a succédé * par tes fondations d'églises et
d'abbayes, * et par la mémoire de Sainteté qu'à ton peuple tu as laissée.
Souveraine Amie du Bien, * Beauté des Anges, * Gloire des
Rois, * intercède avec eux pour nous obtenir * miséricorde, rémission de nos
péchés, * et de pouvoir achever en tout bien notre vie, * en accomplissant ce
qui plaît au Seigneur.
***
Synaxaire
Le 28 Mars, mémoire du Pieux et Bon Roi, Saint Gontran de
Bourgogne, qui répara les fautes de sa jeunesse par une exemplaire charité.
Auriez-vous préféré qu'il eût bien commencé et qu'il eût mal
fini? La voie qu'il a suivie est celle du pécheur ayant, puis, embrassé la
Sainte Pénitence au milieu de sa vie. Si bien il réussit qu'on loua sa bonté,
et ce Saint, le vingt-huit, vers le Ciel est monté.
Par ses prières, Ô Christ Notre Dieu, aie pitié de nous et
sauve-nous. Amin.
***