Le père
Teofil Părăian :
« La
prière est le miroir de l’âme ».
Il ne faut jamais avoir peur de ce qui nous vient à l'esprit,
ni de ce que nous avons vu, ni de ce qui monte du plus profond de notre être ;
l'important est de ne pas les vouloir.
Avant de nous faire rencontrer Dieu, avant de nous faire
prendre conscience de notre lien avec Dieu, la prière nous fait rencontrer
nous-mêmes, elle nous révèle à nous-mêmes. Et comment le révèle-t-elle ? Elle
trouble le plus profond de notre âme. Vous savez peut-être que les saints Pères
disent : « La prière est le miroir de l’âme ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
Nous connaissons notre mesure dans le contexte de la prière et de l’acte de
prier. Et sachez que ma mesure était très basse. J’ai rencontré une tempête de
pensées. Et en disant : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de
moi, pécheur », j’ai senti un bouleversement de mes pensées. Je pensais que
tout le monde en avait, mais je ne le disais pas. Je n’ai consulté personne,
car je ne savais pas non plus que je devais le faire, ni comment le faire. Et
les choses se sont déroulées d’elles-mêmes. Et c’était bien que je n’aie jamais
lié le tourbillon de mes pensées à la prière, car j’aurais peut-être renoncé à
la prière. Je n’ai pas renoncé, et c’était bien que je n’aie pas renoncé.
C'était, pour ainsi dire, une connaissance de soi par la
prière. Je me suis rendu compte de mes inclinations négatives et de mes efforts
négatifs, car il faut savoir que les choses négatives que nous accumulons s'ajoutent
à l'héritage négatif avec lequel nous venons au monde, dans le sens où nous
nous remplissons de toutes sortes d'impressions, d'informations, de choses que
nous ne pouvons pas montrer partout et n'importe où, et cela arrive aussi bien
par hasard que par notre propre volonté, bien souvent. Par exemple, si
quelqu'un lit un roman passionnant, il remplit son âme de choses négatives, de
choses qui le hantent ensuite. Saint Jean de l'Échelle dit que la prière peut
être souillée, impure, volée, perdue ou pure. Ceux qui ont résolu l'obscurité
en eux-mêmes atteignent la prière pure. Et saint Jean de l'Échelle ne dit pas
que si ta prière est impure tu ne dois pas prier, mais en priant tu progresses
dans la prière. Tu ne dois jamais avoir peur de ce qui te vient à l'esprit, ni
de ce que tu as vu, ni de ce qui monte du plus profond de ton être ;
l'important est de ne pas les vouloir. Et parce que nous ne sommes pas capables
de nous mettre en ordre par nous-mêmes, nous demandons l’aide de Dieu. Le
salut, dis-je, vient du Sauveur. Et nous demandons l’aide du Sauveur : «
Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »
Vous pouvez lire tous les livres du monde sur la prière, mais
ce n’est rien comparé au fait de s’y engager réellement. Dieu ne se trouve pas
dans les techniques, ni dans le fait de se prosterner, de s’agenouiller ou de
se lever, ni dans le fait de poser le doigt sur son cœur et de regarder vers le
bas. Ce sont simplement des choses qu’une personne utilise pour simplement
mieux se concentrer. Et en réalité, ces choses n’ont aucune valeur pour notre
vie intérieure, pour notre vie spirituelle intérieure. Ce qui est important,
c’est de prêter attention à nos pensées, de sentir que nous sommes connectés au
Christ le Seigneur, de savoir que le salut vient par le Sauveur, et non de
nous, de contourner les mauvaises pensées en restant ancré dans la prière, en
apprenant à prier.
Ce qui est important, c’est de sentir la présence de Dieu en
soi, de sentir que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent, de sentir que
la Lumière du Sauveur est venue à vous, non pas au sens d’une lumière physique,
mais d’une illumination, d’une conscience illuminée, d’une clarté d’âme, et
c’est tout en fin de compte. C’est cela l’hésychie…
Source :
https://www.crestinortodox.ro/sfaturi-duhovnicesti/despre-rugaciune-pr-teofil-paraian-68425.html