Évangile du
jour de Pâques: Jean 1, 1-17.
Se
purifier pour le Seigneur –
Le Christ est ressuscité ! Il l’est vraiment ! Par
sa mort Il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux Il a donné
la Vie ! Nous voici enfin parvenus au terme de notre voyage de quarante
jours dans le désert, dans la joie de connaître l’amour de Dieu pour nous et
pour son monde entier. Pendant quarante jours d’abstinence du corps et de
l’esprit, nous avons reçu du Seigneur le déliement de nos passions et de nos
habitudes mortifères. Nous nous sommes purifiés pour lui, pour jouir de sa
présence, pour goûter l’amour ineffable dont Il nous aime plus que sa propre
vie ; pour savourer le pain substantiel de sa parole, pour communier à
lui-même, à sa Personne divine, à son humanité déifiée. Nous avons jeûné pour
le connaître !
L’identité
du Christ
Et aujourd’hui, en ce matin de sa Résurrection, Il nous révèle
Qui Il est ! Le prologue du saint Évangile selon Jean le Théologien nous
dit Qui est celui qui nous aime et que nous apprenons à aimer : ni un
prophète, ni un grand saint, ni un philosophe, ni un thaumaturge, ni un super
star, ni un héros mythologique, ni un fondateur de secte ou de religion, ni un
chef politique ou religieux – le Verbe qui est Dieu ! La Parole
créatrice du Père ! La Lumière née de la Lumière : gloire à toi,
Seigneur Jésus, Fils de Dieu et Fils de l’Homme, Parole, Pensée, Sagesse,
Raison en Personne, jailli du Père en Personne par la puissance atemporelle de
l’Esprit en Personne de ce même Père !
L’annonce
de la Résurrection
L’évangile de la Résurrection est lu aux matines pascales,
nous l’avons écouté au sein de la nuit, Lumière manifestée dans la ténèbre de
l’inconnaissance supra céleste et dans les ténèbres de l’ignorance et la
confusion de ce monde. Nous l’avons entendue, cette annonce pascale ; nous
avons allumé nos cierges à la lumière jaillie du tombeau et nous l’avons
propagée autour de nous et rapportée dans nos maisons. Mais, en cette heure
première du jour premier et huitième, nous recevons l’annonce que cette lumière
est vraiment Quelqu’un ; nous savons que l’insoutenable absence du tombeau
est l’envers de la saisissante présence qui apparaît aux femmes et aux hommes
apostoliques.
La
Personne divine du Verbe
La Résurrection est la grande théophanie de la Personne
divine ; le resplendissement du Quelqu’un divin. Le Verbe, qui a parlé à
Moïse dans le désert et qui aujourd’hui repousse les portes de la mort et de
l’ignorance, est Quelqu’un, une personne divine humainement accessible et
tangible. Et ce prologue génialement inspiré, non seulement nous dit Qui est le
Seigneur Jésus, mais nous annonce la possibilité pour nous d’être agrégés à sa
filiation divine, de devenir par le saint Esprit, nous aussi des fils et des
filles du même Père.
L’engendrement
divin des fils
L’annonce de la Résurrection du Fils de Dieu comporte la
promesse de l’Esprit qui engendre des enfants charismatiques au Père céleste.
Pâque ouvre à la Pentecôte. Le Verbe du Père annonce l’Esprit du Père. Il
annonce un peuple dilaté par les énergies divines que communique le Paraclet.
C’est pour l’humanité tout entière une vocation impressionnante et la réponse
divine aux questions de notre temps et des temps qui viennent. Le Ressuscité
promet au monde les saints dont il a tant besoin : gloire à ta sainte
Résurrection, Seigneur Jésus, gloire à toi !
(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de
l’Orthodoxie », 5.05.24)