Saint
Sophrony l'Athonite sur l'Eglise
Saint Sophrony
: "Il n'y a qu'une seule et véritable Église,
fondée par le Christ, qui maintient intact
l'enseignement du Christ
et possède la plénitude
de la connaissance, de la grâce
et de l'infaillibilité."
***
Saint Sophrony l'Athonite (+1993)
Sa vie,
[Fête le 11 juillet]
Né à Moscou le 22 septembre 1896 dans une famille russe
orthodoxe, l'archimandrite Sophrony fréquenta l'école des beaux-arts de Moscou.
Après la révolution d'octobre, il s'installe à Paris où il connaît le succès en
tant que peintre. Il s'éloigne de la foi de son enfance en s'engageant pour un
temps dans les religions orientales, mais il se repent de cette incursion et
revient à l'Orthodoxie. Après une brève période d'études théologiques à Paris à
l'Institut Saint-Serge, il part en 1925 pour devenir moine au Mont Athos en
Grèce. Ordonné diacre par saint Nicolas (Velimirovitch) en 1930, c'est à cette
époque qu'il rencontre le staretz Silouane, qui devient son père spirituel.
C'est sous la direction de saint Silouane que le père Sophrony connut
l'illumination divine, la connaissance de Dieu. Il passa quinze ans dans un
monastère et, à la mort du staretz Silouane en 1938, il quitta le monastère et
passa sept ans en tant qu'ermite "dans le désert" de l'Athos. En
1941, il fut ordonné prêtre et, peu après, il fut élu confesseur spirituel de
quelques communautés monastiques du Mont Athos. De retour en France en 1947, il
édite et publie les écrits de saint Silouane. Incapable de retourner sur la
Sainte Montagne en raison d'une grave maladie, il s'installa en Angleterre en
1959 et fonda le monastère de Saint-Jean-Baptiste à Tolleshunt Knights, où il
vécut jusqu'à sa dormition le 11 juillet 1993.
Il n'y a
qu'une seule et véritable Église,
fondée
par le Christ, qui maintient intact
l'enseignement
du Christ
et
possède la plénitude
de la
connaissance, de la grâce
et de
l'infaillibilité.
À l'heure actuelle, une partie importante du monde chrétien
tend à accepter l'une des hérésies les plus dangereuses [l'œcuménisme]. Elle
consiste à dire que de nos jours, il n'y a pas une seule Église qui ait gardé
pleinement le véritable enseignement du Christ, ou qui possède une connaissance
complète du mystère de la vie chrétienne sainte et pleine de grâce sur le plan
éthique et ascétique. On suppose que beaucoup d'Eglises qui sont nominalement
chrétiennes ont la même grâce, et c'est pourquoi nous devrions procéder à
l'union des Eglises sur la base d'un programme commun. L'une des questions les
plus fréquentes est celle de savoir qui sera sauvé et qui ne le sera pas. Ces
personnes pensent généralement que ce ne sont pas seulement les orthodoxes qui
seront sauvés (selon l'enseignement orthodoxe), ni seulement les catholiques
(selon l'enseignement catholique), mais toutes les personnes vertueuses en
général qui croient au Christ. Ce point de vue est passé des protestants aux
fidèles des autres Églises. Parmi les orthodoxes, nombreux sont ceux qui
partagent cette opinion.
Certains pensent qu'aucune des Églises existantes ne peut
recevoir la plénitude de la connaissance et de la grâce, parce que chacune
d'entre elles, à un degré ou à un autre, s'est écartée de la vérité. Ils
pensent que ce n'est que maintenant, "à la fin des temps", qu'ils
(ces sages) ont pleinement saisi l'esprit de l'enseignement du Christ, et que
le monde chrétien tout entier a été égaré pendant de nombreux siècles jusqu'à
aujourd'hui. Que le temps est venu de réunir toutes les parties séparées en une
seule Église universelle et apostolique, qui aura la plénitude de la vérité
dans tous ses aspects, même si cette union n'englobera que ce qui est commun à
toutes les Églises. Pire encore, certains d'entre eux méditent dans leur cœur
une certaine conception élevée, supra-ecclésiale, mystique, de la religion
chrétienne, qui... Je n'en dirai pas plus.
J'ai fait cette digression pour une seule raison : vous dire
que je souhaite vivement (et je prie Dieu pour cela) que vous ne soyez pas
trompés par tout cela, mais que vous soyez fermement convaincus dans votre cœur
et votre esprit qu'il existe sur cette terre une seule et véritable Église
fondée par le Christ ; que cette Église maintient intact l'enseignement du
Christ, qu'elle possède dans sa totalité (et non dans ses membres individuels)
la plénitude de la connaissance, de la grâce et de l'infaillibilité. [Je veux
que vous soyez convaincus] que ce qui, pour plusieurs personnes, semble être
incomplet dans son enseignement n'est rien d'autre que la possibilité d'une
élaboration savante de ses richesses inépuisables et infinies - ce qui,
cependant, ne contredit en rien ce que j'ai dit plus haut sur le fait qu'elle
possède la plénitude de la connaissance.
La forme définitive d'expression de l'enseignement de l'Église
lors des Conciles œcuméniques ne peut être soumise à aucun changement. Tout
travail académique futur doit obligatoirement se conformer à ce qui a été donné
dans la révélation divine et dans l'enseignement des Conciles œcuméniques de
l'Église. Il en va de même en ce qui concerne la grâce : seule la seule et
unique Église peut avoir la plénitude de la grâce.
Quelques
erreurs
du
catholicisme [romain]
selon
saint Sophrony
" Mais dans le catholicisme romain (par rapport à
l'Orthodoxie), il y a beaucoup d'erreurs fondamentales, tant du point de vue
dogmatique que du point de vue de la vie ecclésiale (spirituelle). Le point de
vue [catholique romain] sur la repentance et la pratique de la confession n'est
pas en accord avec l'esprit du Christ (tel que je le comprends), et cela est
lié à une vision incorrecte de l'œuvre de la rédemption de l'homme. Il y a une
certaine approche "mondaine", "juridique", pour résoudre
ces questions. Les anomalies et même les délires franchement grossiers dans la
vie morale et ascétique sont acceptés comme des grâces données, et pris comme
critères de sainteté (par exemple le phénomène des stigmates.) Et en même
temps, les pratiques spirituelles des ascètes orthodoxes sont piétinées,
ridiculisées et répudiées. Plusieurs des saints Pères les plus avancés dans
cette activité noétique de la prière intérieure sont traités comme des
hérétiques particulièrement invétérés (par exemple, saint Grégoire Palamas).
"
Version française Claude
Lopez-Ginisty
Extrait de
The Orthodox Witness
Concerning Catholicism
« The Orthodox
Patristic Witness Concerning Catholicism
Testimony from the Lives
and Writings of the Saints
and Elders,
Decisions of the
Ecumenical Councils
And Other Authoritative
Sources
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