Ces
quatre cavaliers de l’Apocalypse qui détruisent le couple
John Gottman, thérapeute américain spécialisé dans les
relations de couple, a nommé « les quatre cavaliers de l’Apocalypse » ces quatre
attitudes qui détruisent, à petit feu, un couple. Pistes pour les identifier et
les écarter.
Mystérieux personnages célestes annonçant la fin du monde
selon les visions du prophète Zacharie, ces cavaliers sont mentionnés dans
le chapitre
6 du
Livre de l’Apocalypse. Montés sur quatre chevaux, – blanc, rouge, noir et
verdâtre -, ils sont porteurs des plus grands fléaux : l’esprit de
conquête, la guerre, la famine et la mort. En d’autres termes, des cavaliers
annonciateurs de malheurs. Certains ont identifié de tels cavaliers dans les
relations de couple : la critique, le mépris, la contre-attaque et la
fuite. Selon eux, les reconnaître et les bannir favorisent grandement le
bonheur conjugal. « Les couples malheureux parlent davantage des défauts
de l’autre, de ce qui ne va pas, plutôt que de parler de ce qui va ». Au
contraire, « les couples heureux se disent 5 à 10 fois plus de compliments
que de reproches, et mettent à la porte les quatre cavaliers de
l’Apocalypse ». Quels sont-ils exactement et comment les contourner ?
1/LA CRITIQUE
La critique est particulièrement néfaste à la relation de
couple dans la mesure où elle crée une tension immédiate entre les deux
conjoints. Contrairement au reproche qui dénigre un comportement, la critique
vise directement la personne. Elle est reconnaissable par le « tu qui
tue » : « Tu ne penses jamais aux autres », « Tu es
égoïste »… La critique est dangereuse car elle entraîne quasiment
systématiquement un autre cavalier apocalyptique : la contre-attaque.
L’alternative à la critique : passer au « je »,
exprimer ses émotions, ses besoins, formuler des demandes positives (exprimer
ce que l’on veut plutôt que ce que l’on ne veut pas). Une manière de faire
passer le message sans critiquer l’autre. L’objectif étant d’arriver à des
consensus, à des « ententes à double gagnant ».
2/LE MÉPRIS
Le mépris comprend toutes les formes de dénigrement,
aussi bien verbal (ironie, sarcasme, moquerie, insulte) que non verbal (soupir,
yeux levés au ciel, ricanement, moue dédaigneuse, regard assassin) :
« Tu ne fais jamais rien comme il faut », « Tu en es
incapable »… L’objectif du mépris est de faire en sorte que l’autre se
sente inutile, sans valeur, voire coupable. Celui qui l’utilise se place en
position de supériorité morale. Le mépris est bien souvent alimenté par
des ruminations antérieures, des pensées négatives à propos de l’autre.
Véritable poison, le mépris, est le cavalier le plus vecteur de divorces.
L’alternative au mépris : adopter et cultiver dans le
couple des attitudes positives telles que la gratitude, pour les petits et
grands services, les compliments, les marques de tendresse, l’empathie, la
compassion. Autant de réflexes qui évitent de se placer dans une position de
supériorité par rapport à l’autre mais au contraire qui génèrent de la
reconnaissance, de la tendresse, de la bienveillance.
3/LA CONTRE-ATTAQUE
Mécanisme de défense légitime face à la critique, la
contre-attaque ne résout rien et au contraire entraîne une surenchère de
violence. Elle envenime la situation en s’efforçant de renvoyer les torts dans
la figure de son conjoint : « C’est toi qui exagères »,
« Tu compliques toujours tout »…
L’alternative à la contre-attaque : reconnaître sa part
de responsabilité. L’exercice est difficile, il s’agit de ne pas répondre à la
critique par une autre critique mais de considérer sa juste part de
responsabilité dans le conflit et dans les émotions de l’autre.
4/LA FUITE
Majoritairement masculine, la fuite est une stratégie
d’évitement. Celui qui la pratique cherche à s’éloigner de la source de stress
que représente une confrontation. Il se met en retrait pour couper court à
toute forme de communication. Par conséquent, cela crée chez l’autre un
sentiment d’exaspération, de frustration ou d’abandon : « il ne
m’écoute pas ».
L’alternative à la fuite : décider ensemble d’une vraie
pause dans la conversation. Au lieu de fuir, le couple s’octroie une pause,
approuvée de part et d’autre, avant de reprendre la conversation plus tard,
plus posément.