De la foi Orthodoxe
L’ancienne
Église indivise
« Nous sommes
Orthodoxes. C’est-à-dire que nous professons la foi
chrétienne telle qu’elle est exprimée dans les écrits des Apôtres et des saints Pères, dans
les symboles de foi et les canons des Conciles
œcuméniques, dans toute la tradition ascétique et liturgique de l’ancienne
Église indivise.
Tradition
et liberté
A égale distance de l’autoritarisme et de l’individualisme,
l’Église orthodoxe est à la fois une Église de tradition et de liberté. Elle
est surtout une Église d’amour. Ce n’est ni sur un pouvoir extérieur, ni sur
des efforts isolés, mais seulement sur la grâce divine et la charité
fraternelle, qu’elle compte pour maintenir unis et vivifier les membres du
Corps mystique du Christ. Notre effort religieux n’est pas dirigé contre
d’autres Églises chrétiennes. Nous ne faisons pas non plus de prosélytisme.
Nous respectons et nous aimons tous nos frères en Christ. Loin de songer à une
lutte ou à une concurrence, nous appelons de nos vœux une collaboration,
partout où elle sera possible. Nous déplorons que l’unité de la chrétienté ait
été brisée et nous prions Dieu de hâter son rétablissement.
La vraie
foi
Nous choisissons l’Orthodoxie afin d’être chrétiens en
plénitude. Reçue des Apôtres et des Pères,
confirmée par les sept conciles
œcuméniques, cette foi repose, non sur des opinions ou des doctrines humaines,
mais sur la révélation faite au monde par le Christ: un seul et unique Dieu
glorifié dans le Père, le Fils et l’Esprit ; un
seul Engendré, le Fils, Personne divine de
la nature divine et de la nature humaine. La prière chrétienne est faite en
connaissance de cause! Toutes nos prières expriment la vraie foi, c’est
pourquoi on n’en utilise pas d’autre.
L’Eglise
Membres du Corps du Christ, l’Israël de Dieu sans rupture, du
premier au second Adam, nous témoignons de la Foi avec tous nos pères et nos
anciens – d’Abraham aux Apôtres et aux disciples du Fils de Dieu. L’unité de
foi et de vie est exprimée et expérimentée dans la participation à l’assemblée
des croyants, la vie liturgique, surtout la
liturgie eucharistique: on est chrétien si on communie au
corps et au sang vivifiants du Christ -
communion dans la foi
orthodoxe. Si nous prions dans la solitude, c’est l’Eglise
qui prie par nous, et nous prononçons la prière de l’Eglise (hymnes bibliques,
psaumes, prières des saints Pères). Si nous agissons, si nous parlons ou si
nous pensons, le Christ Tête de l’Eglise nous inspire par son Esprit. La
Tradition inclut tout le patrimoine du judaïsme et le fait fructifier par la
grâce plénière de Pentecôte. Le chrétien est un Juif spirituel, il se nourrit
et s’abreuve à l’unique Parole.
L’amour
de Dieu et du prochain
Nous sommes chrétiens quand nous appliquons les commandements
donnés par le Christ aux Anciens (Moïse) avant sa venue dans la chair, et
prolongés par lui dès son Incarnation, sa Résurrection et la Descente de
l’Esprit du Père. Ces préceptes sont un : « aimer, de tout son cœur, de toute
sa force et de toute son intelligence, le Seigneur et le prochain ». L’ascèse (jeûne,
veille, prosternations, garde des pensées, confession fréquente de ses fautes
et prière) sert uniquement à acquérir cet amour. Celui-ci naît d’une extrême attention
à la personne d’autrui – divine ou humaine – et d’une préférence d’elle à
soi-même. Le chrétien sacrifie sa vie par amour pour Dieu et pour le Frère. Il
acquiert ainsi, en ce monde, la connaissance parfaite de la vérité, et, en
l’autre, la vie éternelle. Il connaît Dieu, non seulement en l’imitant, mais en
assimilant sa pensée et son comportement, en s’unissant à lui au maximum –
c’est la divinisation. Dans la société civile, rigoureusement distincte de
l’Eglise mais portée maternellement par elle, le chrétien irradie l’amour et la
sagesse du Christ autour de soi -responsabilité chrétienne dans le monde.
Qu’est-ce
que la foi ?
Croire en
quelqu’un
La foi, distincte de la crédulité et même de la croyance, est
la confiance absolue en quelqu’un. Elle naît de l’amour pour une personne, de
l’admiration, de l’émerveillement devant sa sagesse (le prophète Abraham), de
l’évidence que cette personne est
véridique et digne de confiance (saint Paul). La défiance, la méfiance et le
doute (inspirés à Adam au Paradis par le Malin) sont contraires à l’amour.
La foi et
la vérité
L’amour que l’on a pour une personne fait qu’on tend à aimer
partager ce qu’elle dit et fait. La foi adhère à la vérité de celui ou celle en
qui elle croit. Le disciple du Christ croit ainsi sur parole le Maître et ses
autres disciples, notamment les témoins de sa Résurrection. La foi est ainsi « dogmatique » : elle
s’approprie ce que le Seigneur a révélé de lui-même, de l’être humain et du
monde (« Credo » ou
Symbole de la Foi). C’est par la foi que la personne connaît Dieu : plus elle
met sa confiance en lui, plus le Seigneur se révèle à elle par le saint Esprit ; plus
Il lui fait connaître le Père. Celui
qui met sa confiance en Dieu verra sa Face (1 Corinthiens 13, 12).
La foi et
l’action
L’amour pour le Christ Dieu et pour sa sagesse inspire au
disciple d’agir en cohérence avec l’enseignement du Maître pour accomplir ses
préceptes. Il tend à mettre en pratique ce que dit celui qu’il admire et dont
il s’émerveille. La foi engendre ainsi des pensées, des paroles et des actes
fidèles à la personne en qui l’on met sa confiance. Le disciple applique la loi
divine par amour.
Le don de
la foi
La foi vient de la grâce du saint Esprit. Elle naît dans le
cœur humain de façon miraculeuse, même si elle est préparée par l’étude de la
sainte Écriture (Actes 8, 26-38). Elle peut croître sans fin par l’action de
cette grâce divine. Celui qui ne croit pas, mais qui souhaite croire, demande
au Seigneur la grâce de mettre sa confiance en lui ; et celui qui a déjà un peu
de foi prie pour que ce don se développe encore plus ! Mais le don
charismatique de croire en Dieu, notamment en Jésus-Christ le Fils de Dieu,
sera accru par la résolution du disciple de faire les œuvres que fait le
Maître, c’est-à-dire de donner sa vie pour son prochain.
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Qu’est-ce
que l’Eglise orthodoxe ?
« Orthodoxe », ce
qui est authentique
On appelle « orthodoxe » ce que l’on considère authentique. La
vraie foi chrétienne, comme la vraie foi juive ou musulmane, est la foi
authentique, donc orthodoxe.
Les chrétiens « orthodoxes » prétendent avoir reçu et
transmettre à leur tour la foi chrétienne telle qu’elle fut universellement
exprimée (« confessée ») au
premier millénaire du christianisme.
C’est
d’abord la Foi qui peut être dite orthodoxe
La foi authentique est exprimée dans les textes ou «
confession de foi » (le Credo), dans
le culte (offices communautaires ou liturgiques), dans
la conviction intime du croyant, et, particulièrement, dans la vie et le
comportement du chrétien ( orthopraxie).
Etre
cohérent avec ce que Dieu a révélé de lui-même
Tout chrétien peut prétendre à l’orthodoxie ou authenticité de
sa foi. La question est de savoir si ce que nous croyons de Dieu est conforme à
ce qu’Il a révélé de lui-même, dans la Tradition et dans les Ecritures saintes.
Entre chrétiens, la discussion porte sur cela, à la recherche sincère de l’unité
de foi, d’un vrai accord sur ce que le Christ a voulu et sur ce qu’Il veut pour
son monde. Honnêtement, le chrétien cherche à penser, à parler et à vivre de la
façon par laquelle il sera le plus proche de son Maître, le Christ.
Juste
glorification et humilité
C’est pour cela que le mot « orthodoxie » a le sens
intéressant de « juste glorification » : est-ce que j’apporte à Dieu une
louange (par mes idées, mes paroles et mes actes) qui est la louange qui lui
convient ? ma vie, ma prière, notre commune célébration, sont-elles une « juste
glorification » du Seigneur ? Les Orthodoxes doivent se poser humblement cette
question le plus souvent possible !
L’Eglise orthodoxe,
communion des Eglises de tradition patristique
On appelle « Eglise orthodoxe » la communion (union intime)
des Eglises chrétiennes qui tendent à transmettre le même patrimoine hérité des
Apôtres et des Pères de
l’Eglise
Définitions
de l’Eglise orthodoxe
On appelle « Eglise
orthodoxe » la
communion (= unité spirituelle rigoureuse de foi et de vie)
des Eglises locales d’Alexandrie, Antioche, Jérusalem, Constantinople, Chypre,
Grèce, Crète, Géorgie, Russie, Finlande, Roumanie, Serbie, Bulgarie, Albanie,
Pologne, ainsi que des communautés d’Amérique du Nord, du Canada, d’Australie,
d’Afrique noire, d’Europe occidentale (notamment France, Grande-Bretagne,
Pays-Bas, Belgique, etc) qui suivent la tradition des Sept conciles
œcuméniques. « Orthodoxie » veut dire en grec « juste glorification ».
Les Sept conciles œcuméniques sont des réunions d’évêques de
tout l’Empire romain de l’époque (du 1er au 8ème siècle) : on les appelle «
œcuméniques » parce qu’ils ont exprimé l’universalité de la foi et de la
pratique chrétienne ancienne.
L’Eglise orthodoxe est donc une communion d’Eglises unies
entre elles par la foi, la façon de prier et la façon de vivre. L’unité de tous
les évêques de tous les pays mentionnés plus haut exprime l’unité de l’Eglise.
Parmi tous ces évêques, l’évêque de Constantinople (Istanbul en Turquie) a un
rôle d’arbitre ; mais il n’a pas d’autorité sur les autres évêques.
On appelle « patriarches » ou « archevêques » les évêques des
villes les plus importantes et qui jouent au plan local un rôle de coordination
et d’arbitrage parmi les autres évêques, exemple : le patriarche de
Constantinople, l’archevêque d’Athènes, le patriarche de Bucarest (Roumanie),
de Moscou (Russie) etc.
Les Eglises orthodoxes se trouvent implantées dans des pays du
Moyen-Orient, d’Asie Mineure ou des Balkans. Mais, comme on l’a vu plus haut,
elles se trouvent également dans des pays occidentaux comme l’Amérique ou
l’Europe occidentale, à la suite de mouvements importants d’émigration. Il y a
également beaucoup d’Occidentaux de naissance qui appartiennent à l’Eglise
orthodoxe.
Les chrétiens orthodoxes pensent que la tradition qu’ils
suivent aujourd’hui correspond également à la tradition qui était suivie dans
les pays occidentaux jusqu’au 10° siècle environ. Ils pensent que, à partir de
Charlemagne, le christianisme occidental a évolué de façon différente.
Les Orthodoxes vénèrent des saints occidentaux de l’époque
ancienne, par exemple sainte Geneviève de Paris, saint Martin de Tours ou saint
Hilaire de Poitiers. Les chrétiens orthodoxes pensent que la foi et la
tradition orthodoxes sont universelles et qu’elles appartiennent à tous les
chrétiens des autres confessions, même s’ils ne s’en réclament pas. La
tradition orthodoxe est ainsi le patrimoine et le trésor commun de tous les
chrétiens.
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Quelques
caractéristiques de l’Eglise et de la tradition orthodoxes :
La
glorification continuelle de la sainte Trinité
Les prières de l’Eglise orthodoxe insistent continuellement
sur la glorification du Père et du
Fils et du Saint-Esprit. Une des
prières qui revient fréquemment est « Gloire au Père et au Fils et au
Saint-Esprit, et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles : Amen
! »
Elle est dite par exemple à la fin du Notre-Père.
La
glorification du Christ
Les prières de l’Eglise orthodoxe insistent continuellement
sur la glorification du Christ vrai Dieu et vrai Homme. Il est fréquemment
invoqué par la prière :
« Seigneur
Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous ! »
La
glorification de la Résurrection
La période la plus importante de l’année est celle où l’Eglise
à partir de la fête de Pâques glorifie le Christ ressuscité : « Christ est ressuscité
des morts ! Par la mort Il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux
Il a donné la vie ! »
La
vénération de la Mère de Dieu et des saints
L’Eglise orthodoxe donne une place importante à la Vierge
Marie, à qui elle donne son nom traditionnel de « Mère de Dieu » (titre formulé
par l’un des Conciles œcuméniques, celui d’Ephèse, en 431). Elle est
continuellement invoquée, par exemple dans une prière très simple comme « Très
sainte Mère de Dieu, sauve-nous ! »
Les Orthodoxes demandent également la prière des saints, par
exemple de saint Nicolas, qu’ils aiment beaucoup : « Saint Père et Pontife
Nicolas, prie Dieu pour nous ! »
Le signe
de la Croix
En faisant ces prières, on fait fréquemment le signe de la
Croix, en commençant sur le front et en terminant sur la place du cœur.
On fait également le signe de la Croix quand on commence la
lecture de la Parole de Dieu, l’Evangile ou l’Ancien Testament.
Les
saintes icônes
Les icônes (=images saintes) du Christ, de la Mère de Dieu,
des saints, et des principales fêtes, sont considérées par les Orthodoxes comme
indispensables à la prière. Elles signifient de façon visible la présence de
Jésus-Christ, de sa Mère et des saints. Les Orthodoxes vénèrent les icônes en
les embrassant après avoir fait le signe de la Croix : ils pensent embrasser la personne représentée
sur l’icône. Ils embrassent également la Croix et le saint Evangile.
Le chant
Dans les prières de l’Eglise orthodoxe, surtout dans la Divine liturgie
(=messe), on utilise toujours le chant. C’est la voix humaine qui sert : il n’y
a pas d’instruments de musique. Le chant sert à proclamer la parole de Dieu et
les prières, et il permet de les mémoriser.
Les
différents sacrements
L’Eglise orthodoxe célèbre les sacrements suivants : le
baptême (mort au péché et
naissance à la vie nouvelle en Jésus-Christ), l’onction du saint chrême ou
chrismation (=confirmation ; c’est le « sceau du don du Saint-Esprit », comme
dit la prière), l’eucharistie
(consécration du Pain et du Vin en Corps et en Sang de Jésus Christ et
communion à eux), le mariage (consécration de l’amour qui vient de Dieu),
l’ordination (consécration au service de l’Eglise comme évêque, prêtre ou
diacre ; ce sont des hommes – mariés s’ils servent en paroisse – qui sont
ordonnés afin d’exprimer la paternité de Dieu ; les femmes ont par ailleurs
beaucoup de responsabilité dans l’Eglise), l’onction des malades (bénédiction
de ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps avec une huile
spécialement consacrée), sacrement de la pénitence (le pardon de Dieu donné à
celui ou celle qui avoue ses péchés), mais aussi offices pour les défunts (pour
le pardon de leurs péchés et pour leur repos éternel). Il y a toutes sortes de
bénédictions, comme par exemple la bénédiction des maisons.
Le jeûne
et l’abstinence
La tradition orthodoxe attache beaucoup d’importance à la
purification spirituelle par le jeûne : aucune
alimentation carnée pendant les carêmes (40 jours avant Pâques, 40 jours avant
Noël, 15 jours avant la Dormition de la Mère de Dieu le 15 août), car la viande
est liée à la violence et à la mort ; on s’abstient de même de toute nourriture
animale le mercredi (trahison de Juda) et le vendredi (mort du Christ en
Croix). C’est le Christ lui-même qui a enseigné à utiliser le jeûne uni à la
prière pour combattre le péché et gagner la Vie éternelle en accomplissant ses
commandements.
La
miséricorde de Dieu
Les Orthodoxes croient de tout leur cœur que Dieu aime tous
les êtres humains, les croyants et les non croyants, et qu’Il est mort pour
tous sur la Croix. L’être humain est appelé à répondre librement à cet amour du
Seigneur et à devenir ainsi un disciple de Jésus Christ. Après la fin des
temps, il y aura un jugement et tous les êtres humains, croyants ou non, auront
à rendre compte de leur vie devant Dieu. Nous prions pour que tous alors soient
pardonnés et sauvés !
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Site ressource :
« conseil spirituel en ligne » Sagesse orthodoxe.