mercredi 16 juillet 2025

 

De la foi Orthodoxe




L’ancienne Église indivise

« Nous sommes Orthodoxes. C’est-à-dire que nous professons la foi chrétienne telle qu’elle est exprimée dans les écrits des Apôtres et des saints Pères, dans les symboles de foi et les canons des Conciles œcuméniques, dans toute la tradition ascétique et liturgique de l’ancienne Église indivise.


Tradition et liberté

A égale distance de l’autoritarisme et de l’individualisme, l’Église orthodoxe est à la fois une Église de tradition et de liberté. Elle est surtout une Église d’amour. Ce n’est ni sur un pouvoir extérieur, ni sur des efforts isolés, mais seulement sur la grâce divine et la charité fraternelle, qu’elle compte pour maintenir unis et vivifier les membres du Corps mystique du Christ. Notre effort religieux n’est pas dirigé contre d’autres Églises chrétiennes. Nous ne faisons pas non plus de prosélytisme. Nous respectons et nous aimons tous nos frères en Christ. Loin de songer à une lutte ou à une concurrence, nous appelons de nos vœux une collaboration, partout où elle sera possible. Nous déplorons que l’unité de la chrétienté ait été brisée et nous prions Dieu de hâter son rétablissement.

La vraie foi

Nous choisissons l’Orthodoxie afin d’être chrétiens en plénitude. Reçue des Apôtres et des Pères, confirmée par les sept conciles œcuméniques, cette foi repose, non sur des opinions ou des doctrines humaines, mais sur la révélation faite au monde par le Christ: un seul et unique Dieu glorifié dans le Père, le Fils et l’Esprit ; un seul Engendré, le Fils, Personne divine de la nature divine et de la nature humaine. La prière chrétienne est faite en connaissance de cause! Toutes nos prières expriment la vraie foi, c’est pourquoi on n’en utilise pas d’autre.

L’Eglise

Membres du Corps du Christ, l’Israël de Dieu sans rupture, du premier au second Adam, nous témoignons de la Foi avec tous nos pères et nos anciens – d’Abraham aux Apôtres et aux disciples du Fils de Dieu. L’unité de foi et de vie est exprimée et expérimentée dans la participation à l’assemblée des croyants, la vie liturgique, surtout la liturgie eucharistique: on est chrétien si on communie au corps et au sang vivifiants du Christ - communion dans la foi orthodoxe. Si nous prions dans la solitude, c’est l’Eglise qui prie par nous, et nous prononçons la prière de l’Eglise (hymnes bibliques, psaumes, prières des saints Pères). Si nous agissons, si nous parlons ou si nous pensons, le Christ Tête de l’Eglise nous inspire par son Esprit. La Tradition inclut tout le patrimoine du judaïsme et le fait fructifier par la grâce plénière de Pentecôte. Le chrétien est un Juif spirituel, il se nourrit et s’abreuve à l’unique Parole.

L’amour de Dieu et du prochain

Nous sommes chrétiens quand nous appliquons les commandements donnés par le Christ aux Anciens (Moïse) avant sa venue dans la chair, et prolongés par lui dès son Incarnation, sa Résurrection et la Descente de l’Esprit du Père. Ces préceptes sont un : « aimer, de tout son cœur, de toute sa force et de toute son intelligence, le Seigneur et le prochain ». L’ascèse (jeûne, veille, prosternations, garde des pensées, confession fréquente de ses fautes et prière) sert uniquement à acquérir cet amour. Celui-ci naît d’une extrême attention à la personne d’autrui – divine ou humaine – et d’une préférence d’elle à soi-même. Le chrétien sacrifie sa vie par amour pour Dieu et pour le Frère. Il acquiert ainsi, en ce monde, la connaissance parfaite de la vérité, et, en l’autre, la vie éternelle. Il connaît Dieu, non seulement en l’imitant, mais en assimilant sa pensée et son comportement, en s’unissant à lui au maximum – c’est la divinisation. Dans la société civile, rigoureusement distincte de l’Eglise mais portée maternellement par elle, le chrétien irradie l’amour et la sagesse du Christ autour de soi -responsabilité chrétienne dans le monde.

Qu’est-ce que la foi ?

Croire en quelqu’un

La foi, distincte de la crédulité et même de la croyance, est la confiance absolue en quelqu’un. Elle naît de l’amour pour une personne, de l’admiration, de l’émerveillement devant sa sagesse (le prophète Abraham), de l’évidence que cette personne est véridique et digne de confiance (saint Paul). La défiance, la méfiance et le doute (inspirés à Adam au Paradis par le Malin) sont contraires à l’amour.

La foi et la vérité

L’amour que l’on a pour une personne fait qu’on tend à aimer partager ce qu’elle dit et fait. La foi adhère à la vérité de celui ou celle en qui elle croit. Le disciple du Christ croit ainsi sur parole le Maître et ses autres disciples, notamment les témoins de sa Résurrection. La foi est ainsi « dogmatique » : elle s’approprie ce que le Seigneur a révélé de lui-même, de l’être humain et du monde (« Credo » ou Symbole de la Foi). C’est par la foi que la personne connaît Dieu : plus elle met sa confiance en lui, plus le Seigneur se révèle à elle par le saint Esprit ; plus Il lui fait connaître le Père. Celui qui met sa confiance en Dieu verra sa Face (1 Corinthiens 13, 12).

La foi et l’action

L’amour pour le Christ Dieu et pour sa sagesse inspire au disciple d’agir en cohérence avec l’enseignement du Maître pour accomplir ses préceptes. Il tend à mettre en pratique ce que dit celui qu’il admire et dont il s’émerveille. La foi engendre ainsi des pensées, des paroles et des actes fidèles à la personne en qui l’on met sa confiance. Le disciple applique la loi divine par amour.

Le don de la foi

La foi vient de la grâce du saint Esprit. Elle naît dans le cœur humain de façon miraculeuse, même si elle est préparée par l’étude de la sainte Écriture (Actes 8, 26-38). Elle peut croître sans fin par l’action de cette grâce divine. Celui qui ne croit pas, mais qui souhaite croire, demande au Seigneur la grâce de mettre sa confiance en lui ; et celui qui a déjà un peu de foi prie pour que ce don se développe encore plus ! Mais le don charismatique de croire en Dieu, notamment en Jésus-Christ le Fils de Dieu, sera accru par la résolution du disciple de faire les œuvres que fait le Maître, c’est-à-dire de donner sa vie pour son prochain.

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Qu’est-ce que l’Eglise orthodoxe ?

« Orthodoxe », ce qui est authentique

On appelle « orthodoxe » ce que l’on considère authentique. La vraie foi chrétienne, comme la vraie foi juive ou musulmane, est la foi authentique, donc orthodoxe.

Les chrétiens « orthodoxes » prétendent avoir reçu et transmettre à leur tour la foi chrétienne telle qu’elle fut universellement exprimée (« confessée ») au premier millénaire du christianisme.

C’est d’abord la Foi qui peut être dite orthodoxe

La foi authentique est exprimée dans les textes ou « confession de foi » (le Credo), dans le culte (offices communautaires ou liturgiques), dans la conviction intime du croyant, et, particulièrement, dans la vie et le comportement du chrétien ( orthopraxie).

Etre cohérent avec ce que Dieu a révélé de lui-même

Tout chrétien peut prétendre à l’orthodoxie ou authenticité de sa foi. La question est de savoir si ce que nous croyons de Dieu est conforme à ce qu’Il a révélé de lui-même, dans la Tradition et dans les Ecritures saintes. Entre chrétiens, la discussion porte sur cela, à la recherche sincère de l’unité de foi, d’un vrai accord sur ce que le Christ a voulu et sur ce qu’Il veut pour son monde. Honnêtement, le chrétien cherche à penser, à parler et à vivre de la façon par laquelle il sera le plus proche de son Maître, le Christ.

Juste glorification et humilité

C’est pour cela que le mot « orthodoxie » a le sens intéressant de « juste glorification » : est-ce que j’apporte à Dieu une louange (par mes idées, mes paroles et mes actes) qui est la louange qui lui convient ? ma vie, ma prière, notre commune célébration, sont-elles une « juste glorification » du Seigneur ? Les Orthodoxes doivent se poser humblement cette question le plus souvent possible !

L’Eglise orthodoxe, communion des Eglises de tradition patristique

On appelle « Eglise orthodoxe » la communion (union intime) des Eglises chrétiennes qui tendent à transmettre le même patrimoine hérité des Apôtres et des Pères de l’Eglise

Définitions de l’Eglise orthodoxe

On appelle « Eglise orthodoxe » la communion (= unité spirituelle rigoureuse de foi et de vie) des Eglises locales d’Alexandrie, Antioche, Jérusalem, Constantinople, Chypre, Grèce, Crète, Géorgie, Russie, Finlande, Roumanie, Serbie, Bulgarie, Albanie, Pologne, ainsi que des communautés d’Amérique du Nord, du Canada, d’Australie, d’Afrique noire, d’Europe occidentale (notamment France, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique, etc) qui suivent la tradition des Sept conciles œcuméniques. « Orthodoxie » veut dire en grec « juste glorification ».

Les Sept conciles œcuméniques sont des réunions d’évêques de tout l’Empire romain de l’époque (du 1er au 8ème siècle) : on les appelle « œcuméniques » parce qu’ils ont exprimé l’universalité de la foi et de la pratique chrétienne ancienne.

L’Eglise orthodoxe est donc une communion d’Eglises unies entre elles par la foi, la façon de prier et la façon de vivre. L’unité de tous les évêques de tous les pays mentionnés plus haut exprime l’unité de l’Eglise. Parmi tous ces évêques, l’évêque de Constantinople (Istanbul en Turquie) a un rôle d’arbitre ; mais il n’a pas d’autorité sur les autres évêques.

On appelle « patriarches » ou « archevêques » les évêques des villes les plus importantes et qui jouent au plan local un rôle de coordination et d’arbitrage parmi les autres évêques, exemple : le patriarche de Constantinople, l’archevêque d’Athènes, le patriarche de Bucarest (Roumanie), de Moscou (Russie) etc.

Les Eglises orthodoxes se trouvent implantées dans des pays du Moyen-Orient, d’Asie Mineure ou des Balkans. Mais, comme on l’a vu plus haut, elles se trouvent également dans des pays occidentaux comme l’Amérique ou l’Europe occidentale, à la suite de mouvements importants d’émigration. Il y a également beaucoup d’Occidentaux de naissance qui appartiennent à l’Eglise orthodoxe.

Les chrétiens orthodoxes pensent que la tradition qu’ils suivent aujourd’hui correspond également à la tradition qui était suivie dans les pays occidentaux jusqu’au 10° siècle environ. Ils pensent que, à partir de Charlemagne, le christianisme occidental a évolué de façon différente.

Les Orthodoxes vénèrent des saints occidentaux de l’époque ancienne, par exemple sainte Geneviève de Paris, saint Martin de Tours ou saint Hilaire de Poitiers. Les chrétiens orthodoxes pensent que la foi et la tradition orthodoxes sont universelles et qu’elles appartiennent à tous les chrétiens des autres confessions, même s’ils ne s’en réclament pas. La tradition orthodoxe est ainsi le patrimoine et le trésor commun de tous les chrétiens.

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Quelques caractéristiques de l’Eglise et de la tradition orthodoxes :

La glorification continuelle de la sainte Trinité

Les prières de l’Eglise orthodoxe insistent continuellement sur la glorification du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Une des prières qui revient fréquemment est « Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles : Amen ! »

Elle est dite par exemple à la fin du Notre-Père.

La glorification du Christ

Les prières de l’Eglise orthodoxe insistent continuellement sur la glorification du Christ vrai Dieu et vrai Homme. Il est fréquemment invoqué par la prière :

 « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous ! »

La glorification de la Résurrection

La période la plus importante de l’année est celle où l’Eglise à partir de la fête de Pâques glorifie le Christ ressuscité : « Christ est ressuscité des morts ! Par la mort Il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux Il a donné la vie ! »

La vénération de la Mère de Dieu et des saints

L’Eglise orthodoxe donne une place importante à la Vierge Marie, à qui elle donne son nom traditionnel de « Mère de Dieu » (titre formulé par l’un des Conciles œcuméniques, celui d’Ephèse, en 431). Elle est continuellement invoquée, par exemple dans une prière très simple comme « Très sainte Mère de Dieu, sauve-nous ! »

Les Orthodoxes demandent également la prière des saints, par exemple de saint Nicolas, qu’ils aiment beaucoup : « Saint Père et Pontife Nicolas, prie Dieu pour nous ! »

Le signe de la Croix

En faisant ces prières, on fait fréquemment le signe de la Croix, en commençant sur le front et en terminant sur la place du cœur.

On fait également le signe de la Croix quand on commence la lecture de la Parole de Dieu, l’Evangile ou l’Ancien Testament.

Les saintes icônes

Les icônes (=images saintes) du Christ, de la Mère de Dieu, des saints, et des principales fêtes, sont considérées par les Orthodoxes comme indispensables à la prière. Elles signifient de façon visible la présence de Jésus-Christ, de sa Mère et des saints. Les Orthodoxes vénèrent les icônes en les embrassant après avoir fait le signe de la Croix : ils pensent embrasser la personne représentée sur l’icône. Ils embrassent également la Croix et le saint Evangile.

Le chant

Dans les prières de l’Eglise orthodoxe, surtout dans la Divine liturgie (=messe), on utilise toujours le chant. C’est la voix humaine qui sert : il n’y a pas d’instruments de musique. Le chant sert à proclamer la parole de Dieu et les prières, et il permet de les mémoriser.

Les différents sacrements

L’Eglise orthodoxe célèbre les sacrements suivants : le baptême (mort au péché et naissance à la vie nouvelle en Jésus-Christ), l’onction du saint chrême ou chrismation (=confirmation ; c’est le « sceau du don du Saint-Esprit », comme dit la prière), l’eucharistie (consécration du Pain et du Vin en Corps et en Sang de Jésus Christ et communion à eux), le mariage (consécration de l’amour qui vient de Dieu), l’ordination (consécration au service de l’Eglise comme évêque, prêtre ou diacre ; ce sont des hommes – mariés s’ils servent en paroisse – qui sont ordonnés afin d’exprimer la paternité de Dieu ; les femmes ont par ailleurs beaucoup de responsabilité dans l’Eglise), l’onction des malades (bénédiction de ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps avec une huile spécialement consacrée), sacrement de la pénitence (le pardon de Dieu donné à celui ou celle qui avoue ses péchés), mais aussi offices pour les défunts (pour le pardon de leurs péchés et pour leur repos éternel). Il y a toutes sortes de bénédictions, comme par exemple la bénédiction des maisons.

Le jeûne et l’abstinence

La tradition orthodoxe attache beaucoup d’importance à la purification spirituelle par le jeûne : aucune alimentation carnée pendant les carêmes (40 jours avant Pâques, 40 jours avant Noël, 15 jours avant la Dormition de la Mère de Dieu le 15 août), car la viande est liée à la violence et à la mort ; on s’abstient de même de toute nourriture animale le mercredi (trahison de Juda) et le vendredi (mort du Christ en Croix). C’est le Christ lui-même qui a enseigné à utiliser le jeûne uni à la prière pour combattre le péché et gagner la Vie éternelle en accomplissant ses commandements.

La miséricorde de Dieu

Les Orthodoxes croient de tout leur cœur que Dieu aime tous les êtres humains, les croyants et les non croyants, et qu’Il est mort pour tous sur la Croix. L’être humain est appelé à répondre librement à cet amour du Seigneur et à devenir ainsi un disciple de Jésus Christ. Après la fin des temps, il y aura un jugement et tous les êtres humains, croyants ou non, auront à rendre compte de leur vie devant Dieu. Nous prions pour que tous alors soient pardonnés et sauvés !

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Site ressource : « conseil spirituel en ligne » Sagesse orthodoxe.