ECCLESIOLOGIE,
par
Alexandre Kalomiros
Tout le tapage que l’on fait autour de l’Union des
"Eglises", fait apparaître l’ignorance tant des simples fidèles que
des "théologiens" sur la nature de l’Eglise.
Ils conçoivent la CATHOLICITE de l’Eglise comme une cohésion
juridique, comme une interdépendance régie par un certain droit. Pour eux,
l’Eglise est une organisation avec des lois et des règlements, semblable à
celle des états. Comme pour les fonctionnaires des états, les évêques y sont
classés en supérieurs et en inférieurs : Patriarches, Archevêques,
Métropolites, Evêques. Un évêché n'est pas, pour eux, quelque chose d'achevé,
mais la partie d'un plus grand tout, l'Eglise autocéphale ou Patriarcat.
L’Eglise Autocéphale, elle-même, sent la nécessité d’appartenir à une plus
haute autorité. Quand des raisons extérieures, politiques, historiques ou
géographiques, empêchent cela, plane alors sur les Eglises Autocéphales le
sentiment indéfini d’une union insuffisante ou encore le sentiment de la
division.
Une telle conception conduit, directement, au papisme. Si
telle est la CATHOLICITE de l’Eglise, alors l’Eglise Orthodoxe est digne de
pitié, pour n’avoir pu, jusqu’à présent, se soumettre au Pape.
Mais les choses ne sont pas ainsi. L’Eglise
"CATHOLIQUE" que nous confessons, dans le symbole de la foi, n’est
pas appelée CATHOLIQUE parce qu’elle réunit tous les chrétiens de la terre,
mais parce que chaque fidèle trouve en elle toute la Grâce et le Don gratuit de
Dieu. Le sens de la catholicité n’a rien à voir avec celui d’une organisation
universelle, comme les papistes la conçoivent avec tous ceux qui sont
influencés par leur mentalité.
Certes, l’Eglise est destinée à s’étendre sur toute la terre,
indépendamment des pays, des nations, des races et des langues, et ce n’est pas
une erreur que de l’appeler, pour cela, CATHOLIQUE. Comme l’humanité est
devenue un concept abstrait, de même, l’Eglise, elle aussi, risque de le
devenir, quand nous la voyons comme un concept universel abstrait. Pour
comprendre ce qu’est l’humanité, il suffit de bien connaître un seul homme,
parce que la nature de cet homme-là est commune à tous les hommes de la terre.
De même, pour comprendre ce qu’est l’Eglise CATHOLIQUE du
Christ, il suffit de bien connaître une seul Eglise locale. . Et comme pour les
hommes, ce n’est pas la soumission à une autorité qui les unit, mais leur
nature commune ; de même, les Eglise locales ne sont pas unies par le Pape et
la Hiérarchie papiste, mais par leur nature commune. Une Eglise Orthodoxe
locale, même limitée dans l’espace et par le nombre de ses fidèles, est, à elle
seule, CATHOLIQUE, indépendamment de toutes les autres, parce que rien ne lui
manque de la Grâce et du Don gratuit de Dieu. Toutes les Eglises locales du
monde entier, ensemble, ne possèdent rien de plus en Grâce divine que telle
Eglise petite et peu nombreuse.
Elle a ses prêtres et ses évêques, les sacrements, le Corps et
le Sang du Christ dans la Sainte Eucharistie. En elle, toute âme digne peut
goûter à la présence du Saint-Esprit. Elle possède toute la grâce et toute la
vérité. Que lui manque-t-il alors pour être CATHOLIQUE ? Elle est ce troupeau
UN et l’Evêque est son pasteur, image du Christ l’Unique Pasteur. Elle est, sur
la terre, la figure du Seul Troupeau avec son Seul Pasteur, et de la Nouvelle
Jérusalem. En elle, les cœurs purifiés goûtent, dès cette vie, au Royaume de
Dieu, aux arrhes de l’Esprit. En elle, les cœurs purifiés trouvent la paix
"qui surpasse l’intelligence", la paix qui n’a rien à voir avec la
paix des hommes : "Je vous donne Ma Paix".
"Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ… à l’Eglise
de Dieu qui est à Corinthe… " Oui, elle était vraiment "l’Eglise de
Dieu ", bien qu’étant à "Corinthe ", dans un lieu concret,
limité. C’est cela l’Eglise Catholique, quelque chose dans un lieu concret,
dans le temps, dans les personnes. Ce "concret " peut être répété en
tout lieu et en tout temps, sans pour cela cesser d’être, en son essence, le
même.
Ses rapports avec les autres Eglises ne sont pas des rapports
juridiques et administratifs d’interdépendance, mais des rapports d’Amour et de
Grâce. Une Eglise locale est unie à toutes les autres Eglises locales du monde
entier, par le lien de l’identité. Eglise de Dieu l’une, Eglise de Dieu l’autre
et toutes les autres. Les frontières des nations ne les divisent pas, ni les
aspirations politiques des Etats dans lesquels elles vivent ; même le fait de
s’ignorer l’une l’autre ne les sépare pas ; car au même Corps du Christ auquel
les Hellènes communient, communient aussi les noirs de l’Ouganda, les Indiens,
les Alaskiens et les Russes de Sibérie. C’est le même sang du Christ qui coule
dans leurs veines. L’Esprit Saint éclaire leur esprit et les conduits à la
connaissance de la même vérité.
Certes, il existe des rapports d’interdépendance entre les
Eglises locales et des canons les règlent, mais cette interdépendance n’est pas
un rapport de contrainte juridique, mais un lien de respect et d’amour, dans
une pleine liberté, la liberté de la Grâce. Et les Canons ne sont pas les lois
d’un droit, mais des guides sages, fruits d’une expérience séculaire.
L’Eglise n’a pas besoin de liens extérieurs, pour être UNE. Ce
n’est pas un Pape, un Patriarche ou un Archevêque qui unit l’Eglise. L’Eglise
locale est quelque chose d’achevé, elle n’est pas partie d’un grand tout.
D'ailleurs, les rapports entre Eglises sont des rapports
d'Eglises et non des rapports qui concerneraient, exclusivement, leurs Evêques.
UN Evêque sans troupeau ou indépendant de son troupeau est chose inconcevable.
L'Eglise c'est le Corps du Christ et non l'Evêque seul. On l'appelle Patriarche
quand il fait paître un Patriarcat, et Archevêque quand l'Eglise qu'il fait
paître est un Archevêché ; le respect et l'honneur reviennent à l'Eglise locale
et, par extension, à son Evêque. L'Eglise d'Athènes, par exemple, est
aujourd'hui la plus grande et la plus importante Eglise locale d’Hellade ; pour
cette raison, on lui doit un plus grand respect, un plus grand honneur qu'à
n'importe quelle autre Eglise d'Hellade. Dans le règlement des problèmes ordinaires,
son rôle est grand et son opinion de poids. Et c'est en toute justice qu'elle
est appelée Archevêché. En conséquence, l'Evêque de cette Eglise, représentant
une Eglise de cette importance est une personne d'égale importance, et c'est
encore, en toute justice, qu'il est appelé Archevêque. Dans les degrés du
sacerdoce : diacre, prêtre, évêque, il n'est pas de supérieur à celui d'Evêque.
Les titres de Métropolite, d'Archevêque, de Patriarche ou de Pape, n'expriment
pas un ordre de grandeur dans le charisme ecclésiastique, parce qu'il n'y a pas
de grâce plus grande que celle donnée à l'Evêque. Ces titres indiquent,
seulement, une différence dans l'importance des Eglises dont ils font partie.
L'importance d'une Eglise, par rapport aux autres, n'est pas
immuable ; elle dépend de circonstances extérieures. En étudiant l'Histoire de
l'Eglise, on voit des primautés d'importance et de respect passer d'une Eglise
à une autre, dans une succession naturelle. Aux temps apostoliques, l'Eglise de
Jérusalem avait, sans conteste, la primauté de l'autorité et de l'importance.
Cette Eglise avait connu le Christ, elle avait entendu ses paroles, elle
l'avait vu crucifié et ressuscité ; sur elle était descendu, pour la première
fois, le Saint Esprit. Tous ceux qui se trouvaient en communion de foi et de
vie avec elle, étaient assurés de marcher sur la voie du Christ. C'est pourquoi
Paul, quand il fut accusé de ne pas prêcher l'Evangile du Christ, se hâta
d'aller exposer son évangile à l'Eglise de Jérusalem, pour que l'accord de
celle-ci fût une réponse qui réduisît au silence ses ennemis (Gal.2, 1).
Plus tard et peu à peu, cette primauté passa à Rome, qui était
alors la Capitale de l'Empire Romain. Une foule de chrétiens distingués formait
cette Eglise. Deux apôtres coryphées y avaient vécu et enseigné. Des Martyrs,
en foule, avaient teint sa terre de leur sang. Pour ces raisons, son opinion
était respectable et son autorité grande dans le règlement des problèmes
communs, mais c'était l'autorité de l'Eglise et non pas de son Evêque. Quand
elle était interrogée sur des problèmes communs, son Evêque répondait, non pas
en son nom, comme le ferait le Pape aujourd'hui, mais au nom de son Eglise.
Dans son épître aux Corinthiens, Clément de Rome commence ainsi :
"L'Eglise de Dieu qui est à Rome, à l'Eglise de Dieu qui est à
Corinthe..." Il écrit, dans un style conciliant et suppliant, pour
transmettre le témoignage de son Eglise et son opinion sur ce qui s'était passé
à Corinthe. Ignace le Théophore, dans son épître à l'Eglise de Rome, ne
mentionne, nulle part, son évêque ; il s'adresse à l'Eglise qui jouissait de la
primauté dans la hiérarchie des Eglises de son temps.
Quand saint Constantin eut transféré La capitale de l'Empire
Romain à Byzance, Rome commença, peu à peu, à perdre son ancien éclat ; elle
devenait une ville provinciale. Une nouvelle Eglise locale commençait à
s'imposer à la conscience du monde chrétien : l'Eglise de Constantinople. Rome
s'efforça de conserver, jalousement, son éclat du passé, mais comme les choses
n'abondaient pas dans son sens, elle allait développer, peu à peu, son
ecclésiologie papale bien connue, et consolider, théoriquement, ce que les
circonstances lui refusaient. Elle devait arriver à proclamer que le Pape était
infaillible quand il dogmatisait, même si par sa peccabilité, il ne possédait
pas la lumière que donne la sainteté que possédaient les Pères de L'Eglise.
L'Eglise de Constantinople devait jouer le rôle le plus
important, pendant les grandes hérésies et les Conciles Œcuméniques. Et à son tour,
elle devait donner sa part de sang, dans le martyr de milliers de ses enfants à
l'époque de l'iconoclasme. Aux côtés de ces Eglises qui jouissaient, selon les
temps, de la primauté de l'autorité, il y en avait d'autres qui occupaient une
seconde ou une troisième place ; c'était les divers Patriarcats anciens ou
nouveaux et d'autres Eglises ou Métropoles importantes. Il y a certes
hiérarchie, mais hiérarchie d'Eglises et non pas d'Evêques. Saint Irénée ne
conseille pas aux chrétiens de s'adresser à des Evêques importants, pour
solutionner leurs problèmes, mais aux Eglises qui possèdent les racines les
plus anciennes, pour trouver la réponse dans la foi et la vie de ces Eglises
qui ont leurs racines chez les Apôtres (Adv. Haer. 111,4-1).
Il n'y a donc pas de lien d'organisation administrative et
juridique entre Les Eglises, mais des liens de charité et de grâce, liens qui
unissent aussi fidèles laïcs et clercs de chaque Eglise. Le rapport
prêtre-évêque n'est pas un rapport employé-patron, mais un rapport charismatique,
un rapport sacramentel. L'Evêque est celui qui transmet la grâce du sacerdoce
au prêtre. Et le prêtre donne au laïc la grâce des sacrements. Ce qui distingue
l'évêque du prêtre, c'est Le charisme de l'ordination. En rien d'autre L'évêque
n'est supérieur au prêtre, fut-il L'évêque d'une importante Eglise avec Le
titre de Patriarche ou de Pape. "IL n'y a pas une grande distance entre
les presbytres et Les évêques, écrit saint Jean Chrysostome. Les prêtres ont
reçu La mission d'enseigner et de gouverner L'Eglise, et dès Lors on peut Leur
appliquer ce qui regarde Les évêques. Ceux-ci ne l'emportent que par La
consécration ; voilà ce qu'ils paraissent avoir de plus que Les prêtres"
(Hom. XI in 1 Tim.).
Les Evêques n'ont aucun droit de se comporter en princes, non
seulement envers les autres Eglises, mais même pas envers les prêtres et Les
laïcs de Leur propre Eglise. Ils ont Le devoir de veiller, paternellement, de
conseiller, de guider, de lutter contre le mensonge, de réprimander avec amour
et sévérité les fauteurs, de présider à la charité. Et ces devoirs, ils Les
partagent avec les prêtres. Les prêtres, à Leur tour, voient, dans les Evêques,
la source du sacerdoce et ils Les entourent avec affection. Tout, dans
L'Eglise, doit être régi par l'amour. Les différences sont des différences de
charismes, non des différences juridiques, mais de pouvoir spirituel ; même,
entre les laïcs, il y a charismes et charismes.
L'UNITE de l'Eglise n'est donc pas une question de soumission
à une autorité supérieure, ni d'obéissance d'inférieurs à des supérieurs.
L'UNITE n'est pas faite de relations extérieures, même pas de décisions
conciliaires, fussent-elles œcuméniques. L'UNITE de L'Eglise est donnée par la
Communion au Corps et au Sang du Christ, dans la communion avec La Sainte
Trinité. L'UNITE est Liturgique et mystique.
Les décisions communes d'un Concile Œcuménique ou local ne
sont valides que Lorsque la conscience de l'Eglise les a acceptées et qu'elles
sont en accord avec la Tradition.
Le Papisme est, par excellence, l'altération de L'UNITE
ecclésiastique ; il fait du lien de la charité et de la liberté, un lien de
nécessité et de tyrannie. Le Papisme, c'est l'incrédulité en la puissance de
Dieu et La foi en La puissance des systèmes humains.
Mais il ne faut pas croire que le Papisme n'existe qu'en
Occident.IL a commencé, ces derniers temps, à montrer son nez chez les
Orthodoxes. Certains nouveaux titres caractérisent cet esprit, comme par
exemple, celui "d'Archevêque d'Athènes et de toute l'Hellade", de
"Patriarche de Moscou et toutes les Russies", d'"Archevêque de
l'Amérique" etc. On entend dire souvent du Patriarche de Constantinople
:"Le Chef de l'Orthodoxie", ou les Russes dire : "Moscou
troisième Rome", son Patriarche tenant les rênes de toute l'Orthodoxie.
D'ailleurs de fortes rivalités se font nettement jour.
Tout cela manifeste le même esprit séculier, la même soif de
domination et les tendances unionistes qui caractérisent, aujourd'hui, le
monde.
Les hommes ne peuvent pas percevoir L'UNITE dans La multiplicité,
qui est un profond mystère. Notre incapacité à percevoir cette unité provient
de L'état de dislocation qui est celui de l'humanité. De PERSONNES, les hommes
sont devenus des INDIVIDUS séparés et ennemis et il leur est, maintenant,
impossible de sentir l'unité profonde de leur nature. Pourtant l'homme est un
et multitude, un en sa nature, multitude dans ses personnes. Tel est aussi le
mystère de la Sainte Trinité, tel est aussi le mystère de l ' Eglise.
LES PSEUDO-EVEQUES
Il est indispensable que les chrétiens sachent que l'Eglise a
des fondements sacramentels et non administratifs, pour éviter ce qui est
arrivé aux Occidentaux qui ont suivi le Pape dans ses errements et qui ont cru
qu'en ne le suivant pas, ils seraient hors de l'Eglise.
De nos jours, Les divers Patriarcats et Archevêchés subissent
de grandes pressions de La part des puissances politiques, qui cherchent à
utiliser, à Leur profit, Les orthodoxes. Le Patriarcat de Moscou se trouve sous
L'influence soviétique et celui de Constantinople sous celle de l'Amérique.
C'est sous Le patronage de celle-ci que le Patriarcat de Constantinople est
entré en contact avec le "Conseil Œcuménique des Eglises" qui est
protestant et, lui aussi, sous influence américaine, et qu'ont commencé les
rapports servi les avec la Papauté, rapports qui, aujourd'hui, ont pris des
dimensions inquiétantes, par des pressions exercées sur les autres Eglises
Orthodoxes.
L'Amérique croit qu'elle fortifiera la parataxe occidentale
contre Le communisme si elle arrive, par une réconciliation toute artificielle,
à unifier ses forces spirituelles. L'Eglise devient ainsi la proie des
puissances politiques du monde avec des conséquences, pour Les orthodoxes,
qu'on ne saurait prévoir.
Le peuple orthodoxe est-il obligé de suivre, à l'infini, un
patriarcat inféodé ? Le fait que ce Patriarcat ait gardé pendant des siècles la
primauté de l'autorité et de L'honneur, dans Le monde chrétien, ne peut
justifier ceux qui le suivront dans ses compromissions avec l'hérésie. Il fut
un temps où Rome jouissait de la primauté d'autorité et d'honneur, dans Le
monde chrétien, mais cela n'a pas suffit pour que les chrétiens la suivissent
sur la voie de l'hérésie. La communion avec une Eglise et le respect que les
autres Eglises Lui témoignent demeurent et continuent tant que cette Eglise
reste Eglise, tant qu'elle vit et marche dans l'Esprit et La Vérité. Quand un
Patriarcat cesse d'être Eglise, qu'il entre en communion avec des hérétiques,
il cesse alors d'être reconnu par Les autres Eglises.
IL faut que le peuple orthodoxe prenne conscience qu'il ne
doit aucune obéissance à un évêque, quel que soit son titre élevé, quand cet
évêque cesse d'être orthodoxe et suit ouvertement des hérétiques, sous prétexte
d'une union "sur pied d'égalité". IL doit, tout au contraire, le fuir
et confesser sa foi. Car un Evêque, fût-il Patriarche ou Pape, cesse d'être
Evêque, dès le moment qu'il cesse d'être orthodoxe. L'Evêque est, certes, une
personne sacrée, qu'on doit respecter et honorer, même s'il est manifestement pécheur,
jusqu'à décision synodale. Mais, s'il devient, ouvertement, hérétique ou s'il
communie avec des hérétiques, alors Les chrétiens, sans attendre de décision
d'un synode, doivent se séparer immédiatement de lui.
Voici ce que disent les Canons de L'Eglise à ce sujet :
"...Si un prêtre, ou un évêque, ou un métropolite, ose rompre la communion
avec son propre Patriarche et cesse de mentionner son nom, lors de La divine
Liturgie, selon l'ordre prescrit, et avant toute décision synodale Le
condamnant définitivement, il fait un schisme. Le saint concile décide qu'il
soit déposé dès qu'il sera accusé de son iniquité. Cela concerne ceux qui, sous
prétexte de quelque faute de leurs présidents, rompent avec eux et font un
schisme, déchirant ainsi L'unité de l'Eglise. Mais ceux qui, pour telle
hérésie, condamnée par les Saints Conciles ou les Pères, se séparent de la
communion de leur président, qui prêche publiquement l'hérésie et l'enseigne
tête-nue, dans L'Eglise, ceux-ci ne sont pas exposés aux sanctions ci-dessus,
pour avoir rompu la communion avec l'évêque en question, avant jugement
synodal, mais ils sont dignes de l'honneur qui revient aux orthodoxes. Car ils
n'ont pas condamné des évêques, mais de faux-évêques et de faux docteurs ; ils
n'ont pas brisé L'UNITE de l'Eglise par un schisme, mais ont tout fait pour
préserver l'Eglise des schismes et des divisions" (Canon XV du Concile
Premier-Second).
Source: Ekklesia