La Saint-Philippe
et le début du Carême de Noël
Un article de : Fr.
Ciprian Florin Apetrei
- 14 novembre 2025
Habituellement, aujourd'hui, jour de la Saint-Philippe, marque
le début du Carême de Noël. Cette année, le 14 novembre tombe un vendredi (jour
de jeûne), ce qui fait commencer le Carême de Noël ce jour-là et non le 15
novembre comme d'habitude. Ainsi, aujourd'hui, jour de la fête de saint
Philippe, nous entamons le Carême de Noël.
Le début du Carême dédié à la Nativité du Seigneur, qui
coïncide précisément avec la fête de l'un des douze apôtres du Seigneur, saint
Philippe – qui, avec son ami saint André, a prêché l'Évangile dans ce qui est
aujourd'hui la Roumanie – est une bonne occasion de parler à la fois de
l'apôtre célébré aujourd'hui et du Carême de Noël, qui commence maintenant.
Saint
Philippe l'Apôtre, héraut de l'Évangile dans notre pays
Notre Sauveur Jésus-Christ a choisi douze apôtres, qui l’ont
accompagné durant son ministère messianique, et c’est par leur témoignage que
l’Évangile a été prêché dans le monde. Parmi eux se trouve saint Philippe, que
nous célébrons aujourd’hui dans l’Église orthodoxe.
Pour nous, Roumains, la fête de saint Philippe l'Apôtre est
particulière, car il a prêché, avec saint André l'Apôtre, l'Évangile sur notre
terre natale. La nation roumaine est née chrétienne, fondée sur leur mission
apostolique, et c'est grâce à leur prédication que les premières communautés
chrétiennes se sont établies dans notre pays dès le premier siècle de notre
ère.
Le saint apôtre Philippe était originaire de Bethsaïda en
Galilée, la même ville que les saints apôtres Pierre et André. Son appel à
l'apostolat est relaté dans l'Évangile de Jean. On y apprend qu'après le
baptême à Vitavara, notre Seigneur Jésus-Christ est suivi par les premiers
apôtres, André et Jean, puis il devient l'apôtre Pierre. Après cela, avant de
partir pour la Galilée, le Sauveur rencontre Philippe et lui dit :
« Suis-moi » (Jean 1, 43). C'est le moment de l'appel à l'apostolat
de saint Philippe et le début de son cheminement à la suite du Christ.
Il suit le Christ de tout son cœur, demeurant auprès du
Seigneur pendant les trois ans et demi de son ministère messianique. Avec les
autres disciples, il traverse la douleur de la perte du Sauveur, mais aussi la
joie de sa Résurrection, de le voir apparaître après sa résurrection et, bien
sûr, il est témoin de son Ascension au ciel.
Avec les autres apôtres, il reçoit à la Pentecôte la grâce du
Saint-Esprit, qui descend sur eux à Jérusalem sous la forme de langues de feu.
Après cet événement, avec la fondation de la première communauté chrétienne à
Jérusalem, commence sa mission apostolique.
Le Synaxaire rapporte qu’« ayant reçu par tirage au sort le
pays d’Asie, il avait pour disciple et collaborateur l’apôtre Barthélemy dans
la prédication de l’Évangile ». Il prêchait généralement dans les villes d’Asie
Mineure, où il était souvent maltraité pour avoir proclamé l’Évangile du
Christ.
Nous apprenons aussi que le saint apôtre Philippe a prêché
l'Évangile du Christ dans nos régions, en compagnie de son ami, le saint apôtre
André.
La fin du saint apôtre Philippe fut celle d'un martyr : il fut
martyrisé à Hiérapolis, crucifié la tête en bas.
Jeûne de
Noël
Dans l'Église orthodoxe, le Carême de Noël commence cette année
aujourd'hui, le 14 novembre, car c'est un vendredi, donc jour de jeûne. Selon
l'ordre typique général, le début de ce jeûne est le 15 novembre, mais s'il est
précédé d'un mercredi ou d'un vendredi (jours de jeûne hebdomadaires), il
commence un jour plus tôt.
Le jeûne de Noël dure jusqu'au 24 décembre inclus, la veille
étant le jour le plus strict. Le père et professeur Ene Branişte précise que ce
jour est un jeûne strict : « On jeûne jusqu'à 15 h, heure à
laquelle il est de coutume, dans certaines régions, de manger du blé bouilli
mélangé à des fruits et du miel, en mémoire du jeûne du prophète Daniel et des
trois jeunes gens de Babylone. Dans certaines régions, on jeûne jusqu'au lever
de l'étoile du soir, qui rappelle l'étoile qui annonça aux Rois mages la
naissance du Sauveur. »
Le Carême, consacré à la fête de la Nativité du Seigneur, est
le deuxième plus long jeûne de l'année, après celui qui précède Pâques, la fête
de la Résurrection du Seigneur. Ce jeûne, qui nous prépare corps et âme à Noël,
rappelle le jeûne des justes dans l'Ancien Testament, en attente de la venue du
Messie.
Ainsi, durant le Carême, nous célébrons de nombreux jours des
personnages bibliques de l'Ancien Testament, notamment des prophètes
messianiques : le prophète Abdias (19 novembre), le prophète Nahum
(1er décembre), le prophète Habacuc (2 décembre), le prophète
Sophonie (3 décembre), la prophétesse Anne, mère du prophète Samuel
(9 décembre), le prophète Aggée (16 décembre), le prophète Daniel et
les trois saints jeunes gens : Ananias, Azarias et Misail
(17 décembre). À cela s'ajoutent les Pères du Seigneur selon la chair ,
que nous célébrons le 28e dimanche après la Pentecôte, et les Pères
selon la chair , honorés le dimanche précédant la Nativité du Seigneur.
La durée de six semaines de ce jeûne a été instituée en 1166,
lors du concile de Constantinople. Les premières mentions du jeûne de Noël se
trouvent aux IVe et Ve siècles, dans les écrits du bienheureux Augustin et de
l'évêque de Rome, Léon le Grand.
Ce jeûne apparaît d'abord en Occident : « on
l'appelait le Carême de Saint Martin, car il commençait avec la célébration de
ce saint de l'Église occidentale. La même chose s'est reproduite chez nous, où
le jeûne de Noël est appelé par beaucoup le jeûne de Saint Philippe… »
(IPS Syméon, métropolite de Néa Smyrne, « Brève histoire du jeûne de
Noël », pemptousia.ro)
Durant le Carême de Noël, nous sommes appelés à intensifier
notre vie liturgique, à observer un jeûne physique mais aussi spirituel, et,
enfin et surtout, à unir notre ascétisme à la prière, afin d'être prêts à
recevoir le Christ, né à Bethléem pour notre salut.
Durant tout le Carême, on ne consomme ni viande, ni produits
laitiers, ni œufs, mais il y a certains jours d'abstinence de poisson, qui
cette année se situent entre le 21 novembre et le 18 décembre et que l'on
trouve marqués dans le calendrier liturgique aux dates suivantes : 21, 22,
23, 25, 29, 30 novembre et 2, 4, 6, 7, 9, 13, 14, 18 décembre.
En conclusion, n’oublions pas que le jeûne que nous commençons
aujourd’hui, en la fête de saint Philippe l’Apôtre, est un temps de joie, de
chants de Noël et, surtout, de prière unie à l’ascétisme, par lequel nous nous
préparons à recevoir à Noël notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, sous
la forme du Très Saint Enfant, que Dieu le Père donne au monde pour son salut.
Source :
https://ziarullumina.ro